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LE MAQUIGNON DE MATIGNON

Anonyme, Lunes, Noviembre 3, 2003 - 06:23

cinquieme-zone

où comment, au nom de la solidarité avec les vieux
qu'on a laissés mourir tout l'été, arriver à faire travailler
gratuitement... pour les patrons. Il est trop fort, la maquignon du Poitou !

Les 15 000 personnes âgées ayant péri cet été pendant la canicule ont fourni au premier ministre Raffarin l’occasion d’un grand numéro de maquignon. Les marchands de chevaux qui avaient la réputation d’être de parfaits filous roublards peuvent être fiers de leur collègue poitevin !
Manoeuvre en trois temps.
1) La négation. Pendant la canicule elle-même, les journaux s’alarmaient, les médecins urgentistes sonnaient le tocsin, des centaines de personnes mouraient chaque jour. Chirac était en cabane au Canada, Raffarin gambadait dans les Alpes. Pour les ministres qui pouvaient être joints, il n’y avait pas de problème, RAS. Des morts ? Quels morts ? demandaient-ils dans des décors de villégiature verdoyants, en chemisette, bronzés et détendus.
2) Finalement revenu de vacances (un crève-cœur : pour une fois qu’on avait du beau temps !), Raffarin a désigné les responsables : tout le monde, sauf lui ! Le Rmiste qui prétendait n’avoir pas les moyens d’aller à 800 km embrasser sa vieille mère, le saisonnier qui travaille 8 jours sur 7 en août et n’a pas pris le risque d’être licencié pour aller saluer son tonton malade, le vieillard lui-même qui, pour ne pas déranger, a choisi de ne pas appeler au secours, etc. Le délabrement des hôpitaux publics privés de crédits ? L’indécente surcharge des Urgences ? Le manque criant de personnel dans les maisons de retraite et les hôpitaux ? La climatisation inconnue dans les maisons de retraite, ou en panne (même en salle d’opération à Marseille !) dans les quelques hôpitaux qui l’avaient ? Les crédits que Raffarin lui-même avait supprimés quelques semaines avant l’été ? Mauvais procès ! Diagnostic du Docteur Raffarin : c’est au manque d’affection qu’ont succombé les victimes de la canicule. Tout le monde le sait : un bisou, c’est un degré en moins, deux bisous, deux degrés, etc… Le calin en guise de climatisation et de soins !
3) N’ayant rien à se reprocher, Monsieur Raffarin a donc décidé à la rentrée de faire semblant de prendre les mesures qu’il avait refusées auparavant. Logique. Il propose un « plan d’aide aux personnes âgées » mais n’a encore annoncé aucune mesure concrète. Par contre, il a déjà trouvé l’argent nécessaire. C’est à ça qu’on reconnaît les grands hommes. Problème difficile quand les riches et les entreprises de ce pays pleurent misère malgré les multiples cadeaux du gouvernement. Mais, bon prince, leur copain premier ministre a trouvé la solution : il suffit de prendre l’argent là où il est. Pas dans la poche des salariés où il n’en reste plus guère, mais dans leur travail ! T’es fauchée ? Pas de problème, on se paye sur la bête ! Au boulot !
En supprimant un jour férié (le lundi de la Pentecôte pour qu’il ne tombe jamais un samedi ou un dimanche), Raffarin fait coup triple, du beau boulot ! Il donne l’illusion de prendre des mesures en faveur des personnes âgées. Bonjour la pub ! Il renfloue les caisses de l’Etat d’un milliard et demi ou deux d’Euros. Pour les personnes dépendantes, prétend-il pour le moment… mais on connaît le précédent de la vignette automobile instituée elle aussi pour améliorer la condition des vieux et qui, en définitive, a plus payé de porte-avions nucléaires que de maisons de retraite. Et, enfin, et surtout, il fait un cadeau royal au patronat nécessiteux : l’augmentation de la cotisation sur les salaires que prévoit Raffarin ne prélèvera que la moitié des richesses supplémentaires créées par le travail du lundi de Pentecôte. Joli coup ! Faire travailler les salariés gratuitement les jours fériés (alors qu'il y a des millions de chômeurs !) pour que les patrons détournent l'argent de la "solidarité", fallait oser !
Raffarin assure la retraite dorée du baron Sellière et de ses copains, et on prétendrait qu’il ne fait rien pour les vieux ?

LE MINISTRE ET LE N’IMPORTE QUOI
Dans une interview récente, le ministre de l’Education nationale Luc Ferry a trouvé un moyen de pallier au manque de profs : leur faire enseigner n’importe quelle matière. "Qui peut dire sérieusement qu'un professeur d'allemand ne peut pas faire un cours de français ou un cours d'histoire, par exemple, en sixième", a-t-il déclaré. Il a tout à fait raison. Les cours d’EPS ou d’Arts plastiques, c’est à la portée du premier venu : faire des gribouillages sur un papier, les enfants le font dès 2 ans et trottiner derrière une baballe, ça se fait à l’aise jusqu’à 70 ans (âge auquel nombre de profs pourront prendre leur retraite). Pour l’Allemand, on pousse des cris gutturaux, pour l’Anglais, « My taylor is reach, repeat it » with a cup of tea in the hand, facile ! Histoire ? No problem : vu la moyenne d’âge des enseignants à l’avenir, ils pourront raconter leurs souvenirs de la guerre de 100 ans.
Selon Ferry, tout le monde peut donc faire n’importe quoi. Il en est d’ailleurs la preuve : il est Ministre de l’Education nationale.

LE BARON : FAUT PAS MEGOTTER !
« Si les grands patrons sont payés comme des parlementaires, vous n’aurez plus une seule grande entreprise en France » a répondu le baron Sellière, patron des patrons, aux députés qui envisageaient une loi limitant leurs salaires. Il faut dire que les patrons des grands groupes français sont très malheureux. Ils touchent, en moyenne 1,8 million d’€ seulement par an (150 fois plus qu’un Smicard). De quoi décourager le bel esprit d’entreprise qui les pousse à jeter des travailleurs à la rue, par dizaines de milliers (Arcelor, Rhodia, Danone, Moulinex) pour accroître la productivité de ceux qui restent (produire autant, ou plus avec moins de personnel), le tout pour une aumône !
Pas de doute, ces gens là vivent sur une autre planète ! 10 500 € par mois, c’est une misère à leurs yeux et 1,8 millions d’€ par an, c’est quasiment le Smic ! Quand ils sont entre eux, les « dirigeants » politiques et patronaux se disent les choses clairement : la société est divisée en classes, les exploiteurs et les exploités. La Première où, pour moins de 150 000 € par mois, t’as plus rien. Et la Troisième où, quand tu gagnes 1 500 €, tu dois être bien content.

DESCENTE DE CROIX
Un Italien tout ce qu’il y a de plus Italien mais converti à l’Islam a réussi, à lui tout seul, à déclencher la tempête dans tous les bénitiers d'Italie, et ils sont nombreux ! Il a obtenu de la justice italienne que soient enlevés les crucifix qui pendent aux murs des salles de classe. Comme quoi, on peut être très croyant et ressentir parfaitement ce que la présence de symboles religieux à l’école, crucifix ou voiles, a de dérangeant pour ceux qui ont une autre croyance et pour les athées !
Cela dit, selon les journaux, l'initiative est loin d'être populaire parmi ceux qui, en Italie, sont originaires de pays musulmans : ils redoutent que le mécontentement qu’elle peut provoquer se retourne contre eux. Mais, notre intégriste à la sauce bolognaise s’en moque : les fanatiques travaillent pour le Royaume des cieux, le sort des mortels, musulmans, chrétiens, juifs ou athées, ils s’en foutent !

DES TIMBRES ET DES IDEES !
On a reçu d’Isabelle une avalanche de 10 carnets de timbres avec le mot suivant qui pose le problème exactement comme il devrait l’être par tout individu doué de raison…

Merci de continuer à m’adresser 50 exemplaires de Cz. Je les distribue en salle des profs, les collègues apprécient et me le disent.
Je suis donc très motivée pour que ça continue, m’étonnant que vous viviez de timbres et d’eau fraîche… car enfin, il y a le papier, les enveloppes…Bref, vous pouvez compter sur moi si vous avez besoin d’un soutien plus consistant. Isabelle (78)

Et, puisqu’on en est à remercier, merci à ceux qui se sont manifestés en octobre : Natacha, de Flexanville ; Jean-Claude, de Limeil-Brévannes ; Pierre, de Louviers ; Gérard, de La Ferté-Bernard ; Albert, de Paris ; Delphine, de Nancy ; Corinne, de Sud-Educ (Clermont) ; Claire, de Cachan ; Nicole et Alexandre, d’Aniane ; Ursula, de Plaisir ; Catherine, d’Antony ; Georges, de Strasbourg ; Jean-Paul, de Massy ; Khéras, de Maraussan ; Fabrice, de Morangis ; Alain, de Bois-Colombes ; Claudine, de Bagneux ; Schéhérazade, d’Antony ; Thierry, d’Aniane (encore !) ; Luc, de St-Ouen (ne lésinons pas, 40 timbres !) ; Joël, de Vitry (qui, en plus commande Le XXe Siècle de Cz), Francis, de Chatillon ; Françoise et Hubert, de Limoges ; Souad, d’Aubervilliers ; Roland, de Romainville ; Fluc de Vanves, Marie-Alix, Murielle et Yamina, toutes trois de Châtenay-Malabry ; Danièle, de Bourg-la-Reine et J.Philippe, de St-Martial pour leurs timbres, leurs sous, leurs chèques et leurs encouragements. Merci enfin à l’anonyme (l’étourdi ?) qui envoie 20 timbres (+2 à 0,67 €) de Noisy le Roi sans donner ni son nom ni son adresse.

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