MONTREAL, le 14 déc. - Quelques 2000 personnes ont manifesté devant le bureau du Premier ministre Charest aujourd'hui à Montréal contre le plan de réingénierie de l'Etat. Les manifestants ont répondu à l'appel de la Coalition J'ai jamais voté pour ça. Cette coalition est issue des groupes populaires, communautaires, altermondialistes et syndicaux de la région de Montréal. La coalition a voulu démontrer que la résistance au projet de réingénierie de l'état s'étend à l'ensemble des citoyenNEs et que ceux-ci s'unissent contre ce gouvernement qui n'écoute et n'accepte comme seul lobby que le patronat et ses représentants.

Les coupures à l'aide sociale, l'augmentation des tarifs (garderie, électricité, transport en commun), le démantèlement des CLSC, la privatisation des services publics, la modification à l'article 45, la sous-traitance du communautaire, l'appauvrissement de la population et des travailleurs, l'inertie dans le dossier des logements sociaux, l'interdiction de se syndiquer et le dégel des frais de scolarité ne font pas partie du mandat que la population a donné au gouvernement Charest le 14 avril dernier.

Mme Denyse Lacelle, représentante de la Table régionale des organismes volontaires d'éducation populaire (TROVEP), commente : "Contrairement à ce que dit M. Charest, il n'y a pas que les syndicats qui sont mécontents et il est faux de croire que la population est d'accord avec les projets de loi sur la table. Utiliser le bâillon pour faire adopter ses projets de loi en vitesse, c'est un détournement de la démocratie. Surtout que les députés sont tous séquestrés à Québec, en session intensive, et que les citoyens n'ont pas pu les rencontrer ni exprimer leur point de vue."

La campagne électorale de M. Charest était pleine de promesses concernant le domaine de la santé, de l'éducation, le maintien des garderies à 5 $, le support aux plus démunis, le tout empreint de compassion et de supposée écoute de la population... Les citoyenNEs, quel que soit leur vote du 14 avril dernier, sont de plus en plus nombreux à rejoindre le rang de celles et ceux qui n'ont "jamais voté pour ça".