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Hausse des tarifs d'électricité : "Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain" - Henri Massé, président de la FTQ

Nicolas, Domingo, Noviembre 9, 2003 - 11:49

FTQ

MONTREAL, le 9 nov. - Devant les hausses de tarifs réclamées par Hydro-Québec, hausses qui feront l'objet d'audiences devant la Régie de l'énergie, du 17 novembre au 5 décembre prochain, le président de la FTQ met en garde contre la tentation de jeter le bébé avec l'eau du bain.

Remettre les choses en perspective

"Certains groupes de pression ou coalitions fourbissent déjà leurs armes pour contester les demandes de hausses en les associant d'emblée à certaines politiques annoncées par le gouvernement en place. Il faut faire preuve de prudence et remettre les choses en perspective", a déclaré le président de la FTQ dont le principal affilié, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) représente les 20 500 employés syndiqués d'Hydro-Québec.

Des services aux meilleurs coûts possibles

"Nous demanderons à la Régie de l'énergie de déterminer des tarifs en fonction des besoins réels d'Hydro-Québec en ce qui a trait à l'entretien de son réseau, au développement de nouveaux sites de production d'électricité.

"Ces tarifs doivent permettre la fourniture des services aux meilleurs coûts possibles tout en maintenant un coût uniforme pour les consommateurs. Il n'y a eu aucune hausse depuis cinq ans et une opposition dogmatique à toute nouvelle hausse pourrait avoir des conséquences importantes", a expliqué pour sa part Pierre Dupuis, directeur québécois du SCFP.

Faire preuve de prévoyance collective

"Il faut savoir que si on ne consacre pas d'argent neuf pour le maintien du réseau de transport et, surtout, pour le développement de nouveaux sites, nous nous retrouverons en 2008 dans la situation de l'Ontario ou de bon nombre d'Etats américains, déficitaires en électricité et prisonniers des aléas du marché", a ajouté M. Massé.

"Il ne faudrait pas attendre d'être placés devant le fait accompli. Si nous avons réussi à éviter la panne générale en Ontario et dans le Nord-Est des Etats-Unis récemment, c'est parce que nous avons fait nos devoirs en termes d'anticipation, parce que nous avons fait preuve de prévoyance collective", a repris M. Dupuis.

Québec doit limiter son appétit

"Mais en même temps le gouvernement doit limiter son appétit sur les dividendes d'Hydro-Québec pour ne pas mettre en péril l'indépendance énergétique du Québec et ralentir le rythme de ses investissements.

"Nous disons donc oui à des hausses, dans un contexte d'interfinancement, qui permettent à la Société d'Etat de conserver une marge de manoeuvre confortable pour son développement. Mais nous disons non à des ponctions gouvernementales d'une telle ampleur, au nom des baisses d'impôt promises, qu'elles viendraient compromettre à moyen et long terme le patrimoine énergétique que les Québécois ont construit depuis des décennies", a affirmé Charles Paradis, coordonnateur syndical du SCFP.

Le privé se bouscule aux portes

"Il y a à peine trois semaines, une coalition anti-hausses suggérait de revoir la masse salariale à Hydro-Québec distribution et de privatiser une partie des activités de la Société d'Etat pour économiser entre 50 et 60 millions de dollars. Et coincidence... le lendemain de cette annonce, une entreprise américaine de gestion offrait ses services pour privatiser une partie des activités de Hydro-Québec.

"Allons-nous tirer des leçons des fiascos californien et ontarien en matière de privatisation de l'électricité ou allons-nous tomber dans le panneau et tenter de refaire le monde?" a questionné le président de la FTQ.

La régie a montré qu'elle peut travailler sérieusement

"La Régie de l'énergie nous a démontré, en reportant ses dernières audiences faute d'éléments essentiels pour le traitement équitable du dossier des hausses demandées par la Société d'Etat, qu'elle pouvait travailler sérieusement sans ingérence indue des pouvoirs publics ou des politiciens.

"Tout en demeurant vigilants, laissons-lui la chance de faire ses classes dans le cadre de paramètres qui tiennent compte au premier chef de l'intérêt des consommateurs", a conclu Henri Massé.

La FTQ, la plus grande centrale syndicale québécoise, représente plus d'un demi-million de membres.

www.ftq.qc.ca


Asunto: 
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Autor: 
jplarche
Fecha: 
Dom, 2003-11-09 13:58

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Asunto: 
Le système est en crise
Autor: 
Alexandre
Fecha: 
Dom, 2003-11-09 17:36

Non il ne faut pas privatiser nos ressources énergétiques. À vrai dire ce qu'il faut faire c'est luttter contre ce qui relève déjà du privé. Mais ce qui est dangereux, c'est que l'État ne vaut pas de la marde lui non plus. Oui c'est important qu'il y est du cash pour supporter hydro, mais le gros problème c'est que les entreprises ne pait plus d'impôts, les taxes douanières sur les importations sont abolies et que les revenus des plus aisés sont soient dans des «paradis fiscaux», ou bien dans des paradis fiscaux pour les plus aisés, c'est à dire pas mal n'importe où au monde à part pour des pays un peu plus redistribueteur comme la Suède...qui bizarrement bénéficie de la gratuité scolaire.

Quand est-ce que les syndicats vont dénoncer le fait que la classe moyenne est surtaxée et que c'est les riches du Québec Inc et des grosses corporations qui en profitent? La classe moyenne en a plein le cul et c'est pour ça que la doite est forte: elle ne veut plus payer d'impôt. Le problème c'est qu'on va se retrouver avec une société comme celle des États-Unis: 1/6 des enfants vivent dans la pauvreté, l'Université est réservée aux bourgeois, les pauvres n'ont pas d'assurance santé.....

C'est ce qui va arriver ici aussi si on ne mets pas les choses en perspective: on doit dénoncer la non participation des riches au financment de notre société. Crisse, c'est eux-mêmes qui chiâlent après le gouvernement et qui réussissent jusqu'à maintenant à avoir la classe moyenne!

Les anarchistes qui se réjouissent présentement de la désintégration de lÉtat ne sont pas des anarchistes. Ils ont oublié ce que ça voulait dire: l'abolition de l'État bien sûr...mais pas sans la collectivisation des moyens de production!

Que ce soit Charest ou bien Pierre Karl Péladeau qui interprète le rôle de Big Brother, on s'en contrebalance. Big Brother vous regarde quand même. George Orwell doit être en tain de se retourner dans sa tombe...


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Asunto: 
Difficulté de digestion...
Autor: 
Nicolas
Fecha: 
Dom, 2003-11-09 19:49

J'ai moi aussi de la difficulté à digérer cette prise de position. D'une part, je me demande sincèrement de quoi se mêle la direction de la FTQ de décider pour tout le monde quel reculs sont acceptables ou pas (Massé qui fait une sortie il y a deux semaines pour dire qu'il n'a pas de problèmes avec les indexations à Hydro et dans les CPE). Est-ce qu'on a mesuré ce que de telles hausses de tarif (à Hydro et dans les CPE) voudraient dire en terme d'appauvrissement? Le hic avec la tarification, contrairement à l'impôt sur le revenu, c'est que c'est régressif et que ça fesse toujours plus fort chez les pauvres.

La bureaucratie de la FTQ et de ses syndicats est-elle tellement intégrés au capital qu'elle en vient à s'identifier totalement aux intérêts des entreprises (donc des patrons) jusqu'à en oublier ses quelques principes? C'est à ce le demander, à lire de tels communiqués.

Le mouvement syndical québécois a un examen de conscience important à faire. Indépendament de cette attitude crasseuse d'identification aux intérêts des patrons (bien dénoncée par Baillargeon dans Le Couac)... Dans quelle mesure est-ce qu'il ne contribue pas lui-même à l'appauvrissement de ses membres par son poids dans le capitalisme (je pense aux fonds de pension, au fonds de solidarité, au fonds d'action, etc.)? Dans quelle mesure est-ce qu'il ne contribue pas lui-même à la privatisation rampante de la santé et à l'instauration d'une médecine à deux vitesses via les régimes complémentaires d'assurances et la possibilité qu'ils ouvrent d'aller plus vite en passant par les réseaux privés pour toute une série de soins?

Certains syndicalistes se posent ces questions, mais ils et elles sont encore trop nombreux et nombreuses.

L'histoire récente du syndicalisme américain montre bien pourtant que l'opposition entre les intérêts du capital et du travail sont irréductibles (ils se sont complètement fait laminés en voulant faire comprendre aux patrons et aux ouvriers qu'ils étaient "dans le même bateau" et sont passé de 36% de syndiqués dans l'économie à 9% en 25 ans); un moment donné, il faut choisir son camp. La FTQ, dont 30% des membres sont des syndicats affiliés à l'AFL-CIO, devrait être bien positionnée pour le savoir. Et pourtant...


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