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La société parasite

Chicken, Lunes, Septiembre 15, 2003 - 21:31

Pierre-Luc Fortin

J’écris ce texte pour réagir à un texte intitulé « Appel à la révolution! », Du dernier numéro paru de l’Évolutionnaire. Dans ce texte, l’auteur soutient la révolution comme moyen de changement social. J’avoue être de son côté lorsqu’il dit cela, mais j’ai des réticences à accepter sa manière de faire la révolution. Son moyen : la violence. Ce n’est pas que je suis sensible à la violence, cependant je crois que ce moyen est tout simplement inefficace.

Tout d’abord, les révolutions violentes comme celles qui sont arrivées en France, ou en Amérique, ne sont tout simplement pas plausible dans notre contexte socioculturel et temporel. Premièrement, nous vivons dans un pays dit « riche ». La majorité de la population vit dans des conditions de vie qui peuvent être acceptable. L’idée d’améliorer ce système ne vaut pas la peine d’aller risquer sa vie dans une guerre civile. Alors, inutile d’imaginer une révolution ou les gens sortiront dans les rues en criant « en avant ! ». En tout cas, pas avant d’avoir trouvé le moyen d’augmenter en popularité auprès de la masse.

Et puis ensuite, rien ne dit qu’une révolution doit être violente. Selon la définition de l’auteur du texte précédent, « Le renversement d’un état par une révolution est une réorganisation nationale radicale dont les impacts ne peuvent pas être sous-estimés. » Le but de ce texte, est d’avancer l’idée que cet état de réorganisation radicale n’est pas seulement possible que par la violence. Autrement dit, une révolution n’est pas nécessairement sanglante.

D’autres moyens que la violence peuvent être utilisés, l’outil « économique » peut se révéler être efficace. Il s’agit de créer un système économique alternatif à celui du capitalisme de notre société actuelle. Il faut tout d’abord modeler ce système économique afin qu’il puisse cohabiter avec un état, à l’intérieur de ses frontières.

Le plus difficile sera bien entendu de partir ce mouvement, puisqu’il se veut complexe. Cela implique qu’une appropriation de ressources naturelles et de transformation sera nécessaire. Il sera aussi nécessaire de trouver des gens prêts à appartenir à ce nouveau mode de travail. Il puisera ses ressources humaines à l’intérieur même du système économique en place. Le nôtre, est très hiérarchisé, et il est probable que ce soit dans la classe la moins riche que les nouveaux adhérents à cette nouvelle société alternative seront recrutés.

De cette manière, la base de la pyramide hiérarchique actuelle ne pourra que se dégrader jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus supporter le poids des classes aisées minoritaires. Le système maître / esclave ne pourra plus exister puisque le maître sera incapable de profiter d’esclaves qui se seront réorganisés entre eux. Le capitalisme s’effondrera, et la société parasite subsistera!

De cette manière, l’état perdra peu à peu de sa puissance, puisqu’il perdra ses ressources en pouvoir dès que le capitalisme perdra du prestige. Inversement, le pouvoir de la société alternative commencera à augmenter jusqu’à l’élimination totale du capitalisme et de l’état.

En tant qu’anarchiste, c’est de cette façon que je conçois la révolution. C’est ainsi que cette idéologie peut enfin passer de l’utopie à la concrétisation. Les gens pourront choisir le mode de travail qu’ils voudront. Ils auront le choix entre travailler pour un entrepreneurs privé qui fait son capital ou bien de travailler sur une base volontaire pour une société anarchiste ayant des rapports de coopérations. Progressivement, les gens se rendront compte des bienfaits de l’anarchisme et n’y seront plus aussi fermé qu’aujourd’hui. Une nouvelle société basée sur une réorganisation du travail émergera! La concrétisation de ce mouvement détruira les préjugés que les gens pouvaient se faire à propos de la révolution et de l’anarchisme. Elle adoptera peu à peu l’image d’une alternative réaliste.

Bien sûr, la violence y sera peut-être au rendez-vous, puisque la répression viendra! Tout comme un virus, cette société tuera doucement son ennemi en déréglant son métabolisme, mais elle restera debout à la fin.

Donc, par contraste à la révolution violente, je proclame la révolution par la réorganisation du travail. Vive l’anarchie! Vive la révolution!



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