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Prostitution juvénile : Québec manifeste son désir de voir l’enquête continuer

Miss Tick, Domingo, Noviembre 16, 2003 - 18:16

Miss Tick


Arborant fièrement les maintenant célèbres fanions rouges "Que l’on continue", les citoyens de Québec ont marché pour réclamer que l’enquête sur la prostitution juvénile continue. C’est une mobilisation différente qui s’est levée à Québec, demandant la vérité et la protection des jeunes filles. Hissant le drapeau rouge très mobilisateur sur le mat de l’hôtel de ville, les manifestants ont envoyés un message clair à l’administration de la ville.


En ce beau dimanche après-midi, près de 400 personnes s’étaient réunies près du Musée du Québec pour marcher en direction de l’hôtel de ville afin de manifester leur désir de voir continuer l’enquête sur la prostitution juvénile. Il faut dire que les nombreuses arrestations dans le cadre de l’enquête Scorpion a solidement secoué la ville de Québec. Dans les restaurants, les bureaux et les lieus publics, les spéculations sur la suite des événements sont sur toutes les lèvres.

La marche d’aujourd’hui n’était qu’une des nombreuses actions entreprises pour demander le prolongement des activités de l’opération Scorpion. Au point de ralliement, une table avait été organisée pour la signature de la pétition, ainsi que la vente du fameux fanion « Que l’on continue » et ses produits dérivés.

La foule était, en grande partie, constituée de parents et de grands-parents accompagnés de leurs enfants, donnant un ton très familial à la marche. L’absence de porte-voix ou même de crieur officiel a rendu, par moment, la manifestation plutôt silencieuse. Mais la foule a tout de même scandé de nombreux slogans, qui ont fait bien changement du trop classique « sososolidarité ». On pouvait entendre « Les salauds, faut les arrêter », « Go Scorpion, Go », « On veut la vérité », « push push Lallier » ou encore « Protégeons nos enfants ». De nombreux automobilistes ont aussi signalé leur appui avec le klaxon de leur voiture.

Ces slogans étaient assez représentatifs du discours individuel des manifestants. Ils disaient être là d’abord pour montrer leur appui et leur solidarité envers les victimes, et aussi « Pour que ça continue ». Comme bien des habitants de Québec, les manifestants sont convaincus que toute la lumière n’a pas été faite sur cette affaire, qu’il y a encore trop de gens impliqués qui n’ont pas été arrêtés. D’ailleurs, les nombreuses rumeurs ont alimenté les doutes de chacun sur l’intégrité de certains haut placés qui auraient pu abuser de leur pouvoir en protégeant des amis. Le nombre de client nécessaires à l’existence d’un tel réseau est tellement démesuré par rapport au nombre d’arrestation qu’un homme nous raconte que « que ce soit des personnes très connues ou anonymes,
on s’en fout, on veut que justice soit faite ». Une chose est certaine, le silence est coupable, et les manifestants ne veulent pas que cette histoire tombe dans l’oubli.

En plus de vouloir faire la lumière sur la situation actuelle, les manifestants demandent aussi que l’enquête continue de façon préventive. D’ailleurs, une des organisatrices de la pétition nous raconte que « la prostitution a toujours existé, et qu’on ne pourra jamais l’enrayer complètement, mais quand ce phénomène atteint nos jeunes filles, on ne peut tolérer cela. Il faut une surveillance constante afin de dissuader les clients potentiels et d’empêcher la formation de nouveaux réseaux. »

La mobilisation s’est fait avec la collaboration des animateurs André Arthur et Jeff Fillion, qui, par le biais de leurs émissions de radio très en vogue dans la région, on donné une tribune importante aux organisateurs. Sans oublier le site web www.goscorpion.com qui donne une excellente visibilité à la cause. Il faut dire que l’organisation du mouvement « Que l’on continue » se fait de façon indépendante. Aucun groupe ne revendiquent l’organisation de ces événements, et ce sont des citoyens sensibles à la situation qui font appel aux autres, dans un profond désir de changer les choses.

Après avoir serpenté dans la rue, en passant devant le Parlement, la manifestation s’est terminée en grand devant l’hôtel de ville, en hissant le drapeau rouge « Que l’on continue » sur un mât disponible. Avec tous les rebondissements dans cette histoire, il est clair que la mobilisation ne fait que monter en popularité. Qui sait si les autres villes du Québec ne réclameront pas bientôt, leur propre enquête Scorpion?

(photos: neonyme [neo@null.net])

Site officiel de la mobilisation pour "Que l'on continue"
www.goscorpion.com
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