La lettre ouverte qu'a fait publier le premier ministre dans les journaux d'hier est « un déluge de mots dans un désert d’idées pour mieux masquer le désengagement » selon le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), M. Réjean Parent. Le syndicaliste demande au premier ministre de rectifier les faits concernant les investissements en éducation dont il fait état.

Pour la CSQ, il est choquant de lire M. Charest quand il dit : « Nous avons fait le plus important réinvestissement en éducation depuis 10 ans ». Le syndicat rappelle que dans les faits, le milieu de l’éducation est l’objet de compressions budgétaires de près de 90 millions de dollars dans le secteur des commissions scolaires et les cégeps écoperont cette année d’une compression de 30 millions de dollars, répartie sur deux ans, par rapport à leur capacité de dépenser de l’an dernier. « Le premier ministre doit cesser de rapporter des faussetés et il doit expliquer de quels réinvestissements il fait état », de demander M. Parent.

La Centrale déplore également le fait que ces compressions s’ajoutent à la fin de plusieurs initiatives du précédent gouvernement dont se réjouissait le milieu de l’éducation. La CSQ souligne que le gouvernement libéral n’a pas reconduit les 15 millions de dollars d’aide aux parents des milieux défavorisés. Qu'il a supprimé l’aide de 130 millions de dollars prévue pour les bibliothèques publiques. Qu'il a mis fin à la réalisation du programme Ça bouge après l’école, entraînant, d'après le syndicat, un manque à gagner dans les réseaux primaire et secondaire. « Il s’agit de désinformation et c’est inacceptable de la part d’un gouvernement. Le premier ministre devrait mieux planifier ses opérations charme et s’assurer de ne pas dire d’inepties. Nous ne sommes pas dupes, il s’agit d’un déluge de mots dans un désert d’idées pour mieux masquer le désengagement du gouvernement », d’indiquer M. Parent.

La CSQ estime de plus, que le premier ministre se montre insultant lorsqu’il demande aux groupes d’intérêts de se taire. « Il devrait en profiter pour nous dire à quels intérêts il fait référence et quels sont ceux qui lui servent ? Leur demande-t-il de se taire ? Chose certaine ce ne sont pas les intérêts de la population, alors au lieu de tout faire en catimini et de faire des conférences de presse sans contenu sur la réingénierie de l’État, il devrait s’occuper à chercher l’adhésion de la population autour de projets structurants. Il ne fait aucun doute que les six premiers mois du gouvernement n’ont pas été reluisants et la grogne qui s’installe dans la société devrait lui indiquer qu’il fait fausse route », de conclure le président de la CSQ.