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L’assiégé Arafat assiège Sharon, Opinion d’Al Quds Al ArabiAnonyme, Domingo, Septiembre 14, 2003 - 12:07 (Analyses | Democratie | Droits / Rights / Derecho | Elections & partis | Guerre / War | Imperialism | Resistance & Activism)
Al Quds Al Arabi
Le premier ministre israélien Ariel Sharon a offert un service historique à son ennemi intime le président palestinien, Yasser Arafat, quand il a fait adopter en conseil ministériel restreint, la décision de l’expulser (Arafat) des territoires occupés sous prétexte qu’il représente un obstacle sur le chemin de la paix. Les manifestations massives et spontanées qui ont explosé devant son siège à Ramallah et les mises en garde internationales de cette décision terroriste israélienne ainsi que le grand intérêt médiatique, tous ont concouru dans l’intérêt du président palestinien qui est ainsi revenu sur la scène internationale comme un joueur incontournable, après des mois d’isolement et de marginalisation. Le président Arafat est redevenu un jeune homme dont le visage montrait des signes de bonheur et de victoire, quand il s’adressait à ses supporters accourus à son siège, dans un nouveau référendum populaire confirmant son leadership. Il y a quelques jours, beaucoup croyaient qu’Arafat était fini et que le remplaçant choisi par les américains (le premier ministre Mahmoud Abbas, Abou Mazen), représentera désormais les Palestiniens dans les réunions arabes et internationales. Le nombre de visiteurs de la Moukata à Ramallah a baissé et le téléphone du président a arrêté de sonner. Les leaders arabes l’ont oublié, tout comme l’a oubliée une armée de profiteurs palestiniens après que ses ressources financières furent asséchées et que ses plus proches collaborateurs et dépositaires des clés de ses caisses et de ses secrets financiers, l’aient abandonné. Et on parle ici de Mohamed Rachid ou Khaled Sallem, son conseiller économique qui a quitté Ramallah et déclaré qu’il ne pouvait plus donner d’argent à son président à cause des nouvelles réformes et ce, bien qu’il savait qu’il vivait une importante crise financière. L’assiégé Arafat a mis son ennemi Sharon dans un siège politique et psychologique plus fort et bien plus dangereux. Pis encore, l’avenir de Sharon et de son gouvernement sont désormais entre les mains d’Abou Ammar. Et cet avenir est sombre dans tous les cas de figure. En d’autres mots, Sharon est désormais obligé devant l’opinion publique israélienne d’expulser le président palestinien. Il a préparé les israéliens mentalement et politiquement à cette démarche et demandé aux patrons de son armée de mettre un plan d’expulsion (on dit même qu’une unité spéciale israélienne s’entraîne depuis des mois à l’application de ce plan). S’il choisit d’envahir le QG du président palestinien, il commettra certainement une boucherie, car les gardes du corps personnels armés se protégeront et protégeront leur président jusqu’au dernier coup de feu. En plus, le président Arafat, comme le précisent ses proches et ceux qui l’ont rencontré dernièrement, est désormais dans une attitude psychologique de martyr. Il refusera de se soumettre facilement à une expulsion honteuse. Si Sharon ne met pas ses menaces en pratique, il perdra beaucoup de son charisme, de ses honneurs et de son image de leader fort ou de roi d’Israël, comme le surnomment ses proches. Il n’aura pas amené la sécurité ni empêché les opérations martyres et aura utilisé tout ce qui est en sa possession en terme de moyens et d’armes terroristes, sans réaliser ses promesses de rendre Israël plus sûr et plus prospère. Sharon sera le grand perdant en éloignant Arafat ou en le tuant. Et sera également perdant s’il décidait d’avaler la couleuvre et d’obéir à l’opinion publique internationale qui a été scandalisée par sa démarche et l’a condamnée. Ce qui est certain, c’est qu’Arafat est sorti vainqueur de son ennemi, même si c’est une victoire aux points et qu’il a pu se réveiller, tel un Phénix, des cendres de le marginalisation et de l’isolement, en attendant une nouvelle bataille dans la série des longues guerres qu’il a commencées voilà trente ans. Al Quds Al Arabi, 13 septembre 2003, page 19, traduction
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