Aujourd’hui, du 20 au 26 novembre, dans le cadre de la lutte hémisphérique contre la ZLÉA (Zone de libre échange des Amériques), débute dans toute l’Argentine, des régions désertiques du nord-ouest jusqu’au glaciers de la terre de feu, la Consulta populaire contre la ZLÉA. Des centaines d’organisations, mouvements, assemblées de quartiers, groupes ecclésiastiques de base, médias alternatifs, partis politiques, associations étudiantes lancent un appel au vote massif et populaire contre la ZLÉA, le remboursement de l’odieuse dette extérieure argentine et la militarisation du continent.

Plus de 5000 urnes ont été distribuées cette semaine, elles seront placées de façon tout à fait autogérée dans des milliers de gymnases, écoles, centres communautaires, boulangeries, maisons particulières, places publiques…

Cette semaine, le spectacle était frappant : des centaines de curés, de sœurs âgées, de jeunes étudiants, de chômeurs mobilisés défilaient au quartier général de la Consulta pour venir y chercher urnes, pamphlets et surtout des milliers de bulletins de vote. Pendant ce temps, d’autres s’affairaient à finaliser les détails techniques des programmes d’informatique qui leur permettront de compiler les quelque deux millions de votes attendus.

Les questions du vote figurant sur ces bulletins sont les suivantes : êtes-vous d’accord que l’Argentine se joigne à la ZLÉA, êtes-vous d’accord que l’Argentine continue de payer la dette extérieure et finalement êtes-vous d’accord que l’armée des États-Unis utilise le territoire national pour ses bases et pratiques militaires ?

Se saluant avec complicité les uns les autres, munis de leurs urnes, ces centaines d’organisateurs des ‘bureaux de vote’ estiment accueillir cette semaine environ 2 millions de vote contre la ZLÉA (sur une population totale de 37 millions). "Nous luttons pour notre souveraineté économique, politique et sociale " indique avec fierté Maria Celeste, une dame âgée militante dans un bidonville du quartier périphérique de La Matanza.

Demain, vendredi le 21 novembre 2003, certains mouvements de chômeurs du grand Buenos Aires et diverses associations paysannes du pays se mobiliseront à la Place de mai. Leur consigne sera : Terre, Justice, Pain et travail. Manuel, un intégrant du mouvement paysan MOCASE participant, résume que "si la ZLÉA continue d'avancer, elle fera face à la résistance de notre peuple".

Cette semaine, les Argentins affirmeront haut et fort leur lutte et opposition au projet institutionnel états-unien de domination économique des peuples des Amériques qu’est la ZLÉA.

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