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Bâillon au Parlement, manif de 3000 à 4000 personnes suivie d'une vigileNicolas, Lunes, Diciembre 15, 2003 - 21:44 (Reportage ind. / Ind. news report | Néo-lib. | Resistance & Activism | Syndicats/Unions - Travail/Labor)
Nicolas
[Avec SCFP et Secteur public info] Malgré la sévère tempête de neige qui s’est abattue sur le Québec, entre 3000 et 4000 personnes se sont déplacées pour aller manifester devant l’hôtel du Parlement, en fin d’après-midi lundi. La manifestation voulait dénoncer l'adoption de nombreux projets de loi antisyndicaux et antisociaux par le gouvernement Charest qui, comme on le sait, a décidé de recourir au bâillon pour faire taire l’Opposition officielle, au mépris des règles démocratiques (mais dans la plus pure tradition parlementaire...). Lire également Manif au Parlement: autopsie d'une occasion manquée. Une vigile de militantEs de la CSN et de la CSQ a pris la relève des manifestantEs et était toujours devant le parlement ce matin. L'escousade anti-émeute est intervenue quand les manifestantEs ont franchi les clôtures de sécurité. Photo Didier Debusschère D'autres photos de la manifestation [Avec SCFP et Secteur public info] Malgré la sévère tempête de neige qui s’est abattue sur le Québec, entre 3000 et 4000 personnes se sont déplacées pour aller manifester devant l’hôtel du Parlement, en fin d’après-midi lundi. La manifestation voulait dénoncer l'adoption de nombreux projets de loi antisyndicaux et antisociaux par le gouvernement Charest qui, comme on le sait, a décidé de recourir au bâillon pour faire taire l’Opposition officielle, au mépris des règles démocratiques (mais dans la plus pure tradition parlementaire...). Une vigile de militantEs de la CSN et de la CSQ a pris la relève des manifestantEs et était toujours devant le parlement ce matin. Un diaporama de la vigile. Le mauvais temps aura causé des maux de tête aux responsables de l’organisation de cette journée. Plusieurs transporteurs ont refusé à leurs autobus de prendre la route, tandis qu’une quarantaine d’autres d'autocars ne se sont pas arrivés à destination sans parler de tout ceux qui sont arrivé avec une ou deux heures de retard. C’est dire la détermination qui animait les syndiquéEs. La manifestation a malgré tout commencé vers les 16 heures 30. Peu de temps après, plusieurs manifestantEs ont levé les barrières mises en place pour les contenir. Plusieurs centaines de manifestantEs en ont alors profité pour gravir les escaliers menant à la porte principale du parlement. L’escouade anti-émeute de la Sûreté du Québec s’est regroupée en haut des marches, devant l’édifice. Des responsables du service de sécurité de la FTQ sont intervenus à plusieurs reprises pour tenter de calmer l’ardeur de certains manifestantEs ce qui a mené à de nombreux incidents de "brasse-camarades" et à quelques gestes "disgracieux" (cracher sur une opposante, ça se fait pas et c'est innacceptable, même quand on a le brassard rouge!). Finalement, ceux-ci se sont arrêtés sur le parvis de l’édifice, en haut des marches. Pendant un bon bout de temps la manifestation était coupée en deux groupes d'à peu près la même grosseur, ceux et celles qui avaient franchis les barrières et ceux et celles qui préféraient rester en retrait. Ce n'est que quand il fut clair que l'antiémeute n'interviendrait pas que le reste de la foule s'est avancé. En gros, la manif s’est déroulée dans le calme (à la grande frustration de plusieurs personnes... et pas seulement des anars!). Seule des petites actions de commandos de syndiquéEs cagouléEs qui ont lancés des bombes de peintures jaune sur le parlement et des pétards sur les flics avant de faire un feu de pancartes a légèrement perturbé le programme vers la fin de la manif. Le tout s'est terminé vers 19h. Contrairement aux manifestations précédentes, l’action d’aujourd’hui était organisée par les six grandes organisations syndicales québécoises : la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ) et la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ). En moins de deux mois, Jean Charest aura réussi, bien malgré lui, à créer une unité syndicale comme on ne l’a pas vue souvent au Québec. Les six leaders des centrales syndicales ont pris la parole à tour de rôle et ont dénoncé l'attitude cavalière du gouvernement libéral. Fait marquant des discours: la "classe moyenne" a commencé à faire place à la "classe ouvrière" dans certains speechs (notamment celui du SFPQ). Henry Massé s'est même laissé aller jusqu'à déclarer: "vous pouvez bailloner l'opposition mais vous ne baillonerez pas le pouvoir ouvrier"... Vous avez bien lu, il a utilisé l'expression "pouvoir ouvrier" (il a fallu que j'écoute les nouvelles à la télévision hier et à la radio ce matin pour être sûr d'avoir bien compris!). Lire également Manif au Parlement: autopsie d'une occasion manquée. Vigile sur la Colline Quelque 150 manifestantEs de la CSN et de la CSQ sont restéEs sur place après la manif et ont défié le froid cette nuit. Ils et elles poursuivront leur vigile devant l'Assemblée nationale jusqu'à 13 heures aujourd'hui (mardi). Roulotte, café, piquetage, roulotte... telle est la routine de ces opposantEs au bâillon qui, depuis 18 h 30 hier, se relaient devant le Parlement pendant que le gouvernement procède à l'adoption, en toute hâte, de projets de loi qui auront des impacts considérables pour les travailleuses et les travailleurs. Ils et elles veulent montrer au gouvernement que la mobilisation de cet automne n'est qu'un début...
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