Bruxelles le 17 octobre 2003 (CISL EnLigne) : 74 morts et 198 blessés, c'est le dernier bilan de la violente répression menées par les forces armées boliviennes contre les manifestations populaires qui se multiplient dans le pays ces derniers jours, une « véritable tuerie » aux dire des travailleurs de la presse, de l'Assemblée permanente pour les droits de l'Homme, et de l'Eglise catholique de Bolivie, qui dénoncent notamment l'utilisation de mitrailleuses par les forces de l'ordre.

Menée avec la participation des syndicats et du peuple bolivien, les premières manifestations ont éclaté le 28 septembre pour protester contre la politique énergétique du gouvernement et contrer le projet d'exportation du gaz bolivien vers les Etats-Unis et le Mexique via le Chili voisin. Mais au-delà du problème du gaz, les motifs de contestation se sont rapidement élargis pour mettre en évidence toute la problématique des frustrations sociales et de la pauvreté qui accablent la Bolivie. Aujourd'hui, ces manifestations populaires, avec notamment une multiplication de grèves de la faim dans plusieurs régions du pays, plongent le pays dans une crise politique qui ébranle sérieusement le gouvernement du président Gonzalo Sanchez de Lozada, réélu l'année dernière pour un nouveau mandat de cinq ans entamé en août 2003.

Par le biais d'une lettre (http://www.icftu.org/displaydocument.asp?Index=991218510&Language=ES) adressée au président Sanchez de Lozada, la CISL a énergiquement condamné le recours brutal à la force comme moyen de résoudre le conflit, et les violences de la police et de l'armée pour réprimer les manifestations. La CISL demande au président bolivien de mettre un terme à ce bain de sang inutile dont des travailleurs et des travailleuses, des mères de famille et des enfants ont été les victimes.

La CISL représente 158 millions de travailleurs membres de 231 organisations affiliées, dans 150 pays et territoires. La CISL appartient également au groupe Global Unions.