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Le gouvernement du Québec menace plusieurs droits humains fondamentaux et inaliénables

Nicolas, Martes, Diciembre 9, 2003 - 19:53

CSQ

MONTREAL, le 9 déc. - Le 10 décembre, il y a 55 ans, l'humanité franchissait un grand pas vers la reconnaissance des droits fondamentaux de la personne alors que les Nations Unies adoptaient la Déclaration universelle des droits de l'homme. La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) tient à souligner l'importance de cet événement, et l'anniversaire de l'adoption de cet outil indispensable qui a favorisé, bien que de façon fort variable selon les pays, des avancées sur le plan des droits individuels, sociaux, syndicaux, économiques et culturels. Cependant, la CSQ constate aussi que les droits de la personne et les acquis chèrement obtenus en plus d'un demi-siècle sont de plus en plus menacés et attaqués, en divers points du globe, tout comme au Canada et au Québec.

"Cette Journée internationale des droits de l'homme, nous force à constater que les droits et libertés sont en régression depuis les dernières années et que ces reculs ne sont pas nécessairement l'apanage des pays en voie de développement", déplore le 2e vice-président de la Centrale, Pierre Séguin. "Il faut dénoncer fermement toutes les mesures qui visent à déposséder les femmes, les enfants, les hommes, de leurs droits élémentaires. Cette journée nous rappelle que pour des millions de personnes, le minimum vital, le respect de l'intégrité physique, la liberté d'expression n'existent pas encore. On n'a qu'à penser à Haiti, par exemple, où les opposants au régime sont exécutés, où l'impunité est érigée en système et où la population est la plus pauvre des Amériques. Il reste beaucoup à faire pour que chaque être vivant obtienne, là-bas comme ailleurs, notamment le droit à la nourriture, au logement, à un travail décent et correctement rémunéré, à des protections sociales minimales", signale M. Séguin.

Ces droits fondamentaux reconnus en 1948 par les Etats membres des Nations Unies ne sont encore, en 2003, que de la pure fiction, un rêve, un idéal à atteindre pour une large part de l'humanité. Au Canada et au Québec, les gouvernements qui se sont succédés, ont reconnu plusieurs droits inscrits dans la Déclaration.

Malgré cette reconnaissance canadienne et québécoise des droits humains minimaux, d'autres demeurent encore à conquérir, comme le droit à un salaire égal à celui des hommes pour de nombreuses femmes. "La bataille de l'équité salariale est encore d'actualité chez nous. A l'approche de 2004, cette question n'est toujours pas réglée au Québec malgré l'adoption de la Loi sur l'équité salariale en 1996. Celle-ci prenait effet en 1997, rappelle Pierre Séguin. Il serait grand temps que le gouvernement rende justice aux nombreuses travailleuses et aux travailleurs concernés, en accélérant le processus de mise en application de sa propre loi".

Au chapitre des menaces aux droits humains fondamentaux inaliénables, le gouvernement Charest remet en question plusieurs d'entre eux, pourtant reconnus par la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948. Ainsi les projets de loi nos 7 et 8 sont-ils non seulement discriminatoires envers les femmes, mais ils sont en opposition complète avec la reconnaissance de la liberté d'association incluse dans les chartes canadienne et québécoise des droits et libertés, mais aussi dans la Déclaration universelle des droits de l'homme. Ces deux projets de loi du gouvernement Charest visent à supprimer la reconnaissance du statut de salariée pour les responsables d'un service de garde en milieu familial reconnues par un Centre de la petite enfance (CPE) (no 8), et pour les ressources intermédiaires en santé et services sociaux (no 7). Ces projets de loi, s'ils sont adoptés dans la forme actuellement proposée, priveraient une majorité de ces travailleuses du droit de se syndiquer.
"A M. Charest, qui prétend agir de façon démocratique et avoir toute la latitude voulue pour procéder à ces coupes à blanc dans les droits fondamentaux et inaliénables de toutes ces travailleuses et tous ces travailleurs, il est bon de rappeler, en cette Journée des droits de l'homme, qu'aucun premier ministre du Québec avant lui n'a osé remettre en question, de la sorte, ces justes acquis. Il est aussi nécessaire de lui rappeler qu'il n'est pas au-dessus des lois ni des chartes, et qu'à titre d'avocat il doit appréhender de difficiles batailles juridiques avec la CSQ et les autres syndicats s'il persiste dans sa manière démagogique, antisociale et antisyndicale de gouverner le Québec", tranche Pierre Séguin.

La CSQ représente 169 000 membres et compte 13 fédérations qui regroupent des travailleuses et des travailleurs de toutes les régions du Québec, en éducation, en santé et services sociaux et dans le domaine des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.

www.csq.qc.net


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