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Réaction de la CSN – Une 4e réforme en moins de 10 ans : les projets du ministre Couillard suscitent la plus haute inquiét

Nicolas, Miércoles, Noviembre 12, 2003 - 16:48

CSN

C’est avec colère que la présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) a pris connaissance des projets de loi déposés cet après-midi par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Philippe Couillard. « Ni les patients, ni le réseau de la santé et des services sociaux, ni les travailleuses et les travailleurs qui y œuvrent ne méritaient un tel traitement. » La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a tenu à rappeler que la CSN et ses composantes ont toujours manifesté une ouverture pour négocier les fusions des unités d’accréditations syndicales dans le réseau de la santé et des services sociaux. « Nous avons interpellé le ministre de la Santé et des Services sociaux à maintes reprises, mais ce fût la sourde oreille. C’est d’autant plus choquant de voir le gâchis qui a été déposé cet après-midi ! », s’est exclamée la présidente de la CSN.

Pour la CSN, le réseau de la santé et des services sociaux n’avait pas besoin d’une 4e réforme en moins de 10 ans. « Le gouvernement nous entraîne dans une hémorragie de « structurite » aiguë. Il s’agit d’une approche immature, un peu comme si, avec l’arrivée d’un nouveau gouvernement, il fallait faire table rase de tout, comme si l’avenir de ce réseau passait par l’attente du grand soir. On aurait pu s’attendre à un peu plus d’imagination et à une volonté de ne pas susciter inutilement de l’inquiétude et des tensions dans un réseau où la démobilisation et la surcharge des personnels est particulièrement flagrante », a déploré Claudette Carbonneau.

Contre l’intégration des structures, pour l’intégration des services

La CSN estime qu’avec les méga-établissements qui sont mis de l’avant, ce sont les missions psycho-sociales et de prévention des CLSC qui sont mises en péril. « C’est toute la vision sociale qui risque de disparaître. Nous croyons qu’une réforme des structures ne garantit pas une meilleure intégration des services », a poursuivi la présidente de la CSN, pour qui le gouvernement nage en plein paradoxe.

D’une part, le gouvernement prétend vouloir une meilleure intégration des services en fusionnant les établissements, d’autre part, il propose un morcellement des personnels, en regroupant les travailleuses et les travailleurs en cinq catégories d’emploi, voulant ainsi éliminer des accréditations syndicales. Pour la CSN, cette philosophie va tout à fait à l’encontre de la culture et de l’organisation du travail dans les unités de soins du réseau de la santé. « Dans certains syndicats CSN, où toutes les catégories d’emploi sont regroupées au sein d’une même unité de négociation, cela va vouloir dire la création de cinq syndicats au lieu d’un seul. On nage en pleine absurdité ! », de déclarer la présidente de la CSN. « On voit même, dans les nouvelles strates proposées, des regroupements que les tribunaux du travail ont toujours refusé d’isoler ».

La privatisation et la sous-traitance : le véritable objectif du gouvernement

Pour la CSN, le gouvernement ne cherche certainement pas une meilleure organisation du travail. Sous des airs de fusions, on isole les personnels, les uns par rapport aux autres, même lorsqu’ils sont présents dans une même unité de travail. On démembre les acteurs à l’intérieur d’unités distinctes. « Ce que vise ce gouvernement, c’est une vente de feu de certaines catégories de personnel au secteur privé. Il y a un découpage assez machiavélique qui vise à isoler, par exemple, les travailleuses et les travailleurs des services auxiliaires, de façon à les rendre plus vulnérables face aux partenariats public-privé préconisés par le gouvernement. Tout un progrès pour favoriser l’organisation du travail ! »

Le régime de négociation : un retour au temps de sœurs

Pour la CSN, il s’agit d’un important recul des droits syndicaux. En décentralisant 26 matières qui constituent le cœur des conventions collectives, le gouvernement nous ramène au régime de négociation des années 60. La CSN est très inquiète. « Le gouvernement porte atteinte à la libre-négociation en imposant la présence d’un médiateur-arbitre après 12 mois. En fait, le droit de grève disparaît. Ce que le gouvernement nous propose, ce sont des négociations décentralisées en rangs dispersés dans le temps et sur les lieux de travail, puisque le processus risque de s’étaler sur des mois, voir des années », a conclu la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.

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Source : CSN - 11-11-2003

www.csn.qc.ca


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