|
Qu'on cesse de nous prendre pour des imbéciles : Évolution mon oeil !Anonyme, Miércoles, Diciembre 17, 2003 - 01:37
Pierre Gravel
Sous-traitance, privatisation, baisses d’impôts, désir de rendre le Québec concurrentiel , tant de termes et de mots à la mode en cette fin d’année 2003. Qu'on cesse de nous prendre pour des imbéciles : Évolution mon oeil ! Mardi 16 décembre 2003 Sous-traitance, privatisation, baisses d’impôts, désir de rendre le Québec concurrentiel , tant de termes et de mots à la mode en cette fin d’année 2003. Dans mon appréciation de ce qui doit être considéré comme étant prioritaire à conserver ou à protéger, je défendrai toujours le principe que ce qui est considéré comme services essentiels et indispensables au développement, au maintien et à la protection de la qualité de vie de la population (santé-éducation-etc) doit demeurer sous le contrôle exclusif de l'État . C'est la seule et unique façon de prémunir le peuple par exemple contre la possibilité de voir sa santé un bon matin devenir par et pour une minorité rien de plus qu'un ustensile de maximisation de profits. De tous les services publics offerts à la population s'il en est un qui doit demeurer universel et dont nous devons veiller à ne pas en restreindre l'accessibilité par une détérioration du réseau et/ou par une mise en place de frais directs ou indirects reliés à l'utilisation c'est bien celui-ci. Chaque citoyen est confronté à la même certitude, sa propre santé tôt ou tard deviendra chancelante et défaillante, qu’il soit riche ou pauvre. Il serait facile de se servir de l'exemple américain afin de démontrer clairement en quoi se défini vraiment « l'efficacité » du privé en terme de disponibilité et d'accessibilité à des services médicaux de qualité sachant que plus de 40 millions d'américains ne disposent d'aucune assurance maladie pour y faire face alors qu'ils pataugent dans l'insécurité la plus totale à cause d'un système de santé privatisé presqu'en totalité. Pourtant une récente étude, Américaine par surcroît, nous apprends que si les USA appliquaient chez eux un système de santé similaire au nôtre, ils épargneraient, $200 Milliards annuellement . Sans même regarder ce qui se passe du coté des USA cependant, il est aisé de deviner en quoi se traduirait le résultat d'une prolifération du privé en santé. J'ose même pas imaginer ce que coûterait le fait d'avoir l'obligation de choisir entre crever ou bien se faire soigner par le privé. Suffit de prendre note de ce que nous subissons comme exploitation de la part de nos pétrolières pour considérer de façon exemplaire et réaliste l'étendue vertueuse que prends la générosité dans le cœur de ceux qui dirigent et s'enrichissent à mêmes les profits générés par le privé . À titre d'exemples additionnels de la grande générosité proverbiale de nos chères entreprises privées je pourrais tout aussi bien écrire longuement sur nos chères compagnies d'assurances, nos banques et caisses Pop ainsi que leurs cartes de crédit avec leurs taux d'intérêts frôlant le « shylocking » . Le pire c'est que l'on travaille depuis un maudit bout de temps à pourrir notre système de santé afin de le scléroser à tel point que la population en devienne elle-même à en endosser la privatisation. Suffit de se rappeler que suite au gigantisme des coupures du PQ au milieu des années '90, il s'avérait presque aussi dangereux d'être admis dans le système qu'être sur les listes d'attentes. Combien de fois a-t-on vu nos chers médias électroniques et écrits, prétextant leur soudain objectif de servir( ?) l'intérêt public, venir exercer leurs lavages de cerveaux à grande échelle en montrant à la population des individus crevant sur des civières oubliées dans des corridors tout aussi oubliés à l'urgence ? ! . Je n'ai jamais eu la chance cependant d'entendre ou de lire l'autre vérité que cachait ce triste constat de dépérissement réel de notre système de santé : son manque réel et généralisé de financement dû justement à un désinvestissement massif, compulsif et volontaire de la part de nos gouvernements. Ce qu'on nous apprenait plutôt, en reprenant à l'unisson le discours de nos gouvernements c'est que notre système de santé coûtait de plus en plus cher et surtout, trop cher. Ce qui est totalement faux ! La vérité étant toute autre, depuis le milieu des années '90 l'on observe une décroissance des coûts en santé. Nos faussaires pressiers ou télévisés sont muets quant à cette réalité. Quand nous désirons vraiment analyser dans quel ordre de grandeur s'établit la facture du système de santé l'on se doit de le faire intelligemment . Si nous abordons la question et tentons de l'analyser d'une façon disons « comptable », le fait de se résumer à dire que les coûts d'une année donnée ont été de $400 Millions supérieure à l'année antérieure est biaisé et ne veut absolument rien dire. Cela représenterais l'exemple parfait d'utiliser des chiffres de manière à leurs faire dire ce qu'on veut bien leurs faire dire. La vraie façon de faire c'est de regarder quel pourcentage du budget total du gouvernement, la santé s'accapare. De '90 à '94 le taux de croissance des dépenses reliées à la santé n'a cessé de diminuer passant de 9,7% qu'il était à un maigre 1% . De '95 à 2000 la décroissance s'est accentuée. En 2001 il n'en coûtait pas plus qu'en '95 à l'État pour soigner sa population. Faudrait que Charest, Landry et Dumont viennent me dire où se situe cette supposée insoutenable croissance ? ? ? Faudrait aussi que Charest vienne m'expliquer pourquoi il parle d'« investissement » lorsqu'il se gargarise d'avoir améliorer la vitesse avec laquelle des individus ont pu se voir opérer récemment pour des cataractes en payant avec les deniers public des chirurgies effectuées par le privé, alors qu'en même temps il présente comme une « dépense » la possibilité d'enlever les quotas d'opérations au public donc favoriser un plus grand accès aux salles d'opérations qui finalement aurait eu le même impact en terme d'amélioration de l'accessibilité ? Que notre argent tombe dans les poches du privé c'est investir, mais injecter le même argent directement dans notre système santé publique afin de venir régler le problème des listes d'attentes à sa source c'est une dépense. Renversant comme démonstration de logique . Mon constat ? Charest ,comme les autres avant lui, nous prend tout bonnement pour des caves ! Les dépenses en santé ont diminuées alors que le produit intérieur brut lui, grimpait allègrement . Le PIB augmentant, dans une société où ses gestionnaires de fonds publics useraient de discernement et d'un minimum d'intelligence dans son exécution de prises de responsabilités, nous devrions assisté techniquement à une majoration du rendement obtenu (revenus provenant des impôts ) à cause de ce que génère réellement la croissance économique comme nouvelle richesse. Tout étant relatif s'il y a croissance il y a hausse du PIB, et si le PIB d'une province ou d'un pays augmente c'est qu'il y a quelqu'un quelque part qui fait plus de $$$$$ et quand quelqu'un fait plus de $$$$$ théoriquement il devrait versé plus en impôts et quand plus d'impôts sont versés cela devrait signifier que l'état qui les puisent est à même de montrer des revenus en hausse et ainsi accroître facilement l'excédant budgétaire . J'ai bien écrit cependant que tout ceci est théorique, car cela est réel et effectif en autant que rien n'est changé ou purgé de l'ensemble de l'équation précédente. Pourquoi alors assistons-nous à une dégradation des finances publiques alors qu'on note une augmentation du PIB causé par une croissance soutenue de l'économie ? Facilement discernable à l'examen. L'on s'est prioritairement appliqué à dilapider nos impôts en subventionnant les entreprises pour une somme totalisant presque $16 Milliards ( environ 6 fois plus que l'Ontario pour 3 fois moins d'emplois) tout en se privant d'énormes sources de revenus possibles en soustrayant ces même entreprises par toutes sortes de mesures fiscales stupides visant à les «soulager» de l'obligation à payer leurs justes parts d'impôts ,,,, ce qui est pourtant LE moyen démocratique d'arriver à redistribuer la richesse de façon équitable. En terme clairs et simples que tout le monde peut comprendre, collectivement via nos impôts à nous, nous soutenons, favorisons et subventionnons la croissance des profits des entreprises à tour de bras en même temps que nous leurs offrons le privilège d'être exonérés totalement ou en partie d'impôts. Un tel mode de gestion est, par son application, suicidaire. Nul besoin d'être un expert en science comptable pour en comprendre l'absurdité. Quiconque gérerait son budget personnel ( ou celui de son entreprise) de cette façon se verrait qualifié d'irresponsable et de parfait imbécile. En dépit du pleurnichage du Conseil du Patronat et de la Fédération des Chambres de commerce du Québec que reprends dans une ignorance démontrée, à la queue-leu-leu, tout ce qui se prétends posséder la seule( ?) véritable capacité d'analyse car possédant, ho combien honorifique, le titre d'éditorialistes, il est malhonnête d'affirmer que nos chères entreprises sont imposées à 46 %. Plus de 150,000 entreprises réalisant des profits ne paient pas une maudite cenne d'impôts. Nombre d'entreprises réalisant des profits monstrueux se voient octroyer des retours d'impôts(Ex : Pétro Canada, Profits de $636 Millions / remboursement d'impôts $41 Millions). Les réductions de tarif hydro-électrique offert aux aluminerie Alcoa et Alouette représentent à elles seules l'équivalent d'offrir un cadeau de $500,000.°° par emplois . Pourquoi ces chiffres ne sont-ils jamais révélés à la population ? Sûrement je suppose par dessein et soucis de bien servir l'intérêt public hein ? Ces chiffres démontrent tout aussi clairement pourquoi et comment révision de la fiscalité et préservation de nos programmes sociaux sont et seront toujours intimement reliés. Si nous prenons les $16 Milliards octroyés en subventions aux entreprises et que l'on y ajoute les $11 Milliards ( pour 1999 seulement) que représentaient à eux seuls les 20 plus gros reports d'impôts au Québec nous en arrivons à un joli total de $27 Milliards. Ces chiffres suffisent amplement à démontrer la faisabilité et la facilité avec laquelle il serait possible d'injecter $10Milliards immédiatement dans l'ensemble de nos programmes sociaux . Landry affirmait suite à la crise du verglas et je le cite : « Finalement c'est pas tellement grave les $500 Millions que la crise du verglas à coûter, c'est même positif, car avec l'effet multiplicateur c'est l'équivalent de $2 Milliards qui se trouvent à être injecter dans l'économie québécoise ». Donc dépenser des $$$$ en payant pour du ramassage de branches, en conversions de salles d'écoles en dortoirs collectifs et du déblayage de glace, ça c'est investir, mais investir de l'argent afin de se faire soigner ou instruire, ça c'est une dépense. C'est quoi la différence ? J'ose avec peine imaginer à quel bonheur terrestre nous serions confronté si nous investissions ces $10Milliards car, si je me fie à ce que disait Landry c'est donc $40 Milliards à même lesquels notre économie pourrait se nourrir. Tout en soignant notre économie, nos malades seraient eux-mêmes soignés, notre capacité d'offrir des logements sociaux abordables s'en trouverait augmentée substantiellement, la gratuité scolaire au primaire et au secondaire pourrait être réelle plutôt que tenir de la légende urbaine et quoi encore et tout ceci en créant des emplois utiles et durables avec des salaires décents et le plus beau dans tout cela c'est qu'en investissant dans le public plutôt que de dépenser dans le privé, la richesse ainsi créée ne s'ankyloserais pas dans des portes-feuille d'actions inertes, grotesquement obèses, devenant susceptibles de s'évanouir dans des paradis fiscaux mais plutôt permettrais à des milliers d'individus de vivre plutôt que simplement exister et de rêver plutôt que de se suffoquer d'insécurité. Mais présentement ce que l'on soumet au peuple québécois en terme d'objectif et d'aboutissement collectif réalisable à moyen terme socialement parlant via la sous-traitance c'est l'équivalent (si fractionné à une échelle comparative individuelle) d'exiger d'un individu disposant par exemple d'un revenu de $30,000 d'accepter de s'auto-appauvrir volontairement et de vivre avec ce que pourrait lui apporter l'aide sociale en terme de possibilité de niveau de vie afin d'offrir à son employeur la possibilité exclusive de voir son niveau de vie à lui augmenter. C'est carrément du cynisme politique imprégné d'imposture intellectuelle . Non. De l'imposture tout court. Je parle beaucoup de santé ici, mais je pourrais m'étendre de la même manière en ce qui concerne notre système d'éducation ou n'importe quel service public. Si nous laissons se restreindre les possibilités d'accessibilité aux niveaux d'éducations supérieurs tels l'accès aux CEGEP et universités à cause de frais (directs ou indirects) trop onéreux pour la majorité de la masse par quoi cela se traduira-t-il dans un futur plutôt rapproché ? Une population radieuse de se voir soulager d'une couple de piastres d'impôts mais en même temps toute aussi hilarante de voir une bonne partie de sa progéniture contrainte à devenir les « ti-counes » des années 2000 par cause de manque de scolarité ? Comme démonstration d'ambition, ça ressemble drôlement aux espoirs des années'40 et '50 en terme de possibilités d'amélioration de qualité de vie. Tout ceci m'emmène à me questionner . Comment une population, presque dans sa totalité, peut-elle arriver à se laisser berner à ce point aussi facilement ? Comment un peuple peut-il arriver avec une telle ardeur à se prétendre « DISTINCT » et « FIER » les soirs de 24 Juin alors que les 364 autres jours de l'année il est si enclin, réceptif et empressé à se mettre à genoux dans un état d'engourdissement et de contemplation passive et honteuse presque gênante devant la dégradation continuelle de ses possibilités de maintien et encore moins d'amélioration de qualité de vie ? Qu'y a-t-il de si gratifiant, d'urgent et de suffisant dans ce devoir estival annuel à jour unique de brandir le flag du Québec alors que ces mêmes portes-drapeaux, sont incapables et totalement impassibles devant l'urgence il me semble beaucoup plus pressante de s'unir donc, de se mobiliser afin de défendre notre système de santé, notre système d'éducation enfin, bref, l'ensemble de nos programmes sociaux et tout aussi bien de ce qui est considéré comme le bien commun ? Si c'est le fait que contrairement à la Fête Nationale il n'y pas de gros party ou encore qu'il n'y a aucune caisse de 24 ou de p’tit-joints de pot pour accompagner l'ardeur du peuple à défendre ses acquis sociaux si essentiels à sa propre qualité de vie ,,,,, on est mauditement mal partis ! La dévotion exemplaire avec laquelle s'est affairée nos affairistes et leurs portes-à-queue tant politiques que Si tel est le cas ,,,,,, grandiose démonstration de réussite de l’évolution de tout un peuple! Pierre Gravel
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une
Politique éditoriale
, qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.
|