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Labatt: la bière de scabsNicolas, Viernes, Septiembre 12, 2003 - 09:30
Le Trouble
Le 16 juin dernier, les 950 employéEs de l'usine de Labatt à Lasalle ont commencé une grève générale illimitée. La sous-traitance, le fond de pension et les employéEs temporaires sont au coeur du conflit. Les employéEs, dans cette négociation, ont décidé de changer d'affiliation syndicale, des teamsters à la CSN, et de tomber en grève de façon stratégique. Les scabs de BEST sont encore une fois à l'oeuvre dans ce conflit. Robert transport scab aussi pour la distribution. Les employéEs sont soumis à une injunction, ce qui les force à utiliser d'autres moyens de pression que le piquetage traditionnel. Comme dans plusieurs conflits récents dans cette période de mondialisation et de délocalisation, les travailleurEUSEs sont misES en position défensive par la sous-traitance. Dans le but de sauver du cash en donnant de moins bons salaires à une autre compagnie pour le transport, dans laquelle les employéEs ne sont pas organiséEs, Labatt essaie de détruire les acquis de ses travailleurEUSEs. Il y a aussi la question des différents statuts de travailleurEUSEs: il y a 20% de temporaires qui n'ont pas d'avantages sociaux et qui ont de moins bonnes conditions de travail que les permanents. CertainEs de ces temporaires travaillent à l'usine depuis 10 à 15 ans. Les syndiquéEs se battent donc pour qu'il y ait plus de permanents. Les travailleurEUSEs, dont la moyenne d'âge est de 45 à 50 ans, demandent que le fond de pension soit bonifié. 380 employéEs prendront leur retraite d'ici 4 ans. Quand on sait que la compagnie est dans les 10 plus grands industriels de Montréal et dans les 3 plus grands brasseurs canadiens, ces revendications sont tout à fait justifiées. Labatt projette d'acheter un terrain de 42000 pieds carrés à Lasalle, ce qui ajoute aussi au fait que ce boss va très bien niveau cash. Les syndiquéEs se rappelant du lock-out de l'usine de London ont décidé, pour ne pas se faire prendre à la gorge dans la saison morte, de tomber en grève cet été. InsatisfaitEs des façons de faire des Teamsters lors d'une négociation il y a 6 ans, ilsELLES ont demandé leur accréditation à la fédération du commerce de la CSN. Les Teamsters auraient habitude de faire pression sur les travailleurEUSEs qui chialent trop, selon l'information qu'on a recueillie. Plutôt que de laisser les membres du syndicat nommer des membres pour négocier, ils appointent ce qu'ils appellent un agent d'affaires (sigh) venant des Teamsters, pour négocier à la place des travailleurEUSEs. Bref, les Teamsters ont l'air d'un syndicat de jaune qui travaille pour les boss. L'usine et la distribution de cette usine sont donc à la CSN et la livraison du reste de la province est encore avec les Teamsters. Comme c'est souvent le cas, les centrales ne font pas de solidarité et tout le monde des Teamsters se sont dépêché de signer en décembre plutôt que de laisser trainer un peu pour mettre la pression sur le patron commun. Comme dans le conflit du Vieux-Port, BEST espionne les travailleurEUSEs, s'assure que les syndiquéEs ne s'approchent pas de l'usine et escortent les camions de d'autres scabs Robert-Transport, bref font leur sale travail de voleurs de jobs. Robert-Transport a engagé de jeunes camionneurEUSEs pour que Labatt puisse continuer à vendre sa bière de scabs. Selon ce que les employéEs nous ont dit sur la ligne de piquetage, ces chauffeurEUSEs-scabs ne seraient pas très bonNEs et auraient souvent de la misère à parker leurs trucks. Ce qui veut dire que Labatt préfère remplacer par des jeunes moins bien forméEs et donc moins bien rémunéréEs que de négocier avec ses employéEs qui ont des dizaines d'années d'expérience. Même un enquêteur du Ministère du travail a affirmé que Labatt contrevenait à la loi anti-briseurs-de-grève. En plus de Robert-Transport, Labatt utiliserait d'autres sous-contractants comme Oland pour importer de la bière ainsi que Fut idéal qui s'occupe de l'assainissement des lignes de fut à la place des travailleurEUSEs. Il serait sûrement intéressant que les employéEs de ces compagnies de scabs se rendent compte qu'ilsELLES travaillent contre leurs propres intérêts de classe. En effet en acceptant de travailler sans être organiséEs et dans des conditions de travail moindres, ilsELLES déconstruisent les acquis des travailleurEUSEs de leur secteur. Tout sera donc à recommencer pour avoir les salaires et les emplois que les travailleurEUSEs de Labatt défendent présentement. Pour pouvoir s'exprimer malgré les injonctions qui les empêchent de bloquer physiquement les entrées de l'usine et de l'entrepôt de distribution, les travailleurEUSEs ont trouvé d'autre moyens de pression. IlsELLES ont visité les cadres chez eux pour leur faire savoir qu'ilsELLES n'accepteraient pas d'être ignoréEs par ces derniers. Le syndicat a produit des stickers avec des slogans revendicateurs que tous les gens devraient coller autour des dépanneurs pour décourager les buveurs d'acheter de la biere de scabs. IlsELLES sont aussi alléEs appuyer les employéEs de la municipalité de Saint-Etienne-de-Grès le 22 juillet. La solidarité entre travailleurEUSEs en lutte aide à garder tout le monde motives, puisque c'est là qu'on se rend compte que nos intérêts sont semblables. En tant que travailleurEUSEs, spécialement si on se trouve dans la précarité, on n’a pas vraiment le choix de souhaiter une victoire solide des syndiquéEs. La sous-traitance, en se répandant dans tous les secteurs, fait partie d'une offensive sévère contre les conditions de travail et les conditions de vie de tous les gens qui ne sont pas des boss. L'unification de tous les travailleurEUSEs risque d'être necessaire pour contrecarrer cette offensive de façon efficace. Cette union devra se faire, que les travailleurEUSEs soient syndiquéEs ou non, et qu'ilsELLES soient de différente affiliation syndicale ou de la même. ========================================== À ne pas boire! Vous pouvez appuyer modestement la lutte des 950 employéEs de Labatt de l'usine de Lasalle en évitant de boire les bières listées ci-dessous. Labatt produit ou distribue ces bières au Québec. =====
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