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La désinformation institutionnalisée : le cas de la « crise » de l'eauPVQ, Domingo, Septiembre 21, 2003 - 23:23 (Analyses | Eau / Water)
Stéphane Coté
Les propos tenus par la présidente du Conseil du Trésor, Monique Jérôme-Forget, lesquels remettent sérieusement en cause la qualité de l'eau au Québec, trahissent les véritables desseins de l'actuel parti politique au pouvoir : rabaisser systématiquement le secteur public au profit du secteur privé par l'entremise d'une vaste campagne de désinformation ciblant les citoyens du Québec. Le but ultime : vendre l'eau du Québec au plus offrant. En semant le doute dans l'esprit de plusieurs Québécois en ce qui concerne la qualité de l'eau, la présidente du Conseil du Trésor aura sans doute d'abord contribué à fragiliser un peu plus la confiance de ceux-ci vis-à-vis l'ensemble de l'administration public. Autant de personnes méfiantes eu égard à la qualité de l'eau qui achèteront aussi dorénavant de l'eau embouteillée et qui ne voudront plus contribuer, par leurs taxes et impôts, à l'amélioration collective de nos systèmes d'eau potable. C'est donc le secteur privé qui en récolte à la fois les bénéfices et les préjugés favorables. Ainsi, l'intervention de Madame Forget est un autre bel exemple de la propagande mise de l'avant par les partisans du néolibéralisme a tout crin. Voici une ribambelle d'allégations qui inciteront certains citoyens à capituler devant cette privatisation visant à « recentrer les activité de l'État sur ses missions fondamentales ». Aucun moyen n'est négligé pour travestir l'esprit des citoyens aux politiques néolibérales de réduction de l'État. Même la fraude intellectuelle pure et simple est considérée comme un moyen approprié. Parce que dans le cas de l'eau, il s'agit bel et bien d'une fraude intellectuelle : les allégations de la présidente du Conseil du Trésor ne s'appuyant sur aucune étude ou fait sérieux. Parmi les allégations de la présidente du Conseil du Trésor figure la prétention selon laquelle « il y a plusieurs endroits au Québec-notamment Montréal-où l'eau n'est pas de qualité adéquate ». « Plusieurs endroits » insiste-t-elle. Or, ces allégations font la preuve de l'incroyable démagogie qui imprègne le propos. La vérité est que très peu de scientifiques remettent en question la qualité de l'eau potable au Québec. Certes il y aura toujours des améliorations possibles-le Parti vert du Québec y travaille d'ailleurs-, mais toujours est-il qu'il s'agit de fabulations que de soutenir la thèse selon laquelle l'eau au Québec, administrée par le secteur public, se trouve dans une situation telle qu'il faudrait presque déclarer l'état d'urgence et amener le secteur privé à la rescousse. Que de stratégies néolibérales ayant pour but de discréditer l'administration publique québécoise. Au cours de son intervention, la présidente du Conseil du Trésor a fait référence à l'Angleterre-où le réseau d'aqueducs est déjà privatisé-, mentionnant que la qualité de l'eau dans ce pays était nettement supérieure. À ce propos, il faudrait peut-être rappeler à la présidente du Conseil du Trésor que les prix de l'eau ont explosé en même temps que la privatisation au pays de sa Majesté. Certains rétorqueront que le gouvernement Thatcher cherchait à mettre le secteur privé à contribution afin de répondre aux besoins d'investissement en infrastructures de l'ordre de 50 milliards de dollars américains sur quinze ans. Toutefois, il faut savoir que la réalité québécoise est toute autre. Le fait est que les infrastructures québécoises ne nécessitent aucunement des investissements de cet ordre. Selon les dires de Madame Forget, « il va falloir investir des milliards de dollars pour remettre l'eau dans un état acceptable ». À ce propos, même l'ancien premier ministre « conservateur » Lucien Bouchard ne pourrait s'empêcher de désapprouver ces affirmations puisqu'il affirmait lui-même récemment le contraire Les faits démontrent que le gouvernement québécois doit procéder rapidement aux investissement nécessaires afin que l'eau reste la propriété pleine et entière de l'État québécois. D'autant plus que la qualité de l'eau ne se trouve pas remis en cause par les scientifiques et que les investissements requis ne sont pas de l'ordre de plusieurs milliards. C'est un leurre que d'affirmer le contraire. Seuls des propagandistes néolibéraux se risquent à l'affirmer. Dans le but de vendre cette ressource collective au plus offrant.
Parti Vert du Québec
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