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Mesures anti-sociales du gouvernement libéral en matière de sécurité du revenu: Ou l’art de prétendre avoir le mandat de

Anonyme, Miércoles, Septiembre 24, 2003 - 05:34

Molly Alexander et Pierre Dostie

Montréal et Saguenay, le 24 septembre 2003. Le gouvernement libéral s’applique sans aucune gêne à faire le contraire de ce à quoi il s’était engagé pendant la campagne électorale. En matière d’aide sociale, il avait proposé un plancher au niveau des prestations actuelles, ce qui avait été refusé par le gouvernement du PQ. Aujourd’hui, c’est la loi instaurée par le gouvernement du PQ que les libéraux appliquent avec sévérité, forçant les bénéficiaires aptes au travail à accepter une offre de travail ou un programme de formation sans quoi leur prestation pourrait être amputée de 75$ à 300$/mois. On nous annonce déjà que le barème plancher prévu à la loi 112, que le précédent gouvernement n’avait pas voulu fixer, pourrait sous les libéraux être inférieur au montant de base actuel.

La réglementation actuelle que fait appliquer le ministre libéral, a été mise en place par le gouvernement péquiste. Malgré de nombreuses représentations en décembre 2002, le gouvernement du PQ a refusé de fixer le barème plancher au niveau du seuil de pauvreté. Ce refus donne licence au gouvernement libéral actuel à fixer aujourd’hui ce barème en-deçà du montant jugé indécent par eux-mêmes quand le PLQ formait l’opposition ! Malheureuse valse néolibérale qui se danse à deux : PLQ et PQ. Le PQ se borne à dénoncer le manque de budget à Emploi-Québec pour mettre le monde au travail. Dans ce dossier comme dans bien d’autres, la position du PQ est peu crédible pour critiquer l’action gouvernementale, quand on connaît les précédents péquistes.

Inefficacité du workfare à réaliser l’insertion sociale

Lorsque le programme d’aide sociale a été mis sur pied, la philosophie dominante en matière de sécurité sociale était celle du welfare basée sur les besoins à satisfaire (minima il est vrai). Depuis le début des années '80, la montée du néolibéralisme a imposé la philosophie du workfare basée sur l'attitude individuelle face au marché du travail (volonté d'insertion, employabilité, conditions reliées aux prestations, etc.). Le ministre Béchard veut envoyer 25,000 ménages au travail, autant dire du cheap labour pour les PME non syndiquées. Son message est clair: personne ne peut recevoir davantage que le salaire minimum. Voilà pourquoi le gouvernement libéral a commencé à toucher au salaire minimum. Il veut obliger la moitié des 360,000 prestataires de l’aide sociale qui sont aptes au travail à participer à un programme comprenant un travail, des études ou autres
démarches d’employabilité que les fonctionnaires devraient être en mesure de leur fournir en 24 hres, ce que ces derniers considèrent irréaliste!

Les spécialistes s’entendent généralement pour dire que la solution n’est pas de forcer les gens à prendre des options qui n’existent pas ou qui mènent nulle part mais bien d’offrir de réelles opportunités. Les organismes d’employabilité qui travaillent à l’insertion sociale le savent, il y a depuis toujours des files d’attente pour les opportunités qui existent déjà. Ces mesures libérales, du reste la plupart du temps inefficaces, ont comme seul avantage de permettre des économies internes au ministère. Elles engendrent cependant le cynisme et la démotivation chez les prestataires qui sont pour leur immense majorité à la recherche de véritables alternatives à l’aide sociale.

Le but du workfare : cacher les causes structurelles

La philosophie du workfare est bien pratique pour le néolibéralisme qui ramène les problèmes sociaux au plan individuel en occultant les causes structurelles. La globalisation de ce type de capitalisme a ceci de caractéristique qu’elle engendre le chômage et la pauvreté à grande échelle et accentue la fracture sociale en concentrant l’essentielle des richesses entre les mains d’infimes minorités d’individus. Grâce à un discours à forte teneur idéologique et à de puissantes contraintes économiques les promoteurs du néolibéralisme forcent les États à délaisser leurs principaux champs de compétence et à renoncer à promouvoir l’intérêt commun.

L’État et le bien commun

Dans la perspective de l’UFP, c’est précisément en de pareilles circonstances que l’état doit remplir sa mission. Si la société est capable de créer plus de richesse avec moins d’emploi, c’est à l’État de voir à sa redistribution équitable. La réalité du marché du travail est profondément affectée par les changements technologiques. Il faut y ajuster les politiques gouvernementales. Mais on observe une forte augmentation de la pauvreté ces dernières années alors que plus que jamais auparavant, nous avons comme société les moyens d’assurer le bien-être de tous les citoyens (welfare). C’est la volonté politique qui est grandement déficitaire.

L’UFP propose d’appliquer d’abord le Pacte international relatif aux droits économiques de l’ONU, en reconnaissant «le droit à toute personne à un niveau de vie suffisant pour elle-même et sa famille, y compris de la nourriture et des vêtements suffisants et un logement adéquat». Pour ce faire, il faut d’abord s’assurer que les richesses créées par le travail soient mieux partagées au sein de la société, par le moyen notamment d’une réforme majeure de la fiscalité (davantage progressive, augmenter la part des entreprises, abolir les paradis fiscaux, établir une taxe sur les transactions financières et boursières, etc.). Ainsi, l’on pourrait garantir un revenu décent à tous et toutes et reconnaître de nombreux domaines de l’activité humaines qui ne sont pas rémunérés
mais qui sont des contributions réelles à l’enrichissement collectif (ex. : étudier, prendre soin d’un proche, s’impliquer bénévolement, etc.). Il faut d’autre part reconnaître une foule de tâches et responsabilités citoyennes qui sont une contribution à l’enrichissement collectif dont on ne doit pas permettre l’appropriation par une petite minorité.

Pour les porte-paroles de l’UFP, la lutte à la pauvreté nécessite la mise en place d’un ensemble de lois et mesures sociales. Par exemple : l’accès à la syndicalisation, l’augmentation du salaire minimum, l’équité salariale, les mesures anti-discriminatoires, la réduction de la semaine de travail et le partage de l’emploi sans perte d’avantage, le logement social, un accès universel et gratuit à l’éducation et la santé, un régime universel et gratuit d’assurance-médicament, etc.

Les politiques du gouvernement libéral en matière d’aide sociale, comme en bien d’autres, doivent rencontrer un front large et uni d’opposition. Pour les porte-paroles de l’UFP, «il faut non seulement dénoncer ces mesures rétrogrades et proposer des alternatives, mais éviter aussi de se laisser séduire par le mirage péquiste, dont le séjour au pouvoir a littéralement préparé le terrain à l’avènement de la forme plus achevée et plus brutale du néolibéralisme qui se manifeste dans le train de mesures économiques et anti-sociales du Parti libéral de Jean Charest».

Site de l'union des forces progressistes
www.ufp.qc.ca
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