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AU MENU : Anorexie sociale et appauvrissement

Nicolas, Jueves, Noviembre 20, 2003 - 12:16

FTQ

Quoique certains en disent, les partisans de la «réinvention» du Québec, de la réingénierie, de la modernisation ou du recours aux trois P (partenariat public-privé), loin d’être porteurs de changement positif et d’évolution, parlent tous un langage connu, celui du conservatisme et du désengagement de l’État au service du sacro-saint marché.

De 1993 à 1998, Jean Charest a été le chef du Parti conservateur fédéral. Désigné par les forces fédéralistes, toutes allégeances politiques confondues, comme la bouée de sauvetage à placer à la tête du Parti libéral du Québec pour contrer les aspirations souverainistes, il aura choisi de changer d’allégeance politique, mais non de modifier ses idées rétrogrades sur l’avenir de la société québécoise.

Aujourd’hui, Jean Charest n’en tente pas moins de faire passer le programme conservateur des Harris, Klein, etc., alors même que les disciples de la «révolution du bon sens» viennent d’être expulsés du pouvoir en Ontario. Au Québec, nous ne devons pas attendre pour vivre, comme en Ontario, dix années de saccage des programmes sociaux et de baisses d’impôts inopportunes. Les avenues actuellement privilégiées par le gouvernement libéral du Québec ne constituent pas la voie à suivre. Loin de là !

Il y a l’histoire

Il n’y a rien de nouveau au projet libéral actuel, sinon que de l’État-Provigo, on tente maintenant de nous faire avaler un État encore plus réduit, l’État-Wallmart. En 1986, dans la foulée de la première vague de l’État-Provigo, le ministre libéral du Commerce extérieur et du Développement technologique, Pierre MacDonald, déclarait vouloir «mener le Québec comme une business». Paul Gobeil pour sa part, alors président du Conseil du trésor, produisait un rapport sur la révision des fonctions et des institutions gouvernementales, dont l’objectif était d’«alléger» la structure gouvernementale pour en accroître «l’efficacité et l’efficience» et mettre un terme à une soi-disant prolifération d’organismes gouvernementaux.

Au même moment, étaient publiés le Rapport Fortier sur la privatisation et le Rapport Scowen sur la déréglementation. Mais les changements proposés se butant à une évidente résistance populaire qu’on aurait dû prévoir, l’essentiel des recommandations de ces rapports a été relégué aux oubliettes.

Quelques années plus tard, à la faveur de la mode alors en vogue aux États-Unis, on a tenté en vain d’introduire le «reengineering» au sein des entreprises québécoises ainsi que des services publics.

Aujourd’hui, on tente de remettre les mêmes projets à l’ordre du jour, mais cette fois-ci, en catimini, dans les corridors du Conseil du trésor et de sa présidente, Monique Jérôme-Forget. Sans même recourir à l’expertise de sa propre fonction publique, «le gouvernement pourrait dépenser jusqu’à 800 000 $ pour se faire conseiller par le secteur privé sur la façon, par exemple, de développer des partenariats… avec le privé !» (Gilbert Leduc, Le Soleil, 7 octobre 2003). On parle d’une quarantaine d’entreprises qui se bousculent au portillon dont SNC-Lavalin, Ernst & Young, Samson-Bélair, etc.

Il n’y a aucun mandat

On ne démord pas, chez les porte-parole libéraux, du fait qu’ils seraient mandatés par la population du Québec pour s’engager à mettre en pièces ce que le Québec a construit en services publics depuis plus de quarante ans. Mais ce n’est pas cela qui a été présenté à la population. Au cours de la campagne électorale, ils ont à plusieurs reprises invoqué les écrits de Claude Ryan sur les valeurs libérales qui devraient «faire avancer les libertés individuelles et le bien général de la société». Tout récemment, Claude Ryan a encore insisté sur la responsabilité du gouvernement en matière de justice sociale et sur la nécessité de ne pas laisser les choix s’exercer sur la base d’une vision strictement économique.

Tous s’entendent pour dire que la montée du PLQ en cours de campagne électorale tenait en bonne partie au fait que plusieurs électeurs ont voulu s’opposer au programme droitier de l’ADQ. Ils sont tout aussi nombreux à constater que le PLQ double maintenant l’ADQ sur sa droite, alors qu’en campagne électorale, par opportunisme politique, il disait s’en distinguer en invoquant la défense du secteur public ! Il prétend aujourd’hui le contraire, mais on ne gouverne pas par le mensonge !

Mission impossible sinon dévastatrice

Le gouvernement n’a pas le mandat de ses projets. Alors même que son ministre des Finances, Yves Séguin, a commencé à mettre la pédale douce sur la «faisabilité» de la baisse promise des impôts, le Premier ministre n’en continue pas moins à en marteler la possibilité. Mais comment peut-il réaliser les économies qu’il annonce en réduisant les dépenses publiques, alors même qu’il a promis d’accroître les budgets de la santé et de l’éducation et que ceux-ci représentent pas loin de 80 % du budget du Québec ? Comment peut-il réussir à économiser 15 milliards sur 4 ans sans piller et mettre à sac les institutions et les services publics ? Mission impossible, sinon dévastatrice !

Tout semble nous faire croire que pour les dirigeants du PLQ, pour le Conseil du patronat et autres instituts de recherche de droite, la société tout entière doit être tournée vers l’appât du gain, de l’argent et des profits qui sont le moteur du secteur privé.

Nous sommes de plus en plus nombreux, du côté des organisations syndicales et populaires, mais aussi du côté de plusieurs observateurs, à trouver que trop, c’est trop : à ne vouloir que réduire et privatiser, on écrase non seulement le passé mais on oublie qu’en choisissant «un chemin si à droite et jonché de tant d’écueils, notre société risque de s’y fracasser» (Franco Nuovo, Le Journal de Montréal, 15 octobre 2003).

L’éditorialiste du journal Les Affaires, Jean-Paul Gagné, a pour sa part bien saisi les enjeux. Dans l’édition du 20 septembre 2003, il écrit :

“ Il est évident que le gouvernement Charest ne pourra pas s’attaquer à la réingénierie de l’État sans sous-traitance et sans partenariat public-privé. Or, l’article 45 renferme justement la clé de la réorganisation souhaitée.

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