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La réingénierie de l'État, une arme de destruction sociale massive.

Eric, Martes, Septiembre 23, 2003 - 19:14

Bernard Rioux

Le gouvernement Charest conduit une offensive tout azimut contre la population du Québec. Tous les secteurs de la vie sociale sont concernés. Il s'agit d'écraser systématiquement des acquis et des droits démocratiques. L'étalement dans le temps de son offensive sera essentiellement lié à la résistance qui se manifestera, à sa force ou à sa faiblesse. Maintenant, il est clair qu'il veut profiter de l'effet de surprise et de l'insuffisance des coordinations des mouvements sociaux et attiser (...)

Le gouvernement Charest conduit une offensive tout azimut contre la population du Québec. Tous les secteurs de la vie sociale sont concernés. Il s'agit d'écraser systématiquement des acquis et des droits démocratiques. L'étalement dans le temps de son offensive sera essentiellement lié à la résistance qui se manifestera, à sa force ou à sa faiblesse. Maintenant, il est clair qu'il veut profiter de l'effet de surprise et de l'insuffisance des coordinations des mouvements sociaux et attiser les contradictions qui les traversent pour parvenir à ses fins.

Il s'agit de jeter un coup d'œil sur le schéma de la démarche du projet de réingénierie gouvernemental pour voir l'ampleur de l'offensive et son caractère de blitzkrieg.

Durant l'été (du 1 juillet au 29 août,) il s'est agi de lancer l'opération, de définir son mandat et de la planifier. Durant le mois de septembre, l'ensemble des programmes et des interventions de différents ministères devront être révisés sous cinq angles précis : a) les programmes répondent-ils toujours à une mission de l'État ou du ministère ? b) Atteignent-ils leurs objectifs ; c) Pourraient-ils être offerts à moindre coût ; d) Quelle est la meilleure instance pour en assurer la gestion ? e) A-t-on les moyens d'en assurer le coûts ? En octobre, une premières série de mesures de réingénierie seront identifiées. Durant les mois de novembre et de décembre, un plan de réingénierie 2004-2005 sera mis au point. Dès janvier 2005, ce plan sera mis en application.

Lorsque l'on lit la fiche de questionnement (définissant la démarche du projet de réingénierie du gouvernement Charest) on est frappé par son ampleur. Tous les programmes, , interventions , produits et services sont visés. Il s'agit de voir les programmes ou services que le gouvernement envisage de privatiser, de tarifier, de diminuer, d'informatiser ou tout simplement d'éliminer et d'identifier la façon d'augmenter la charge de travail du personnel pour en diminuer les coûts ?

Voici quelques exemples de questions à partir desquelles seront examinés tous les programmes, interventions, produits et services(pr-int-p/s) ? Ce « programme, intervention, produit, service (pr-int-p/s), répond-il à un besoin essentiel de la population ?… Le Ministère est-il tenu d'offrir ce programme, intervention, produit ou service ? Comment enrichir les tâches du personnel et augmenter son niveau de responsabilité à l'égard de ce (pr-int-p/s) ?… Comment peut-on offrir ce (pr-int-p/s) via un partenariat privé ? Quels sont les partenaires essentiels ? »

Il s'agit donc de remettre en cause l'existence des pans entiers de l'administration et des services publics soit pour les éliminer, soit pour les rapetisser, soit pour les confier à l'entreprise privée. Le gouvernement Charest se heurte ainsi à une aspirations sociale très forte de la population qui désire voir s'améliorer leurs services publics. Le Parti Libéral du Québec a tenté et a réussi à surfer sur cette aspiration durant la dernière campagne électorale en prétendant tout au long de cette dernière que la santé serait sa priorité. Il faut parler ici de détournement de mandat.

Diminuer les services publics, réduire les dépenses dans l'éducation, réduire les services de tous les ministères, donc diminuer la défense publique de l'environnement,… voilà la voie choisie par le gouvernement Charest. Ce dernier a maintenant ouvert le vaste chantier de la démolition systématique des acquis sociaux.

Pour faire face à ces attaques tout azimut, un front commun de résistance devra a. soutenir activement la lutte des travailleuses et travailleurs du secteur public contre la réingénérie de l'État et exiger le règlement de la question de l'équité salariale ; b. exiger du gouvernement libéral des initiatives concrètes dans la lutte contre pauvreté ; c. dénoncer les compressions et les coupures dans l'éducation et la santé et exiger un réinvestissement massif ; d. refuser les privatisations et la mise en place de services publics à deux vitesses (des service pour les riches et d'autres pour les pauvres) ; e. et défendre le droit à la syndicalisation et son élargissement.

La mise en place de ce front commun de résistance devra reposer sur l'unité intersyndicale. Le rapprochement entre le mouvement syndical et les mouvements populaires, féministes et jeunes apparaît de plus en plus comme un impératif incontournable. Mais cette perspective, pour se concrétiser, exigera de surmonter tous les obstacles qui se dressent sur cette voie.

Notre tâche centrale ne se définit pas seulement par une simple et nécessaire résistance mais comme la mise en place et la défense pied à pied d'un projet alternatif fondé sur la garantie de droits sociaux élargis et de services publics de qualité posant la nécessité d'une civilisation alternative construite pour la vaste majorité de la population.

Site du journal Lagauche
www.lagauche.com
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Asunto: 
Attaque semblable en Colombie-Britannique
Autor: 
martin dufresne
Fecha: 
Mar, 2003-09-23 23:53

Le texte ci-dessous donne une idée du coût social énorme des coupes à blanc déjà annoncées par le gouvernement Charest dans l'aide sociale. Le gouvernement de la Colombie-Britannique entend limiter dans le temps l'admissibilité aux prestations, une catastrophe qui va jeter à la rue une foule de gens que des maladies chroniques condamnent à l'inactivité physique.

Martin Dufresne

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Welfare clock heightens anxiety

B.C. to become the first province to enforce time limit for 'employables'

Richard Watts, Victoria Times Colonist

Monday, September 22, 2003

Barry Turner is on social assistance. He's in pain. And he is terrified his life will get worse.

Turner, 54, has osteoarthritis in both hips that makes it agony to stand or sit in one place for even a few hours. He has a doctor's note backing him up. Nevertheless, Turner has been denied a disability pension that would pay him $786 a month.

Instead Turner is classified as "employable," and lives on social assistance.

He takes home only $437 a month because the government pays his bill from B.C. Hydro directly and takes it off his $510 cheque.

He lives in Sooke, where rents are cheaper than Victoria. He shares with a roommate, splitting the $540 rent and buying food with what's left.

His one vice is tobacco but economy forces him to roll his own cigarettes.

Come April 1, however, he stands to lose even that when B.C. becomes the first province in Canada to remove people from welfare because they have used up a maximum allowed time: two years out of five.

"I don't know what I will do," said Turner. "I guess I'll end up on the streets."

He is just one example of what a new study by a University of Victoria historian calls "increased levels of stress, hunger and homelessness" caused by B.C. Liberal government cuts to social services.

The cuts are part of a new philosophy the government says is getting people off the welfare rolls and back to work, making them self-sufficient and saving the taxpayers money.

But the report predicts the cuts' effects will get worse after April 1.

That's when the first batch of people will reach the end of the two-year time limit for what the Ministry of Human Resources now calls "temporary" assistance, welfare money going to people judged to be employable.

"Much worse looms," writes UVic historian Lynne Marks, a specialist in the history of social welfare in a report card prepared for an organization called the Friends of Women and Children in B.C. and released last month.

"As of April 1, 2004, the current situation of increased hunger, homelessness and desperation will increase dramatically." wrote Marks in her report.

Quoting from surveys and interviews with people who work with the poor, Marks said the B.C. cuts have people rooting through garbage for food, or turning to crime or substance abuse.

In an interview, Marks said she finds it amazing to see B.C., a one-time pioneer of state support for poor people becoming the first in Canada to deny people money for basic survival.

She said welfare policy in every other province in Canada holds to the principle that nobody should go without food or shelter. But B.C., with its welfare reforms, is the first to import an American ideal that states money for food and shelter should only go to those deemed to deserve it. "I'm afraid to say B.C. is now leading the way in being heartless," Marks said.

She took issue with government claims the cuts and changes are working. In her report she noted government surveys of welfare recipients who have left the system are unreliable since many people couldn't be found or reached. Often their telephone numbers were discontinued.

However, Murray Coell, minister of human resources, defended the surveys, or tracking of clients as he called it. Coell said the tracking numbers show people leaving the system and not coming back and that's a good sign.

"The fact they are not coming back on social assistance tells us they are still self-sufficient," Coell said. "If they needed income assistance they would be able to come back and go on income assistance."

Coell agreed that under his government B.C. is the first in Canada to bring in time-limited welfare. But it's part of what he called a cultural shift. People who genuinely need assistance can get it, he said, but for those who can work, the best social safety net is a job. "That was the fundamental shift we made almost two years ago, from a culture of entitlement to a culture of self-sufficiency," he said.

Details supplied by his ministry show the number of people on welfare is dropping. Last July, about 117,500, people were receiving benefits and that's down 40,300 people from June 1, 2001, when the Liberals came to power.

Also down is spending. The ministry's total yearly budget sits at about $1.4 billion. Back in July 2001 it was about $1.8 billion with much of the savings coming from a reduced welfare roll.

According to those who work with poor people, things are getting worse but the problems are hidden.

As an income assistance advocate with the Together Against Poverty Society, Alix Hotsenpiller, goes to bat for people trying to gain access to social benefits. Hotsenpiller said her workload is sky-rocketing. In fact, one of Hotsenpiller's clients is Barry Turner, the man with osteoarthritis in both hips. She is helping him prepare an appeal of the decision that denied him disability benefits.

Hotsenpiller said Turner is lucky to have managed to get in to see her at all. Her office has a backlog of 98 unreturned messages. Her desk is littered with pink phone-call slips.

Furthermore, Hotsenpiller said Turner also stands apart from many people on social assistance. He was not intimidated or frightened by the huge number of forms (23 pages to get disability benefits.) Nor did he just give up when the form letter denying him a disability
pension arrived.

She said from her point of view things have got worse for poor people in B.C. with the changes and cuts. Her experience tells her things will get even more desperate after April. "People will be more on the margins of society and the question becomes how to survive," said Hotsenpiller. "Either you don't survive or you find some way to survive."

Reproduit de la liste Workfare-Fight

Workfare-Fight, the list for fighting workfare internationally
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