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La Divinité Créatrice et l'immense Métier de la Vie dans la vision Mayapier trottier, Sábado, Noviembre 29, 2003 - 12:04 Durant l’obscurantisme, connu aussi comme le Moyen-âge, les institutions religieuses possédèrent un pouvoir politique et religieux presque absolu. Par ce pouvoir malsain, ils en arrivèrent à être extrêmement autoritaires, dominants, excluants et répressifs... Traduit de l'espagnol par Pierre Trottier AMÉRIQUE LATINE EN MOUVEMENT La Divinité Créatrice et l’immense Métier de la Vie dans la vision Maya Durant l’obscurantisme, connu aussi comme le Moyen-âge, les institutions religieuses possédèrent un pouvoir politique et religieux presque absolu. Par ce pouvoir malsain, ils en arrivèrent à être extrêmement autoritaires, dominants, excluants et répressifs. Ces attitudes peu humaines engendrèrent des instruments comme celui connu de la Sainte Inquisition; utilisé par les éléments hiérarchiques les plus rigides afin de contrôler le penser et les croyances du peuple. Les victimes furent innombrables : aux alentours de 10 millions de femmes accusées de sorcellerie. Des scientifiques, des artistes, des personnages religieux et d’autres penseurs furent soumis à des jugements, des interrogatoires et à des tortures extrêmement violents. Ils payèrent ainsi leur droit à un penser différent. Les leaders de la réforme protestante aussi tombèrent dans l’obsession de vouloir contrôler l’esprit des gens. Jean Calvin, le réformateur français, lorsqu’il vivait en Suisse, demanda de brûler vif Miguel Servet. Ni même Luther n’échappa à cette manière déséquilibrée d’agir. Son alliance politique avec les princes allemands, afin de se protéger de la persécution papale, le poussa à s’immiscer dans le massacre des paysans du sud de l’Allemagne qui s’étaient insurgés exigeant des terres. Les deux groupes, réformés et catholiques, se firent la guerre, la guerre de la honte : comme toutes les guerres incluant l’actuelle Croisade du gouvernement de monsieur Bush contre la culture et la vie du peuple musulman. Aujourd’hui, les églises réformées et orthodoxes qui participent au Conseil Œcuménique des Églises possèdent une autre mentalité. Au début du XXè siècle, le fondamentalisme émerge dans les secteurs conservateurs des églises évangéliques des États-Unis d’Amérique. Une réaction de panique incontrôlée naît devant la commotion que leur cause la théorie de l’évolution des espèces. Ces secteurs ecclésiaux se sentirent directement attaqués par Darwin et sa théorie. Leur herméneutique (méthode d’interprétation de la Bible), pour se limiter à la lettre, par son caractère apologétique et argumentatif, est demeuré brève et limitée face aux thèses d’investigations empiriques et rationalistes de Darwin. Ils confondirent deux catégories entièrement distinctes : la religieuse – symbolique – et la scientifique de l’époque de Darwin. La peur que plusieurs de leurs prosélytes soient confondus, la peur que cela leur fasse perdre la foi et, bien sûr, la débandade des croyants de leurs églises les poussèrent à s’enfermer dans un fondamentalisme extrême qui est toujours en vigueur dans ce siècle. Réduire la Parole de Dieu à la lettre d’un livre; enfermer le Salut dans la doctrine qu’ils formulèrent à partir de ce type de lecture et la nommer saine doctrine ou doctrine pure, et ensuite s’affirmer comme élus de Dieu, et de toute la Vérité, furent les conséquences de cette peur face à l’inconnu ou à l’incompris. La majorité des missions évangéliques qui arrivèrent au Guatemala viennent de ce fondamentalisme. Certaines des coupoles des ces églises sont extrêmement sectaires et excluantes. Leur anti-œcuménisme est lié à des secteurs d’extrême droite aux États-Unis comme la majorité morale. Un exemple éloquent, que l’on peut voir ici au Guatemala dans les cultes télévisés, est celui de Pat Robertson, lequel finança en partie les groupes mercenaires connus comme les « contras » du temps du président Reagan. Une affaire qui, bien sûr, ne fut pas très transparente. Certaines de ces méga-églises au Guatemala procèdent de cet environnement aux É.U., ou ont des liens avec ces secteurs. Leur culte et leur doctrine sont une conjugaison du fondamentalisme avec des expressions pentecôtistes. Leur émotionalisme peut croître jusqu’à l’extase. Beaucoup de gens trouvent dans ces églises l’unique espace afin de se libérer de l’angoisse, des peurs, des pressions et autres émotions quasi insupportables provoqués par la situation de violence, d’insécurité physique et économique, et des conflits personnels qui se vivent dans les familles et dans la société guatémaltèque et dans toute l’Amérique Latine. Cela mérite notre respect et aussi notre réflexion. Aux É.U., ces églises ont appuyé la politique interventionniste de Reagan et de Bush. Au Guatemala, ils ont promu et appuyé le président José Serrano Elias et le Général Efrain Rios Montt. Il exista et existe encore l’idée que si les leaders politiques ont la même prédication et sont membres de leurs églises, alors ils sont les élus de Dieu afin de sauver le Guatemala. Cela alimente à certains moments le messianisme du Général, lequel disait être « né de nouveau ». Pour cela, ils l’ont oint par l’imposition des mains. Nous croyons et espérons que beaucoup des membres des ces églises ont ouvert les yeux, à tout le moins pour ces élections. Nous souhaitons que plusieurs autres prennent conscience que l’être humain doit être connu pour ce qu’il est, pour ce qu’il vit ou ce qu’il pratique, et non seulement pour ce dont il parle. Beaucoup des membres de ces églises possèdent une ferveur sincère, sont disciplinés, affectueux et solidaires entre eux et à l’intérieur de leurs églises. Cela nous attriste que certains aspects de leur prédication projètent une image de Dieu – juge punisseur -, créateur de l’enfer où vont brûler tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Leur interprétation littérale et a-historique de la Bible nous peine. Leur véhémence à tant parler du diable, du péché et du châtiment éternel pour tous ceux qui ne sont pas de leur credo , plus que de l’AMOUR, de la VIE et de la MISÉRICORDE, spécialement pour les pauvres, les persécutés pour la cause de la justice, et les discriminés, nous préoccupe. Qu’ils s’approprient en exclusivité le nom de chrétiens, comme si les membres de d’autres églises étaient indignes de s’appeler ainsi, nous effraie parce que cela n’est pas exactement l’humilité. Ils nous donnent l’impression que Dieu a ses préférés uniquement entre eux. Le reste de l’humanité allons brûler et grincer des dents dans le lac de feu pour les siècles des siècles. Cela ne nous surprend pas, par-contre, que quelques leaders pensent que la spiritualité Maya et celle d’autres peuples représentent un danger, parce qu’ils ne croient pas dans ce même type de dieu, ni ne l’adorent de la même manière. Les religions qui se fondent sur la peur doivent prêcher la peur constamment afin de maintenir leurs congrégations sous tutelle idéologique. Beaucoup demeureront ainsi parce qu’ils manquent de penser critique propre, ils ne cherchent pas, ils ne lisent pas et croient en leurs leaders aveuglément. Cette méthode consciente ou inconsciente consiste, en d’autres mots, à s’approprier la mentalité des fidèles. C’est un abus de pouvoir. La vision cosmique que nous héritons de la sagesse maya est de richesse inévaluable, et c’est notre devoir et notre privilège, comme êtres humains, de la redécouvrir, d’apprendre d’elle, et de corriger nos propres erreurs comme humains et comme chrétiens , parce que nous ne sommes pas infaillibles. Sur toute la surface de la planète, beaucoup de peuples originaires ont découvert et reconnu que toutes les choses créés, les êtres humains compris, sont une seule création. Ils ont vécu des millénaires avec la conscience claire de l’interconnexion cosmique et universelle. Quoiqu’ils ne la nomment pas ainsi. Pour eux, nous, les humains, sommes à peine de petites cellules de cet immense réseau cosmique et vibrant de vie. Nous sommes une grande famille tissée sur le métier de l’univers et de la vie, sans considération de races, de cultures ou de spiritualités, UNE SEULE, soutenue par l’énergie de l’Amour Divin. Cette conception coïncide avec la Nouvelle Science et avec les spiritualités qui viennent de cinq millénaires passés, des autres continents. Les Écritures Sacrées demeurent fermées à une interprétation attachée à la lettre. LA LETTRE TUE. C’est l’Esprit et une authentique humilité qui constituent la clé qui nous éveille au symbole sacré et éclaire notre vision. Pour cela, encore, il y a des personnes qui affirment que les Mayas ne croient pas en Dieu. Bien sûr, ils ne croient pas en un Dieu discriminateur, encluant et tout-puissant. Ils croient d’une autre manière. Le fruit d’amour de l’Esprit est plus grand que la peur. « Celui qui n’aime pas ne connaît pas Dieu », dit l’Apôtre St-Jean, et le véritable amour exclue la peur. Si vraiment nous croyons dans le Dieu de la Vie, nous respectons tous les peuples et toutes les cultures. Nous n’excluons ni ne jugeons les aj’quijab qui ont, comme êtres humains et spirituels, le droit d’être et d’appartenir à eux-mêmes et à leur culture. Si nous avons peur de les écouter avec les oreilles, avec la tête et avec le cœur, nous nous diminuons face à nous-mêmes comme êtres humains, surtout si nous avons bien affermi notre foi. L’authentique spiritualité chrétienne libère de la peur de l’autre, ne l’exclue pas, ne s’arroge pas le droit de croire le connaître, comme pour affirmer qu’il ne croit pas dans le Dieu de la Vie. Je termine avec un petit extrait de la Lettre du Chef Seattle de la Ligue Duamich envoyée au président Franklin Pierce en réponse à l’offre « d’achat de terres » de la part de son gouvernement en 1854 : ‘’ Parce que nous savons une chose. Nous le verrons; que l’homme blanc pourra découvrir un jour que notre Dieu est le même Dieu. Ils pourront penser qu’Il leur appartient, ainsi qu’ils veulent posséder notre terre; mais ce n’est pas possible. Il est le Dieu de tous les êtres humains, et sa compassion est égale pour l’homme rouge et l’homme blanc. Cette terre est précieuse pour lui et la violer est mépriser son Créateur ‘’. Traduit de l’espagnol par : Pierre Trottier, novembre 2003 Source : www.alainet.org
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