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Succès à l'OMCPVQ, Martes, Septiembre 16, 2003 - 08:45
Vincent François
L'OMC se sépare à Cancun sans accord, comme à Seattle en 1999. Bien sûr, nous allons entendre les pleureuses de nos pays riches s'inquiéter de l'« échec » à l'OMC. De la difficulté à contenter tout le monde pour trouver les voies de la prospérité par le commerce mondial et des pays pauvres, premières victimes de la situation… Mais si on y regarde d'un peu plus près, c'est bien d'un succès qu'il s'agit. Un succès d'étape, mais un triple succès. Tout d'abord, les pays du Sud ont su résister aux pressions, aux menaces et à l'arrogance des Etats-Unis et de l'Europe. Ensuite, ils ont pu s'organiser en G21, G23, G70 plus ou moins formels et faire la preuve d'une certaine force en restant groupés. Ce faisant, ils ont mis au grand jour les positions honteuses de nos propres représentants et les contradictions entre les mots de Doha et les actes : la Déclaration de Doha, de novembre 2001, exigeait un « consensus explicite » pour le lancement de négociations sur l'investissement, la concurrence, les marchés publics et la facilitation des échanges. Or 70 pays, sur 146, s'y sont clairement opposés, mais n'ont pas été écoutés. La seconde raison de se réjouir, c'est la couverture médiatique qui, de sommet en sommet, ne se laisse plus dépasser par quelques vitrines brisées et les communiqués de presse des organisateurs. Non pas que la presse, pourtant pilier de nos démocraties, se soit complètement réveillée de son sommeil marchand. Mais à force d'explications par les ONG et les partis opposés au fonctionnement actuel de l'OMC, il semble que les enjeux, les règles, la pratique de la mondialisation trouve son chemin dans l'esprit des journalistes et c'est un autre succès d'éducation. De la même façon, les agissements de nos représentants deviennent plus visibles et la question de leur légitimité se fait entendre. Que ce soit en Europe où un Pascal Lamy représente des centaines de millions de personnes, sans leur rendre compte de quelque manière que ce soit ou au Canada ou un Pierre Pettigrew, pourtant partisan déclaré sur le dossier, reçoit la charge de présider les « Nouvelles Matières » [1]. Succès d'étape enfin, car on ne peut en rester à cet absence d'accords. Le multilatéralisme en matière de commerce international doit être poursuivi. Tout autant que le multilatéralisme politique qui devrait empêcher un pays, surpuissant, d'en agresser d'autres, plus faibles, au nom de doctrines « préventives » pourtant déjà condamnées au tribunal de Nuremberg. La lumière qui se fait jour sur les pratiques de l'OMC doit forcer nos gouvernements à revoir le mandat aveugle qu'ils donnent à leurs représentants. Le commerce a besoin d'une organisation mondiale pour éviter que les loups mangent les brebis. Mais il est grand temps d'arrêter, qu'en notre nom et sans nous en rendre compte démocratiquement, ce soient ces mêmes loups qui en écrivent les règles et les font appliquer. Cette étape peut nous faire rêver d'un multilatéralisme qui serve vraiment les buts que nous désirons nous fixer : démocratie, respect de l'autre, paix, dignité dans l'échange. Vincent François [1] Depuis 1999, l'Union européenne est à la pointe mondiale d'une exigence : reprendre à l'OMC la négociation sur l'AMI stoppée en 1998 à l'OCDE. Pour faciliter la réintroduction de cette question, on l'a divisée en quatre matières : investissement, concurrence, marchés publics et facilitation des échanges. A Doha, la résistance vraiment héroïque de certains pays conduits par l'Inde a eu pour effet de reporter a Cancun une décision explicite de chaque Etat membre sur le démarrage des négociations à ce sujet. (source : OXFAM, www.urfig.org )
Parti Vert du Québec
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