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La Lutte pour l'État de Bien-Êtrepier trottier, Miércoles, Noviembre 19, 2003 - 14:18 (Analyses | Democratie | Droits / Rights / Derecho | Economy | Globalisation | Imperialism | Politiques & classes sociales) Plus de 100.000 allemands se réunirent le 1 novembre passé à Berlin afin de protester contre les coupures sociales sur l’Agenda 2010. La manifestation a été qualifiée comme le début d’une lutte plus ample pour la conservation de l’État de Bien-Être que l’on entretient depuis la IIè Guerre Mondiale. Mais le peuple allemand n’est pas le seul ... Traduit de l'espagnol par Pierre Trottier LA INSIGNIA 7-11-2003 La lutte pour l’État de Bien-Être Paola Alvarez Traduction Pierre Trottier Plus de 100.000 allemands se réunirent le 1 novembre passé à Berlin afin de protester contre les coupures sociales sur l’Agenda 2010. La manifestation a été qualifiée comme le début d’une lutte plus ample pour la conservation de l’État de Bien-Être que l’on entretient depuis la IIè Guerre Mondiale. Mais le peuple allemand n’est pas le seul à sortir dans les rues : italiens, français, autrichiens et espagnols commencent à prendre conscience de la nécessité d’un mouvement citoyen face aux menaces de l’économie néo-libérale. Les réformes proposées par le chancelier allemand Gerhart Schröder à l’Agenda 2010 ont tiré le peuple allemand de sa léthargie. L’annonce de la nécessité des réformes afin de surpasser la crise économique que traverse le pays n’avait pas préparé les allemands à ce qui se tramait. Le 14 mars, le chancelier présenta une proposition qui dépassait les attentes les plus pessimistes : coupures dans la santé, l’éducation, durcissement de l’accès à l’emploi, réduction de l’allocation au chômage passant de 3 ans à 12 mois, assouplissement dans les moyens de licenciement, élévation de l’âge de la retraite, gel des rentes… En définitive, le démantèlement d’un état social qui a survécu pendant un demi-siècle et qui servait de modèle au reste de l’Europe. Mais l’Allemagne n’est pas l’unique pays européen qui s’affronte à ce type de réformes. L’Italie, la France et l’Autriche sont trois autres exemples de la dynamique de coupures sociales exigées par le système économique néo-libéral. Le report de l’âge de la retraite et le calcul de la pension sur toute la durée de la vie laborieuse (au lieu des dernières années) sont le point commun des trois pays. Par la suite, chacun d’entre eux présente ses particularités. L’Italie, par exemple, affronte une réforme du marché du travail sauvage qui incluse de nouvelles formes d’embauche et prétend reconnaître le libre congédiement. Pour sa part, la France voit chanceler son secteur public avec une loi de décentralisation qui affecterait tous les services publics de titre étatique facilitant de futures privatisations. Seuls resteraient hors de cette réforme les forces armées, la police et l’appareil judiciaire. En Espagne, ils peuvent respirer tranquillement…pour le moment. Le ministre du Travail, Edouardo Zaplana, assura qu’il n’y aurait plus de réformes dans cette législature. L’année passée, la mobilisation citoyenne obligea le gouvernement du Parti Populaire (PP) à reculer dans certaines réformes du travail du dénommé ‘’ Décret ‘’, qui incluait, entre autres initiatives, l’élimination des salaires des démarches afin de se trouver de l’emploi, et des subsides aux agriculteurs, la suppression de la protection de l’emploi aux licenciés, et des sanctions pour ceux qui n’accepteront pas ce que l’on appelle des offres d’emplois adéquates. La question des coupures des pensions reste suspendue dans l’attente des prochaines élections générales en mai 2004. En ce sens, le PP défend l’élargissement à toutes les années laborieuses pour le calcul des pensions, ce qui signifiera une baisse de 25 à 30 pour cent. Le cas allemand est le plus préoccupant pour plusieurs raisons. La portée de l’Agenda 2010 est plus grande que celle de quelconque autre plan de réformes européennes mais, en plus, ce plan provient d’un gouvernement social-démocrate en coalition avec les verts, ce qui se traduit par une absence d’alternative de gouvernement de gauche. Seul le PDS (le parti communiste qui a survécu à la chute du mur) présente une opposition politique non conservatrice, mais la peur à un retour aux politiques communistes d’antan l’éloigne d’être une alternative réelle. Tout indique à ce que l’Agenda 2010 soit la poussée définitive afin de porter la droite, représentée par le CDU de Stoiber, au pouvoir aux prochaines élections de 2006. La résistance citoyenne est maintenant l’unique espérance et déjà a commencé à se faire entendre. Le 6 mai, les autrichiens participèrent de façon massive à leur première grève générale en un demi-siècle, à l’encontre de l’élargissement des années de cotisations, passant de 40 à 45 ans, et de l’élévation de l’âge de la retraite à 65 ans (actuellement elle est de 59 ans pour les hommes et de 57 ans pour les femmes). En même temps, la France vivait des journées de mobilisations et de grèves intégrées par les travailleurs du secteur public, les plus menacés dans le pays gallois, mais aussi par beaucoup d’employés du secteur privé. Les italiens luttent dans les rues depuis 2 ans contre le libre licenciement proposé par Berlusconi, qui eut à rectifier son intention de supprimer l’article 18 du Statut des Travailleurs. Ils sont les derniers qui ont déclenché un arrêt de travail de 4 heures et déjà ils ont préparé plus de protestations pour le mois de décembre. Maintenant arrive le tour des allemands. ‘’ La manifestation d’aujourd’hui est un début, la prochaine étape est la Grève Générale ‘’, était un cri qui se répétait constamment le 1 novembre. En comparaison avec d’autres mobilisations, une protestation au niveau national qui réunit 100.000 personnes n’est pas grand-chose mais, pour le peuple allemand qui ne se souvient pas d’une grève générale depuis l’époque de la République de Wiemar, c’est assez. Le sentiment d’avoir été trahis se répand depuis le secteur métallurgique, qui a accomplit d’importants débrayages cette année, jusqu’à l’Université qui se voit menacé par des coupures radicales de budget et de personnel. Mais les syndicats continuent de s’en tenir aux médias de communication. Cela se passe en France où on les accuse de canaliser les mobilisations à travers des mesures sectorielles au lieu de préparer une authentique Grève Générale; cela se passe en Espagne où les accords avec le gouvernement permirent que le retrait du ‘’ Décret ‘’ ne soit pas total; et, en général, cela se passe au niveau européen. La dernière Confédération Européenne des Syndicats en est l’exemple. La possible initiative de mettre en marche des réponses unifiées à l’échelle européenne, comme on le demande à partir de plusieurs secteurs, n’avance pas. Malgré tout, l’appel à la lutte citoyenne est enflammé. Les travailleurs européens sont chaque fois plus conscients qu’il existe une récession économique, que le vieillissement de la population européenne affecte les économies par de grands systèmes de pensions, de la nécessité d’un changement. Mais ils ne sont pas disposés à être ceux qui paient. Schröder peut projeter comme il préfère mais il n’échappe à personne déjà que les baisses d’impôts (première mesure approuvée au Parlement de la fameuse Agenda) affectent directement les coffres de l’État et renforcent ce que l’on connaît comme ‘’ croissance économique du pays ‘’ qui, en fin de compte, n’est autre chose que l’enrichissement des entreprises au coût d’une réduction de la stabilité sociale et de la qualité de vie des citoyens. L’Allemagne et la France affrontent cette année un déficit public de 4,2 % qui se réduira lentement au cours des trois prochaines années avec des mesures comme celles qu’ils instaurent. Ce que les gens qui sortent dans la rue se demandent réellement, c’est s’il n’y a pas d’alternative. La réponse est non. Non dans un système économique néo-libéral qui permet aux entreprises d’échapper aux impôts élevés en transportant leurs industries dans les pays tiers-mondistes; non dans une Union Européenne qui coupe dans l’État de Bien-Être pendant qu’elle augmente les dépenses dans la défense (nécessaires, selon plusieurs, afin de nous équiper aussi dans le militaire, aux États-Unis); non dans l’Europe des marchands. L’unique alternatives est le réveil de la population. Nous ne pouvons pas nous croiser les bras pendant que nos dirigeants coupent un État de Bien-Être qui a coûté des révolutions, des guerres et tant de souffrance. Un mouvement au niveau européen est nécessaire qui rappelle aux gouvernements ‘’ pourquoi et pour qui ils gouvernent‘’. Traduction de l’espagnol par : Pierre Trottier, novembre 2003 Source : www.lainsignia.org |
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