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Vache folle ou folie humaine?katherine, Viernes, Octubre 24, 2003 - 21:24
Katherine
Vache folle: des farines animales aux farines humaines. Avec l'ESB, on s'inquiète un peu des excès de l'industrie agricole, mais jamais on ne remet vraiment en cause l'agriculture productiviste, et on se contrefout du martyr animal. Le dogme carnivore n'est pas entamé, tout le monde veut manger sa viande. Pourtant, le végétarisme s'impose pour stopper les souffrances animales et améliorer la dignité humaine. La viande de bovin sera toujours contaminée par la mort et la souffrance, comme toutes les viandes. La maladie de la vache folle (ESB) montre une fois de plus à quelles aberrations criminelles aboutit la course au profit. On pourrait simplement se contenter de stigmatiser les décideurs politiques et les acteurs de la désormais célèbre filière bovine (fabricants d'aliments, producteurs, maquignons-négociants, banques, abattoirs, supermarchés...), leur objectif étant de gaver toujours plus les vaches au moindre coût pour produire plus.. d'argent. Mais ce serait un peu banal, dans un monde voué au capitalisme sauvage... Comme d'habitude, les pouvoirs publics brillent par leur manque de précautions et le côté tardif de leurs réactions (comme pour le sang contaminé, l'amiante..). Les gens vont donc râler un peu contre tout le monde. Et après ? Quelques lampistes vont trinquer, les magnats vont continuer de s'enrichir, les décideurs vont pondre des lois, des contrôles et des labels garantis (maintenant que le mal est fait..), la filière bovine va recevoir des subventions pour compenser le manque à gagner dû aux aberrations de sa course au fric, les producteurs vont couler ou vont se reconvertir dans le lapin ou le soja transgénique, les consommateurs vont consommer d'autres viandes en attendant que ça s'arrange pour le boeuf. Et au final, comme d'habitude, rien ne change. Alors que cette affaire d'ESB pourrait être l'occasion de prendre enfin conscience de l'atrocité du carnivorisme humain et de l'exploitation de la Terre. Mort à l'exploitation animale ! Cette maladie qui risque de vous ronger la cervelle révèle davantage la folie collective des hommes que celle des pauvres vaches qu'on jette au four. La contamination des chaînes alimentaires montre qu'une agriculture fondée sur la domination, la compétition et le profit ne peut être durable et aboutit à l'empoisonnement des écosystèmes et des consommateurs. Au lieu de vous rabattre goulûment sur la viande bio ou importée, vous devriez saisir cette occasion pour devenir définitivement végétariens. Il ne s'agit pas de produire de la viande de boeuf propre (en revenant aux traditions d'antan) ou de la chair bio "naturelle", il s'agit de ne plus produire de viande du tout, d'aucune sorte. Alors que la viande (poisson, boeuf, volaille, escargot..) est inutile à notre bonne santé et que sa production consomme beaucoup plus de ressources qu'une alimentation végétarienne (ou végétalienne), on continue, en bons barbares hédonistes et égoïstes, à massacrer des animaux par milliards pour se faire plaisir au gosier et au bas-ventre. Depuis le début de la crise de la vache folle, pas une seule fois il n'a été question du végétarisme au 20H ou dans les grands journaux. Manger de la viande, c'est une tradition "sacrée", et qui rapporte. Tout le monde se fout complètement des souffrances des vaches. Ce qui compte c'est de pouvoir au plus vite re-bouffer du boeuf en toute sécurité, sans se faire trouer la cervelle par des prions. Et le seul langage employé est froidement clinique, étant entendu que les animaux ne sont que des mécaniques désossables. Il vous faut quoi ? Des millions d'humains contaminés ? Même pas : vicieux comme vous êtes, vous vous contenteriez de vous mettre une autre espèce sous la dent. Les carnassiers réclament leur dose de sang, rien d'autre ne saurait les rassasier. On est les HOMMES, les grands maîtres de la planète, on ne va pas se nourrir de salades comme de vulgaires escargots ! Notre âme de saigneur et de destructeur de la Terre réclame de la chair fraîche. Un grand prédateur doit massacrer des animaux à tour de bras pour se conforter dans sa dignité et son rang. C'est pourquoi la tradition vous pousse à continuer. Même si la viande est insipide et polluée, même si elle détruit la Terre et affame le tiers monde, même si elle est issue de la souffrance et du meurtre d'êtres vivants, il faut continuer, quitte à en crever la gueule ouverte et la cervelle en éponge. Et quand il n'y aura plus d'animaux, quand tous les écosystèmes seront détruits ? Et bien vous grignoterez vos animaux familiers, puis les rats, les cafards... Et quand il n'y aura plus rien d'autre, vous dégusterez de délicieux cadavres humains, sous forme de farines bien entendu. Les morts, au lieu d'être incinérés ou enterrés (quel gaspillage !), seront transformés en belles galettes riches en protéines, comme dans l'excellent film "Soleil Vert". Les farines humaines, voilà l'avenir. Les hommes avalent n'importe quoi, se reproduisent comme des lapins, supportent de vivre dans n'importe quelles conditions... L'homme est une espèce économiquement très rentable à élever, il n'y a qu'à voir les bidonvilles. En attendant que l'éthique s'assouplisse et autorise l'élevage d'humains génétiquement modifiés pour les abattoirs, on peut déjà puiser dans les charniers issus des guerres et des catastrophes, y a des tas de stocks qui pourrissent et ne nourrissent que les rats. Il suffit de se baisser. Bien sûr, les farines humaines seraient vendues aux pays pauvres, les Occidentaux ne mangent pas leurs semblables voyons. Et les paysans du tiers monde, nourris aux "soleils verts", seraient chargés d'élever des boeufs bios destinés aux marchés du Nord. Il faudrait veiller à ce que des petits malins ne nourrissent pas les vaches avec des farines humaines... Voilà une idée géniale pleine d'avenir, et hop, je crée ma start-up : farines de gosses Rwandais, d'asiatiques inondés, de Bosniaques violées, qui qu'en veut ? On peut même vous faire des mélanges pour ne pas choquer les ligues anti-racistes. Les farines les plus prisées seront celles des avortés occidentaux, car elles sont garanties sans pesticides (ils n'ont pas eu le temps de les accumuler) et riches en protéines (vu que les mères sont bien nourries). Voici déjà, en avant première direct-live, une première pub pour Farines Humaines En Stock, un bon bizness plan pour les investisseurs qui ne savent plus où placer leur pèze. Dépêchez-vous de savourer vos derniers filets de poissons, dans 100 ans (je suis de nature optimiste), les plus pauvres ne pourront plus se payer que des farines humaines basse qualité et des cafards grillés. Devant les images de carcasses ensanglantées et les morceaux de cervelles en tube, les carnivores invétérés continuent infatigablement à mastiquer leurs cadavres de lapin ou de volaille. Il faut dire que les faux culs de la télé ne filment jamais la mise à mort des vaches. Elles passent par magie du pré à l'étal. Plan du bovin dans le champ ou le hangar d'élevage, et on passe directement à la vision de la découpe de la carcasse. Il y aurait pourtant déjà de quoi dégoûter une âme sensible, mais c'est semble-t-il une denrée rare. Pour tenter de marquer les âmes insensibles, on devrait montrer le moment où les bourreaux assomment la vache et l'égorgent, quand elle est suspendue en l'air avec le sang qui gicle, agitée parfois de soubresauts, surtout si elle a été mal étourdie et qu'elle reprend connaissance quand elle sent la lame dans son cou et son corps se vider. Puis les ventres qu'on ouvre pour extraire les organes fumants, les yeux qu'on arrache... Peut-être alors que les âmes insensibles se mettraient à gerber leur charcuterie pur porc sur la télé, créant une harmonie parfaite entre les tripes sanglantes du reportage et les morceaux fraîchement mâchés mêlés de bile qui dégoulinent lentement de la surface de l'écran sur le parquet ciré. Ca ferait un effet boeuf ! Surtout au moment de la dinde de Noël, juste avant l'ouverture des cadeaux remplis de peluches animales qui rigolent. Peut-être alors que le nombre de végétariens augmenterait sensiblement. Mais il ne faut pas rêver, les reporters éviteront toujours les images et les mots qui font réfléchir, c'est leur métier. Et puis les âmes insensibles sont tellement blindées qu'elles sont capables de visionner les pires horreurs sans sourciller, même si elles sont responsables de ces horreurs. On veut bien consommer quelques bribes plus ou moins trafiquées de la réalité -le brouet insipide qu'on nomme information- mais il ne faut surtout pas aller trop loin et se risquer à remettre en cause le système de domination qui détruit la Terre et tous ses habitants, à commencer par le carnivorisme humain. Un peu d'indignation "vache-follesque" ça va, mais surtout ne pas s'engager dans une voie qui mènerait tout droit à la Révolution. Chacun pense à son bifteck et à s'en mettre plein la panse. Que les méthodes d'agriculture détruisent la Terre et que les pays pauvres crèvent de faim pour pouvoir exporter des denrées exotiques en Europe, rien à cirer. Tout ce qui compte c'est de bâfrer aujourd'hui, tout à l'heure, dans l'instant. La réflexion ?, laissons ça aux hurluberlus d'écolos radicaux attardés mentaux. Le réalisme dit de jouir de l'instant présent par tous les pores, consommons et détruisons toutes les ressources de la planète, demain nos descendants se démerderont, ils mangeront du plastique, des portables ou du béton, l'homme s'adapte à tout, aux farines humaines s'il le faut. Après nous le déluge ! Effectivement, les inondations s'intensifient déjà. Si vous tenez vraiment à vous auto-détruire, il existe des méthodes encore plus efficaces, comme les bombes atomiques. Mais non, vous préférez faire durer le plaisir et en profiter jusqu'au bout, comme vous le faites pour vos vies le plus souvent stériles et mortifères. Vous vous balancerez vos missiles nucléaires quand les dernières farines humaines auront été avalées. Et ce n'est pas l'échec total de la comédie de conférence de La Haye sur le réchauffement de la planète qui peut me contredire. Alors qu'il est déjà trop tard pour enrayer le processus, les décideurs décident de ne rien faire..., et tout le monde s'en contrefout. Ils sont quand même gonflés ces Occidentaux avec leur vache folle. Des tas de peuples affamés seraient très heureux de manger les sojas qui nourrissent les bovins, et ils veulent nous tirer une larme sur leurs malheurs. Les fumiers. La planète, des vies animales et humaines sont sacrifiées pour engraisser des "vampires" à la vie complètement vide et inutile. Quel beau bilan pour le 20ème siècle. A ce rythme, la préhumanité ne passera pas le prochain millénaire. Elle aura disparu, ensevelie sous ses ordures, devenant déchet elle-même ; et on ne pourra plus la recycler en farines humaines tellement elle sera immangeable. Pour finir en rigolant, on pourrait citer le titre d'une très bonne BD de Desberg ("série" La Vache) : "A MORT L'HOMME, VIVE L'OZONE !" ESB = Encéphalopathie Spongiforme Bovine (cette maladie qui se transmet à l'homme est une variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob). Elle peut dormir longtemps avant de se réveiller, provoquant une dégénérescence du cerveau et la mort. DC http://www.mutations-radicales.org/editos/vache-folle-vegetarisme.htm
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