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Préliminaire à une négo ardue : le coco du secteur public CSN rend publiques ses recommandationsNicolas, Lunes, Noviembre 3, 2003 - 16:05
Nicolas pour le CMAQ
QUÉBEC [CMAQ] -- La CSN lançait aujourd’hui officiellement la dernière phase de préparation devant mener aux négociations des conventions collectives du secteur public. C’est en effet cette semaine que les quatre fédérations concernées de la centrale syndicale vont débattre des propositions dite de « table centrale » --touchant principalement aux salaires, aux retraites et à l’organisation du travail-- qui seront ensuite soumises aux quelques 600 syndicats locaux de la CSN. Si tout ce passe bien, il y aura Front commun : la FTQ et la CSQ s’étant entendu avec la CSN pour présenter exactement les mêmes revendications à leurs membres respectifs. L’épineuse question des salaires C’est sûr que quand on parle des augmentations de salaires des 400 000 syndiqués des services publics, le moindre point de pourcentage revendiqué se chiffre en millions de dollars. Les centrales syndicales se sont entendues pour proposer une revendication unitaire à leur membres d’augmentations de salaire de 12.5% réparti sur 3 ans. À voir la réaction des journalistes, on peut s’attendre à ce qui ressorte surtout c’est le coût total de tout cela pour les fameux « contribuables ». En effet, selon Louis Roy de la CSN, on parle au bas mot d’environ un milliard de dollars pour la première année. Curieusement, c’est exactement le montant des baisses d’impôts promises par le Parti Libéral pour la première année de son mandat. C’est énorme et c’est sans doute l’angle d’attaque que choisiront les (néo)libéraux pour tenter de monter « les contribuables » contre les « employé-e-s de l’État ». Et on ne pourra sans doute pas compter sur les journalistes pour mettre les choses en perspective... Et pourtant, les syndiqué-e-s sont tout à fait justifiés dans cette revendication salariale. En effet, une telle augmentation de salaire couvre à peine l’inflation (évaluée à 2.5% par année) et laisse grosso-modo 1.5% pour l’enrichissement collectif des salarié-e-s. De plus, si l’augmentation semble énorme prise comme un tout, elle devient toute relative quand l’on sait qu’en moyenne les salarié-e-s du secteur public gagnent 27 951$ par an --41 000$ pour les chanceux à temps plein-- et que plus de 45% d’entre eux et elles sont à temps partiel. Au fait, le gouvernement en parle peu quand vient le temps de casser du sucre sur le dos des employé-e-s de l’État mais, selon les chiffres de l’Institut de la statistique du Québec, ceux-ci gagnent en moyenne 8% de moins que leur vis-à-vis du privé (faudrait en tenir compte quand on parle de privatiser à tout vent). Au niveau des autres préoccupations centrales des syndicats, les principales touchent aux retraites et aux droits parentaux. Au chapitre des retraites, la centrale recommande à ses membres, s’il y a de l’argent de disponible, de revendiquer une amélioration des revenus des gens déjà à la retraite plutôt qu’une bonification du régime. Du côté des droits parentaux, la principale mesure concerne la possibilité de prolonger un congé parental au delà de ce que permet le chômage, tout en ayant un revenu décent. Pour ce qui est du dossier de l’équité salariale, les syndicats refusent de faire un quelconque marchandage et vont donc continuer de négocier le dossier à part. Le plan de match D’ici à ce que les membres de la base des trois centrales syndicales se soient prononcé sur les propositions de revendications (à la CSN on se donne jusqu’au 30 novembre), l’emphase sera mis sur la mobilisation la plus large possible pour empêcher la démolition du service public. C’est Louis Roy qui soulignait que « pour qu’il y ait des négociations collectives du secteur public, encore faut-il qu’il y ait encore un secteur public! » Or le discours gouvernemental est tout ce qu’il y a de plus flou sur la question. Entre la réingénierie, la modification de l’article 45 et les baisses d’impôt, c’est à se demander s’il restera quelque chose à négocier dans six mois/un an. D’ailleurs plusieurs journalistes demandaient carrément aux représentant-e-s syndicaux s’ils appréhendaient une loi spéciale pour les forcer à accepter leur future convention collective (ça en dit long sur le climat!). D’ici là, on peut s’attendre à nombre de manifestations, à commencer par jeudi prochain. Et oui, à 12h30 la CSN mobilisera sur la colline parlementaire sur le thème « stoppons la démolition »*. Nicolas pour le CMAQ *Ceux qui suivent le calendrier militant remarqueront qu’avec cette nouvelle manifestation, ça nous en fait trois ce jour-là à Québec. Le matin c’est les locataires, le midi les syndiqués et l’après-midi les étudiant-e-s. Un peu plus de coordination ne ferait p’t’être pas de tord pour une riposte « unitaire »...
Site du coco du secteur public CSN
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