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Féminisme radical, CMAQ et 'censure'Francis Dupuis-D?ɬ, Domingo, Septiembre 28, 2003 - 13:05 Les 'masculinistes' s'insurgent régulièrement sur le site du CMAQ d'être censurés par le comité éditorial. Je ne suis pas au comité éditorial, je ne suis pas membre du collectif du CMAQ, mais je connais l'histoire du CMAQ... Le CMAQ a été fondé dans le cadre des manifestations contre le Sommet des Amériques à Québec (avril 2001) et s'inscrit dans la mouvence du réseau Indymédia, lui même né lors des manifestations contre l'Organisation mondiale du commerce à Seattle (automne 1999). CMAQ et Indymédia sont des moyens de communication alternatifs que se donne un vaste mouvement militant de gauche et d'extrême-gauche (le mouvement 'antimondialisation', 'altermondialisation' ou 'mouvement des mouvements', appellez le comme vous voulez...) pour proposer des analyses, des débats et diffuser de l'information. Ce mouvement regroupent - entre autres - des syndicalistes, des écologistes, des anarchistes et des féministes de diverses tendances. Ce mouvement n'inclut pas les néo-nazis, ni les néo-libéraux, ni les policiers, etc. Le réseau Indymédia, et le CMAQ, sont structurés de façon antiautoritaire (esprit anarchiste = une organisation commune mais sans chef), c'est-à-dire qu'"en principe", tout le monde peut y publier des textes, photos, etc. Il ne s'agit donc pas d'un média ou un rédacteur en chef, par exemple, ordonne à des journalistes qui sont ses emplyés (et subalternes) d'écrire sur un sujet (ex. : chien écrasé, la mode du printemps, le tourisme à Monaco, el nouveau show de Céline, etc.) indépendament de l'intérêt que lui porte le journaliste. Il y a donc une "liberté" de publication sur Indymedia et le CMAQ. De la même manière, plusieurs groupes militants "altermondialisation" fonctionnent sans chef, de facon anti-autoritaire et anti-hiérarchique : les décisions se prennent en assemblées générales, ou - "en principes" - tout le monde peut participer, prendre la parole, faire des proposition et voter. Mais dans les deux cas, il s'agit d'endroits politiques, d'organisations qui participent à des luttes politiques (contre le capitalisme, l'autoritarisme, le racisme, le patriarcat, etc.). Il s'agit de lieux ouverts à ceux et celles qui y viennent de bonne foi, dans l'esprit du mouvement - ces lieux politique ne sont pas accuillant pour les ennemis (néo-nazi, néo-libéraux, policiers, etc.). Si des membres d'un groupe néo-nazi viennent dans une assemblée générale d'un groupe "altermondialisation", il leur sera très certainement rapidement interdit de parler et ils seront expulsés. Si un membre de la GRC ou du FBI vient dans une telle assemblée, il ne sera pas le bien venu. Ces lieux politiques sont des lieux orientés vers des luttes spécifiques; ce ne sont pas l'équivalent de lignes ouvertes ou de sections 'couriers aux lecteurs' dans les médias commerciaux qui se prétendent "neutres". Il règne dans les lieux militants comme Indymedia, CMAQ et les groupes anarchistes, par exemple, une très grande liberté, puisqu'il n'y a pas de chef et que les débats y sont libres. Mais en raison des rapports de force et des luttes réelles menées en 2003, ces lieux ne peuvent accepter l'intrusion de membres ouvertement associés aux forces ennemies et qui viendraient occuper ces lieux militants pour les détourner de leur axe de lutte. Ces forces ennemies ont leurs propres médias (papiers, Internet, etc.) et ne sont pas baillonnées, peu s'en faut. Elles peuvent éventuellement elles aussi participer aux débats dans des lieux militants comme le réseau Indymédia, ou lors de conférences-débats-séminaires publics organisés par des groupes militants. Mais si elles veulent participer, elles doivent le faire de "bonne foi", dans un esprit de dialogue, et ne pas s'attendre à ce que des attaques méprisantes menées de de front contre les éléments qui constituent le mouvement militant (forces syndicales, écologistes, anarchistes, féministes, etc.) soient les bienvenues. Il ne faut pas se surprendre qu'il y ait, même dans les groupes qui se veulent en principe antiautoritaires et antihiérarchiques, des décisions qui y sont parfois prises pour protéger les lieux qu'ils ont créé - a force d'énergies bénévoles et avec peu de moyens - pour les protéger contre un détournement ou une prise de contrôle par des forces ennemies. "Ah! Ah!, des antiautoritaires autoritaires!", ricannent alors les adversaires, heureux de trouver une faille... S'ils savaient! Des failles, il y en a tellement, et partout : la réalité politique n'est pas cohérente, logique, rationnelle. Elle est le résultat d'immense mouvements sociaux contradictoires. Et les groupes "antiautoritaires" évoluent dans un monde peuplé de telles forces qui leur sont hotiles et qui disposent de moyens de lutte gigantesques qu'ils sont toujours forcés, pour prolonger leur difficile survie, d'accepter des compromis ou de commttre des entorses à leurs principes. "Oui", des anarchistes sont anticapitalistes, mais plusieurs sont bien obligés de travailler... "Oui", des écologistes sont antivoitures, mais certains en empruntent parfois une pour se déplacer. Etc. Reprocher aux "antiautoritaires" certaines incohérences doit être plaisant pour leurs ennemis. Ils ne savent pas que c'est souvent suite à de long débat, et la mort dans l'âme, que les "antiautoritaires" "censurent" pour protéger leurs lieux de débats qui sont aussi leurs moyens de luttes. Je peux difficilement croire que les "masculinistes" ne savent pas pertinnement qu'en venant ainsi "débattre" sur le CMAQ, ils ne sont pas dans un lieu "neutre" de débat. Qu'ils se disent surpris d'être parfois "censurés" tant à démontrer qu'ils sont soient (1) extrêmement naifs ou (2) de mauvaise fois. Je ne suis pas dans leur tête, je ne connais pas la bonne réponse... Enfin, au sujet du féminisme "radical", les masculinistes seront sans doute surpris qu'ils en sont : les féministes qui s'étiquettent radicales sont celles qui soutiennent qu'il y a des différences fondamentales (qu'elles soient innées ou acquises) entre les homme set les femmes. Elles concluent donc en affirmant qu'il ne suffit pas de donner des "droits" (vote, travail, etc.) égaux aux femmes et aux homme spour atteindre l'équité, mais qu'il faut aussi lutter sur le font de la socialisation, de la culture, etc.. Les féministes "libérales" sont celles qui pensent que hommes et femmes sont fondamentalement semblables. Francis Dupuis-Déri
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