Commémoration du 30e anniversaire du coup d'état au Chili, devant l'arbre du souvenir au parc Jeanne Mance à Montréal, le dimanche 7 septembre 2003

Commémoration du 30e anniversaire du coup d'état au Chili, devant l'arbre du souvenir au parc Jeanne Mance à Montréal, le dimanche 7 septembre 2003

Camarades et amis-es, C'est un immense honneur, et ce n'est pas du superlatif gratuit, de pouvoir intervenir ici aujourd'hui, au nom de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec mais aussi en mon nom personnel, à l'occasion de la commémoration du 30e anniversaire du coup d'État au Chili, le 11 septembre 1973. C'est d'autant plus important pour moi que les événements de septembre 1973 ont été très marquants pour toute une génération militante au Québec, génération dont je fais partie.

Il y a trente ans, le 11 septembre 1973, la population au Québec a été heurtée et choquée par le coup d'État au Chili. Le mouvement syndical et social avait développé depuis des années des atomes crochus avec le peuple chilien. Plusieurs québécois s'étaient établis là-bas pour vivre la révolution chilienne. Le peuple québécois a été prompt à répondre à l'appel de solidarité à ce moment. Une importante manifestation de protestation a eu lieu le jour même du 11 septembre dans le centre-ville de Montréal. Par la suite, l'accueil des personnes réfugiées a aussi été un moment important de solidarité du mouvement syndical et du peuple québécois.

À l'automne 1973, j'étais jeune étudiant à l'Université de Montréal. Avec d'autres, qui, comme moi, commençaient à s'impliquer au plan social et politique, nous avons plongé dans la mobilisation pour développer une campagne sans précédente au plan de la solidarité internationale avec le peuple chilien. Nous avons multiplié les actions telles des interruptions de cours, les actions de visibilité par la diffusion massive de tracts, la tenue de kiosques d'informations, de meetings, le déploiement de banderoles gigantesques sur les campus, par la tenue de manifestations, voire d'occupations.

Les événements du 11 septembre 1973 ont été très importants dans la radicalisation de la jeunesse au Québec à ce moment. Beaucoup de militantes et de militants d'aujourd'hui sont issus de ces actions de ces actions de solidarité. Aujourd'hui, il est certain que ces personnes ne sont pas dupes des sottises qui sont racontées sur le miracle économique chilien, tel que veut nous le présenter les grands médias. Beaucoup de personnes au Québec connaissent les raisons de cette situation et c'est la raison pour laquelle je veux en témoigner en répondant, hier comme aujourd'hui, présent. Presente ! Hasta la victoria !

Merci.

Ronald Cameron
Secrétaire général de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec