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Quand la Gauche prend la ParolePML, Viernes, Diciembre 5, 2003 - 19:34
Martina Djogo
À l’heure où l’on assiste à l’uniformisation de l’information, les médias indépendants s’affirment et tentent de redonner ses lettres de noblesse à la liberté d’expression. Portrait non exhaustif du paysage médiatique alternatif du Québec. À l’heure où l’on assiste à l’uniformisation de l’information, les médias indépendants s’affirment et tentent de redonner ses lettres de noblesse à la liberté d’expression. Portrait non exhaustif du paysage médiatique alternatif du Québec. On a tous déjà vu de ces petites publications alternatives chez un ami anarchiste, des gens qui se promenaient avec Le Journal marxiste-léniniste sous le bras ; on a acheté l’Itinéraire pour se donner bonne conscience ou écouté avec curiosité la radio de la communauté haïtienne dans un taxi. Mais on s’est trop souvent arrêté sur leur caractère particulier ou isolé en oubliant le projet social essentiel qui les sous-tend : présenter une alternative à la vision unique, faire place à la diversité de l’information et offrir une tribune aux citoyens. Média alternatif: c’est quoi ça? Quant à définir précisément les médias alternatifs, les points de vue divergent : alors qu’on s’entend pour dire qu’ils ne dépendent pas d’un État ni d’une entreprise commerciale, le Réseau des médias alternatifs impose ses propres critères de sélection des membres, soit une prise de décisions démocratique et la diffusion d’informations différentes des médias traditionnels. Le Réseau, un regroupement informel constitué l’hiver dernier, rassemble les médias alternatifs pour faire front commun contre le discours dominant. «À travers le réseautage, l’échange d’informations et de communications, les médias alternatifs peuvent s’entraider et acquérir une meilleure visibilité puisque, au fond, ils mènent un même combat», affirme Magalie Paré, directrice générale de Radio Centre-Ville. Le Centre des médias alternatifs du Québec (CMAQ) remplit sensiblement la même fonction de regroupement que le Réseau, dont il fait partie. Il s’agit d’un site Internet qui «a été mis sur pied dans la foulée des événements du Sommet des Amériques pour permettre à qui le désire de diffuser articles, photos, émissions de radio ou de télévision. Libres de droits, ceux-ci peuvent être repris et rediffusés dans tous les autres médias.» On y retrouve donc des articles à saveur altermondialiste publiés par des journalistes bénévoles. Ces bénévoles constituent la vaste majorité des collaborateurs des médias alternatifs. Mais attention! Qui dit bénévole ne dit pas nécessairement amateur. «Sur le site de La Tribu du verbe, créé par Bob L’Aboyeur, l’entarteur québécois, il arrive que, sous les pseudonymes se cachent des journalistes professionnels. Ils profitent de la liberté d’expression qui leur est offerte et à laquelle ils n’ont pas toujours accès dans les médias de masse», explique Catherine Pépin, recherchiste à l’émission Macadam Tribu. Quant à la censure exercée sur de tels sites, elle est quasi nulle; en principe on publie tout, en autant qu’il n’y ait pas de propos racistes ou haineux. Conjoncture favorable? Pour assurer leur indépendance, les médias alternatifs ont recours à un financement approprié : la presse écrite compte en grande partie sur le Fonds pour les médias communautaires et les abonnements. Si on assiste en ce moment à une période d’expansion des médias alternatifs, cela est sans doute une conséquence du développement d’Internet, qui ne requiert pas de grands investissements. Selon Marc Raboy, professeur en communications à l’Université de Montréal, «nous sommes maintenant dans une conjoncture intéressante pour les médias alternatifs, grâce à une hausse de la conscientisation politique et des nouvelles technologies comme Internet.» Alors quel est l’impact réel de ces médias, qui ne peuvent compter que sur un lectorat restreint et des moyens souvent artisanaux? «On ne peut mesurer l’impact d’un média par le nombre de personnes qu’il rejoint, dit M. Raboy. Même limités, les lecteurs des médias alternatifs sont fidèles et attentifs. On peut dire également que ces médias contribuent à la création du sens d’appartenance à une collectivité.» Si petit soit-il, le projet d’offrir une tribune citoyenne et une critique des médias de masse est au cœur de la démocratisation de la société. À nous de nous en servir. Pour en savoir plus : Les sites du CMAQ (www.cmaq.net), du Réseau des médias alternatifs (www.reseaumedia.info) et d’Altermédia (www.altermedia.org) offrent un répertoire des médias alternatifs québécois, avec des articles, des mentions d’événements ou même des invitations à aller manifester. Pour ce qui est de la presse écrite, mentionnons Le Couac (un journal parodique), Le Mouton Noir (journal d’opinion et d’informations publié huit fois par année) et Recto Verso (publié depuis 1951, traitant d’informations générales et de réalités socio-politiques), qui se sont récemment associés pour offrir des abonnements communs à leurs lecteurs.
<a href="http://www.ql.umontreal.ca/volume11/numero7/culturev11n7a.html">http://www.ql.umontreal.ca/volume11/numero7/culturev11n7a.html</a>
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Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une
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