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Je ne suis pas mieux que les autres, je me suis aussi laissé prendre au jeu des «reality shows! »

LBR, Martes, Octubre 28, 2003 - 11:53

Alain Bergeron

Hé oui! Tous les jours maintenant, j’ai les yeux rivés sur les divers médias québécois pour regarder, lire, m’informer et analyser tout ce qui touche mon show préféré. Au fil des semaines, je suis devenu un disciple inconditionnel de la réalité. D’ailleurs, d’entrée de jeu, je vous le dis tout de suite, mon truc à moi, c’est la «réingénierie» de l’État. Ça, c’est tout un spectacle, de la haute voltige sans filet : une émission à suspense où le spectateur-électeur sera amené au jugement ultime dans un peu moins de quatre ans.

Pour les participants, le défi consiste à assurer leur survie à la transfiguration de l’appareil étatique. Quelles seront les organisations mises en danger? Quels services aux citoyens seront coupés? Qui sera rejeté ? Qui partira? Qui perdra son emploi? Autant de questions qui au cours des prochaines années soulèveront les passions et les émotions. Elles seront la cause de tragédies humaines tant individuelles que collectives. Nous serons témoins, en direct et sans interruption, de ce nouveau jeu de société. Les nouvelles technologies de l’information nous permettrons de suivre, 24 heures sur 24, la dialectique des participants qui devront mettre à nu leurs prétentions et justifier leur existence.

Pour ma part, pour l’instant, j’en suis au stade de la prise de conscience des enjeux et des objectifs, de l’apprentissage des règles du jeu et de la compréhension du mode de fonctionnement, de l’analyse des forces et faiblesses des acteurs en cause. Je suis à l’affût des rumeurs et de la moindre manifestation des participants, qui dans un premier temps expriment leurs craintes, leurs peurs et leurs angoisses tout en fourbissant leurs armes. Je suis attentif à leurs coups de semonce qui fusent de toutes parts. Ils sont les signes précurseurs des grands débats et des affrontements qui alimenteront quotidiennement l’espace médiatique dans les mois à venir.

Dans le présent contexte, il nous est facile de constater: que de nombreuses organisations (CRCD, CLD, régie régionale, Sociétés d’État, etc) souffrent d’angoisse et d’immobilisme, que d’autres se jettent dans des affrontements tantôt justifiés, tantôt démagogiques face à la «Grande faucheuse gouvernementale»; que les syndicats et les corporations professionnelles montent aux barricades pour la défense des droits et des intérêts de leurs membres; que les organismes communautaires s’inscrivent en faux contre toute remise en question; que les entreprises privées salivent devant le miroitant butin résultant du désengagement de l'État.

Lorsqu’on examine le positionnement stratégique des partis politiques, que l’on analyse également les opinions et les commentaires émis par les citoyens, il est surprenant aussi de constater jusqu’à quel point certains ont des opinions arrêtées et sont prêts à couper arbitrairement des services et des organismes qui ne semblent pas à première vue les concerner. À vrai dire, moi aussi j’ai mes petits travers. La vente d’alcool et la promotion du jeu par des entreprises d'État sont loin de mes aspirations comme valeur de société. Elles devraient être sérieusement questionnées comme façon d’augmenter les revenus de l’État.

Et, en dernier lieu, je vous mentirais si je ne vous disais pas que je dissèque avec vigilance le travail des médias, qui sont monopolisés et teintés de convergence. Ceux-ci sont présentement à peaufiner leur stratégie pour s’accaparer les audiences en mouvance et tirer profit tous azimuts de la situation : en orientant le débat.

La question de l’heure est maintenant de savoir si le spectateur-électeur sera mis à contribution dans les choix stratégiques qui mèneront à la mise en place d’un État remanié. À cet effet, le gouvernement a prévu qu’il y aurait des consultations au cas par cas. Est-ce que ce sera suffisant pour traiter d’une question aussi fondamentale et complexe que le type de philosophie et de gouvernance que le l’État devrait adopter? Ça reste à voir!

Serons-nous dupés par un gouvernement qui s'allie au privé : en privilégiant l'économie de marché à tout prix? Assisterons-nous à des séances de «bitchage» en règle entre ceux qui seront contraints à sauver leur peau? Quelles seront les réactions et les stratégies des laissés pour compte? Et, en fin de parcours, ce cher spectateur-électeur-citoyen, sera-t-il satisfait de la représentation et, surtout, en aura-t-il eu pour son argent? Oui, son argent!

Comme tout le monde le sait ou du moins s'en doute, les shows de la télé-réalité sont loin de l’improvisation, de la liberté et de l'autonomie. Ils sont tous soumis à des scénarios et un encadrement solide en matière de contrôle. La même chose risque aussi d’arriver dans le cadre de ladite réingénierie avec possiblement un agenda caché et des stratégies bien senties pour arriver aux objectifs visés par le maître d’œuvre, le grand producteur.

Maintenant que j’ai été pris au jeu, je devrai aller jusqu’au bout! Je devrai aiguiser mon sens critique : pour être en mesure de déceler les tentatives de manipulation, qui risquent fort de se présenter tout au long de ce grand chantier politique. Je devrai également raffermir mes convictions, défendre le genre de société à laquelle j'aspire et conséquemment choisir mon camp. Silence en tourne!

Un journal en ligne, indépendant, qui diffuse quotidiennement, depuis 1996, de l'information et l'actualité de la région du Saguenay-Lac-St-Jean, Québec, Canada.
www.lebulletinregional.com/
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Asunto: 
On a oublié...
Autor: 
Pens?ɬ
Fecha: 
Mar, 2003-10-28 23:00

Dans ce processus de coupures, on doit absolument envisager d'éliminer les députés...

Leurs services sont minimes comparativement à leurs coûts.

Nul doute que le privé pourrait les remplacer, surtout que le Conseil du Patronat le fait déjà pour ce qui est de la représentation auprès du PM.


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