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St-Hubert : La lutte de classe rattrape la «société civile»

Nicolas, Martes, Diciembre 16, 2003 - 18:57

Le citoyen Nicolas

16 décembre -- Le citoyen Gilles Taillon devait donner une conférence cet après-midi au restaurant l’Ancêtre de St-Hubert (sur la rive sud de Montréal). Or, sa conférence n’a finalement pas eu lieu, l’homme ayant renoncé à débattre avec les citoyen-ne-s ayant une autre opinion que la sienne sur le thème de sa petite présentation intime.

Pour bien décoder la nouvelle, il faut savoir que Gilles Taillon est le président du Conseil du patronat du Québec et que les citoyen-ne-s venu-e-s débattre avec lui n’étaient pas ceux et celles à qui il voulait s’adresser : il s’agissait en l’occurrence de membres de la CSN mobilisé-e-s par le Conseil Central des syndicats nationaux de la Montérégie... Déjà que la personnalité du bonhomme, l’un des derniers soutien du gouvernement dans la « société civile », ne fait pas consensus, le thème de sa conférence était plutôt mal choisi : «L'antidote contre la pauvreté : la croissance».

La citoyenne Pierrette Poirier était intarissable à propos de ce thème : «C'est cynique de sa part d'aborder un tel sujet alors que les projets de loi du Parti libéral du Québec auront pour effet d'appauvrir la population, entre autres en favorisant la désyndicalisation de milliers de travailleuses et de travailleurs,» disait-elle en substance. Cette éminente citoyenne est accessoirement la présidente du Conseil central de la Montérégie, ce qui explique peut-être son peu de réceptivité aux idées du citoyen Taillon et l’utilisation abusive de mots passé de mode tel que «travailleurs»...

Peut-être est-il important de noter, pour tous les démocrates qui nous lisent, que les citoyen-ne-s ne voulaient pas empêcher le citoyen Taillon de parler, ils et elles voulaient plutôt lui parler. «Nous voulons dire à M. Taillon que nous estimons qu'il n'a pas la légitimité voulue pour parler au nom des entreprises, expliquait à qui voulait l’entendre la citoyenne Poirier, ce ne sont pas tous les employeurs qui partagent son opinion sur l'article 45 du Code du travail et son désir de voir la main-d'oeuvre du Québec désyndiquée et remise pieds et poings liés au patronat.» L’argument est de bonne guerre quand on sait que tous les citoyens Charest et Taillon de ce monde contestent la représentativité de toutes les citoyennes Carbonneau et Poirier de cet autre monde, le monde du travail (sans doute situé quelques étages plus bas, ce qui expliquerait peut-être que certains les appellent les «petites madames» en les regardant de haut).

Curieusement, donc, ce grand démocrate qu’est le citoyen Taillon a préféré annuler sa conférence plutôt que de rencontrer une délégation de citoyen-ne-s syndiqué-e-s, comme le lui proposait l’organisateur de l’événement. Peut-être a-t-il peur de se salir au rude contact de la plèbe?

Rassurez-vous citoyens / citoyennes! La paix sociale n’est plus menacée depuis que nous sommes tous de la classe moyenne et que Jean Charest a un mandat (preuve qu’il est à l’écoute de la société civile). C’est juste qu’entre deux prises d’otage de la population --en passant, est-ce que quelqu’un l’a vue récemment celle-là? J’aurais deux mots à lui dire—les méchants syndicats ont décidés d’organiser des comités d’accueil pour tous les ministres du gouvernement. /…/ Le citoyen Taillon n’est pas un ministre? Ah bon, pourtant je croyais que s’était lui qui avait été élu le 14 avril dernier et qu’il avait cédé en sous-traitance la gestion de la province à un certain Jean Charest (vous savez, le frisé au sourire baveux). J’ai rien compris? Maudite politique, je suis encore tout mélangé! /.../ Disgression sur un débat qui n’aura pas eu lieu où quand la lutte de classe rattrape la société civile.

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