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Les guignols de la guignolée

Martin Petit, Jueves, Diciembre 11, 2003 - 15:14

Martin Petit

En s'appropriant la tradition de la guignolée, les médias corporatistes ont réussi un coup de maître pour les maîtres. Coup d'oeil sur une opération d'envergure qui nie dès le départ le concept de justice sociale.

Dès le départ, il faut souligner qu'en effet, personne ne désire passer le temps des fêtes sans avoir au minimum de quoi se nourrir convenablement. En ce sens, des gens honnêtes comme vous et moi travaillent très fort pour que la Guignolée des médias soit une réussite.

Or, peu de gens prennent réellement le temps de se demander si l'exercice est légitime. Il est clair que la solidarité et l'entraide dont plusieurs personnes font preuve est légitime en soi et, plus souvent qu'autrement, sincère. Toutefois, la logique charitable dans laquelle cadre l'événement s'oppose radicalement au concept de justice sociale. La charité privée, ce sont les miettes qu'on lance aux pauvres pour se déculpabiliser une fois de temps en temps. Recevoir deux sacs d'épicerie pour une semaine de «festivités», est-ce là une preuve de solidarité et d'entraide? D'autant plus qu'organiser une guignolée une fois l'an ne règle rien aux 358 autres jours de l'année où trop de gens manquent de l'essentiel.

Et pour repousser les limites de ce qui est légitime, nous pouvons toujours compter sur les grandes entreprises médiatiques. Parce qu'en plus, cette opération de relations publiques leur permet d'atteindre plusieurs objectifs stratégiques.

Primo, ils se font du capital de sympathie avec l'argent et les dons en denrées que la population leur apporte. De ce fait, ils diffusent une image «d'implication sociale» qui, vous en conviendrez, n'a rien à voir avec leur mission commerciale.

Secundo, il est toujours bon de se souvenir que les grands médias vendent des lecteurs à leurs annonceurs tout en propageant les idées de leurs propriétaires. Valoriser ainsi la charité privée grâce à laquelle les riches propriétaires de ces médias passent pour des bienfaiteurs de l'humanité, voilà une idée que les maîtres veulent bien nous enfoncer dans le crâne. On les remarque souvent, dans leurs propres journaux, avec leurs chèques de dix pieds et leur sourire insignifiant, remettre des miettes à des organismes qui entretiennent la pauvreté. Bien entendu, certains organismes revendiquent plus de justice sociale. Mais ceux-ci se souviennent toujours que leurs «généreux» donateurs peuvent orienter leur argent vers d'autres groupes s'ils dépassent certaines bornes.
Et tertio, il est toujours pertinent de se souvenir que la charité privée des grandes entreprises est toujours déductible d'impôt, ce qui prive le gouvernement de revenus importants qui pourraient servir à financer des programmes sociaux décents. Évidemment, pour les gens comme vous et moi qui donnent à la guignolée, les médias ne remettent pas de reçu pour don de charité. Par contre, il serait intéressant de savoir si certains médias ne se servent par de l'argent ramassé pour obtenir des déductions fiscales.

En terminant, la prochaine fois que vous lirez un article de Claude Picher qui dénonce le «lobby des pauvres» avec tout le mépris qu'on lui connaît ou qu'un animateur de radio ou télévision déféquera sur les pauvres, souvenez-vous qu'à chaque année, ils seront bien content de les utiliser pour nous montrer combien ils sont bons. Comme leur slogan le dit si bien, «Noël, c'est pas drôle pour tout le monde.» mais ça dépend pour qui.

( Il est tout de même intéressant de souligner que la CSQ fait la promotion de l'événement: http://www.csq.qc.net/section23/nouvelles/nouvelle1807.html )

Site de l'événement
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Asunto: 
sul l'bobo!
Autor: 
Tycoon
Fecha: 
Jue, 2003-12-11 18:40

Bien dit! Toi tu met le doigt sur le bobo!

Quand je vois comment les médias manipule ca avec leur belle chansons... merde du vrai mépris! LEs riches donnent quand meme peu en plus. C'est plutot les bénévole qui font la grosse jobs, eh oui c'Est encore les pauvres qui aident les pauvres! C'est surement pas les grosse poches. C'est une grossière erreur de faire se genre d'assistansionnaliste au pres des pauvre, juste les aidé c'est pas assez! meme que ca les cale encore plus. Il faut plutot les aidé à s'aidé eux-meme! C'est de l'autodétermination quil faut. C'est pas en garochant pres de deux milliard de dollars a leur chum d'organisme a but non lucratif qui sert de machine a laver pour les députés et autres personnage politique corrompu que les gouvernement vont aidé les pauvres. C'est un revenu de citoyenneté qu'il faut... et meme plus en commencant a donner des logement salubres.. si y'en n'a qui disent que ses logement l'était avant que les pauvres viennent c'est peut-etre parce qu'il a eu de nous une tres mauvaise part de responsabilité. On est tous humains alors on peut tous etre responsable meme si c'est plus dur pour certain. Cexu qui aurais plus de la misere ce sont ceux qui son gravement handicapé physiquement dès leut naissance... et encore la, si on leur donnerai des bonne jobs qu'ils aimerais ca serais meme pas un souci. Vraiment, la gignolé c'est de la merde, surtout quand on sais que la bouffe qu'on leur donne c'est de la merde aussi, jambon vert et canne passer date... apres ca ben ca va faire tourné l'économie, hummmm les bonne pillule! On va se réjouir apres que l'économie va bien... tout va bien... Centraide en fin de compte ca aggis comme la mafia, ca empoisonne les pauvres et ca leur fait une certaine dépendance pour qu'il aille toujours chercher leur denré alimentaire souvent pas gratuit...pis ouash!!! Ca fait un bon échapatoire fiscaux pour bien des compagnie aussi. Et toute facon c'est juste les chum des gouvernements qui peut avoir une réel subvention quand y veulent se partir une entreprise a but non-lucratif (eh oui! on appelle ca des entreprise maintenant!) Si toi tu veux aidé les pauvre ben t'est mieux d'avoir un ti motons parce que tu va etre obliger juste de leur donner d'la soupe.

On va manger d'la ouène a noel!


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Asunto: 
Je suis heureux que vous rapp
Autor: 
Bleuler
Fecha: 
Vie, 2003-12-12 09:56

Je suis heureux que vous rappeliez que la charité privée est une lame à double tranchant.

Par aileurs, je sais pas si c'est moi qui capote, mais il me semble que les grands médias n'ont jamais été aussi anti-syndicaux et anti-solidarité que ces derniers temps. Même l'information à Radio-Canada semble vouloir devenir une plate forme de propagande anti-syndicale


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Asunto: 
Anti-syndicalisme primaire
Autor: 
Martin Petit
Fecha: 
Vie, 2003-12-12 15:20

En effet Bleuler, la «couverture médiatique» du bouillonnement syndical actuel est fortement teintée d'un anti-syndicalisme primaire. Il serait pertinent de retenir tous les exemples de couverture biaisée et de porter plainte auprès des instances concernées.
Lorsque les grandes organisations syndicales ont laissé tomber le syndicalisme de combat pour mieux sombrer dans la concertation avec le patronat, on ne pouvait s'attendre à un autre résultat que celui dont nous sommes spectateurs. Quand les organisations syndicales défendent leurs petits intérêts sans tenter de comprendre les impacts de ceux-ci sur le monde en général qui se situe à l'extérieur de leur réalité, elles perdent de vue que celà nuit à l'appui populaire qu'elles ont besoin pour garder un raport de force puissant. On a seulement qu'à penser aux fameuses clauses dites «orphelins» qui ont tant divisé les jeunes et les moins jeunes syndiqués pour comprendre que la logique syndicale sombre souvent dans un corporatisme qui divise au lieu de rassembler.
Le pathétique exemple du Fonds de solidarité de la FTQ est notoire sur le sujet. Sans même se poser de questions sur l'impact futur de ces gestes, ils ont placé de l'argent dans des intérêts favorables à la privatisation de l'eau, de la santé, de la recherche universitaire, de la SAQ, d'Hydro-Québec, la liste ici n'étant pas complète. Avec un tel syndicalisme, le mot solidarité ne veut plus rien dire.
Et c'est maintenant, au moment où le patronat demande encore plus de privatisations, de déréglementation et de sous-traitance (et qu'il l'aura avec la gang de crosseurs à Charest) que la FTQ se réveille.
C'est bien beau les paradoxes mais diantre, me semble que la FTQ et la CSN (avec son Fondaction) devraient se poser des questions essentielles pour mieux renouer avec sa base. Investir dans un système pourri comme celui-là, ça ne peut que donner des fruits pourris.
En terminant, j'ai trouvé intéressant de constater que le Conseil du patronat a donné 1 000$ à la gignolée des médias tandis que la FTQ a donné 25 000$. Bref, les patrons son cheap sur leurs propres arguments tandis que les syndiqués sont généreux dans leur aliénation.


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Asunto: 
Radio-Gignols
Autor: 
Zardoz
Fecha: 
Vie, 2003-12-12 10:41

Si les medias mettaient autant de "bonne volonté" à cueillir l'information et la distribuer, qu'ils en mettent à cueillir des sous pour distribuer des sacs d'épiceries, les démunis sauraient pourquoi ils le sont et sauraient quoi faire pour changer cette situation.

Le blogue très courrageux du journaliste Jean-Hugues Roy de Radio-Canada vaut un détour:
http://blogue-out.com/radcanblog/


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