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Les plus exploitéEs doivent diriger !Anonyme, Sábado, Diciembre 20, 2003 - 13:47 (Analyses | Democratie)
Le Drapeau Rouge
Les centrales syndicales du Québec se sont mises à gueuler et à organiser des actions. Il y a longtemps qu’on n’avait rien organisé de gros du côté syndical, tellement qu’on se demandait dans certains milieux si elles étaient encore capables de le faire. C’est quand même un déploiement de force beaucoup plus important qui leur avait permis dans les années 50 et 60, de gagner les acquis qu’on leur enlève peu à peu depuis. Car il n’y a pas que le gouvernement Charest qui a cherché à éroder ces acquis. Le PQ l’avait fait aussi et particulièrement contre les plus pauvres du prolétariat. Éditorial Les centrales syndicales du Québec se sont mises à gueuler et à organiser des actions. Il y a longtemps qu’on n’avait rien organisé de gros du côté syndical, tellement qu’on se demandait dans certains milieux si elles étaient encore capables de le faire. C’est quand même un déploiement de force beaucoup plus important qui leur avait permis dans les années 50 et 60, de gagner les acquis qu’on leur enlève peu à peu depuis. Car il n’y a pas que le gouvernement Charest qui a cherché à éroder ces acquis. Le PQ l’avait fait aussi et particulièrement contre les plus pauvres du prolétariat. S’il faut appuyer les travailleurs et les travailleuses qui luttent actuellement pour sauver leurs conditions de vie et de travail, il faut aussi les mettre en garde contre la stratégie de collaboration de classes et la vision de « paix sociale » de leurs directions syndicales. Les acquis gagnés il y a plus de 30 ans l’ont été dans une toute autre perspective que celle d’aujourd’hui. Ces gains furent certes arrachés contre l’État bourgeois et les compagnies : grèves légales comme illégales, occupations, manifestations monstre allant jusqu’à la fermeture de la ville de Sept-Iles. C’était l’époque où les directions syndicales mettaient de l’avant un syndicalisme de combat et visaient des revendications touchant l’ensemble des gens ordinaires. Cette stratégie impliquait que ce n’est pas par les négociations qu’on va gagner des choses, mais par le combat. Les directions actuelles, incarnées par Henri Massé (FTQ), Claudette Carbonneau (CSN) et Réjean Parent (CSQ) gueulent beaucoup, organisent des actions mais appellent continuellement le gouvernement à négocier avec elles, et souhaitent être invitées à participer à des comités tripartites, pour discuter des changements aux lois à venir et devenir elles-mêmes les promoteurs de la paix sociale. Elles n’ont pas fait le bilan de cette politique désastreuse de collaboration de classe, que les centrales syndicales préconisent depuis 30 ans. C’est que les centrales syndicales du Québec croient que l’État est démocratique, qu’il peut en tous cas être démocratisé alors qu’il est essentiellement le gestionnaire des capitalistes. Les centrales syndicales doivent certes défendre leurs membres, mais il faut qu’ils fassent campagne aussi pour les gens à faibles revenus. Si elles veulent être entendues elles doivent prendre en charge toute la classe ouvrière. Pendant que les plus démuniEs subissaient des coupures au cours des dernières années de déficit zéro (les services de garde à 5$ n’ont pas fait leur affaire, puisqu’ils payaient moins auparavant !) le mouvement syndical est resté plutôt silencieux, se contentant de quelques déclarations vagues. Ceci est symptomatique de la composition actuelle du mouvement syndical au Québec. Présentement, ce mouvement incarne bien davantage les besoins de ses plus hauts salariés et de la petite-bourgeoisie syndiquée, que ceux des gens à plus faibles revenus. Le syndicalisme de combat, celui qui portera les aspirations du prolétariat, devra passer par un changement radical du pouvoir au sein du mouvement ouvrier : pour mener jusqu’au bout la lutte contre l’État bourgeois et les compagnies capitalistes, le mouvement syndical doit donner une place de choix aux éléments les plus exploités et les plus pauvres de la classe ouvrière. Autrement, il continuera de glisser lentement dans le corporatisme, la division des forces et le recul des acquis ouvriers.
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