|
El Petén, Guatémala: La menace du PPPCANO, Viernes, Octubre 24, 2003 - 00:14
CANO
A droite: Quelques barrages prévus sur la rivière Usumacinta, en rouge… les zones noircies correspondent aux zones d’inondation prévues. Les triangles bleus représentent des sites menacés d’être engloutis à jamais. Mais cette carte ne représente pas les centaines de communautés qui seraient rayées de la carte. Le Plan Puebla Panama : l’héritage des conquistadors… L’héritage des conquistadors subsiste encore au Mexique et en Amérique Centrale. De nos jours cependant, le chemin doré est plutôt commodément pavé d’asphalte. Le Plan Puebla Panama (PPP) est un schème de développement d’un accord de libre échange de plusieurs milliards de dollars (entre 10 et 25 milliards US) qui a été proposé pour les 9 états du sud0est Mexicain et les 7 républiques d’Amérique centrale. L’objectif du PPP est d’attirer les conglomérats multinationaux afin qu’ils « découvrent » tout ce que la région a à leur offrir en terme de main d’œuvre bon marché et vastes ressources naturelles. Le chiffre de 780 compagnies ayant participé à la foire d’échange du PPP au Yucatan nous démontre que l’attrait du projet fonctionne. Mis à part les habituelles faveurs accordées aux multinationales (terres gratuites, services gratuits, exemptions de taxes) ce schème veillerait à ce que TOUS les obstacles à l’investissement soient levés, afin de maximiser les profits des investisseurs corporatifs. La pauvreté règne dans cette région qui a depuis toujours été ignorée des investisseurs privés, à l’exception de monocultures destinées à l’exportation, telles que le café, le sucre, le coton et les bananes. Depuis la colonisation, les autochtones et les campeuses de la zone ont dû combattre sans relâche pour le simple droit à nourrir leurs familles et à protéger leur héritage culturel. Il n’est donc guère surprenant que le PPP n’accorde que peu d’importance aux droits des 65 millions de personnes résidants dans la région. Le Plan est souvent cité par les officiels gouvernementaux et leurs conseilleurs financiers comme présentant de nombreux bénéfices pour la région. Mais à bien y regarder, il est apparent que la majorité des fonds seront destinés à la construction de super-autoroutes, de réseaux électriques et de facilitation du commerce. Par exemple, 82 % du budget 2002 du Mexique a été accordé aux projets de transports, tandis que la santé et les services sociaux héritaient des miettes : un maigre 2,9 %. Des barrages sur l'Usumacinta Conséquences logiques du PPP, les projets de barrages sur l’Usumacinta menacent d’expropriation des milliers de personnes ainsi que des sites archéologiques d’une importance capitale pour le patrimoine culturel Mexicain et Guatémaltèque. Est-ce que les mégawatts-heure supplémentaires pourraient justifier d’arracher à leurs terres ancestrales les autochtones y vivant et d’inonder des sites sacrés millénaires ? Cette menace est d’autant plus réelle qu’aucun recensement archéologique complet n’a encore été effectué afin d’évaluer les pertes qui s’ensuivraient pour les Mayas et pour l’humanité entière. Le bassin de la rivière Usumacinta couvre une région étendue qui inclut une grande partie du Guatemala et du Sud du Mexique. Depuis plusieurs décennies, plusieurs projets ont été mis de l’avant afin de harnacher les courants de ce cours d’eau par une série de barrages qui seraient construits sur sa part médiane, à l’endroit où elle dessine la frontière entre la province mexicaine du Chiapas et la province guatémaltèque de Petén. Ces plans paraissaient avoir été oubliés par le gouvernement mexicain en 1991. Nonobstant, des rapports de presse récents suggèrent que ces projets reprennent de la vigueur et pourraient se poursuivre jusqu’à la construction de barrages. Malgré que la majorité des observateurs reconnaissent la valeur économique potentielle qu’aurait la production hydroélectrique sur l’Usumacinta, les pertes de patrimoine culturel qu’un tel projet infligerait au Mexique et au Guatemala demeurent inconnues. Des sites millénaires engloutis à jamais La majorité de Piedras Negras et Altar de Sacrificios au Guatemala seraient perdus, ainsi que de grandes parts de Yaxchilan au Mexique, dans les inondations produites par les barrages. Seulement ces pertes s’avéreraient catastrophiques pour le patrimoine de ces deux pays. Mais en vérité, aucun recensement scientifique des sites archéologiques n’a été entrepris le long de la plupart du cours de la rivière, et les zones de basses-terres marécageuses qui composent une grande partie du Parc National Sierra del Lacandon au Guatemala font partie des régions le plus menacées par les inondations. S’il advenait que les barrages soient construits avant qu’un recensement archéologique extensif ne soit complété, personne ne saurait jamais ce qui fut perdu. Des centaines de communautés déplacées Le déplacement de centaines de communautés autochtones est à prévoir, étant donné les larges zones menacées d’inondations. Ils subissent une fois encore la menace du colonialisme, risquant d’être déracinés des terres où depuis des milliers d’années leur culture se perpétue. Enfin, des écosystèmes riches en biodiversité seraient perdus. La lutte ne fait que commencer Afin de lutter contre ces menaces, en 2002 les résidents de El Petén ont fondé l’Alliance de Petén pour la Vie et la Paix, groupe fort de 25 organisations. Lors de la journée internationale contre les barrages, le 14 mars de cette année, l’Alliance a lancé sa campagne d’information intitulée “L’Eau, la Terre et le Maïs sont Nôtres
Parc National Sierra del Lacandon: informations sur les impacts qu'aurait le projet hydroélectrique prévu sur l'Usumacinta.
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une
Politique éditoriale
, qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.
|