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Premiers mois du gouvernement Charest: ça promet!

Nicolas, Jueves, Septiembre 11, 2003 - 15:24

FRAPRU

Le gouvernement Charest n'aura pas été bien long à semer l'inquiétude dans le domaine de l'habitation, comme dans plusieurs autres secteurs sociaux.

Le FRAPRU a publiquement reconnu que le programme d'urgence pour les sans-logis adopté par les Libéraux peu après leur arrivée au pouvoir, était supérieur à celui pondu par le précédent gouvernement. Ce fut cependant là son seul objet de réjouissance... Par la suite, le gouvernement libéral a effacé des investissements de 128 millions $ en cinq ans dans le logement social, procédé à des coupures drastiques dans le budget d'entretien des HLM, amorcé une révision d'ensemble des programmes de la Société d'habitation du Québec et demandé à une firme privée de mener une consultation en catimini sur la pertinence du contrôle des loyers (voir « Le contrôle des loyers menacé »)...

Un budget de compressions

C'est un budget de compressions qu'a présenté le ministre des Finances, Yves Séguin, le 12 juin dernier, en s'appuyant sur un supposé trou financier de 4,3 milliards $ trouvé par l'ancien vérificateur général, Guy Breton. Le ministre a donc annoncé des compressions budgétaires d'environ 1,5 milliard $, dont 400 millions $ en effaçant des initiatives prévues dans le budget péquiste du 11 mars dernier.

L'investissement de 128 millions $ dans les programmes AccèsLogis et Logement abordable Québec est une des initiatives annulées. Les conséquences en sont sérieuses. Une large partie de cet argent servait uniquement à faire face à l'augmentation des coûts dans le domaine immobilier et rendait donc de nouveau atteignable l'objectif de 13 000 logements en cinq ans fixé dans le budget péquiste de novembre 2001, objectif que le Parti libéral du Québec s'était engagé à respecter et même, à accélérer.

Le budget Séguin n'ayant pas réservé ces sommes, ce ne sont que 5200 logements sociaux qui sont présentement réalisables avec le programme AccèsLogis au lieu des 6500 logements initialement prévus. Quant au programme fédéral-provincial Logement abordable Québec, il est toujours sensé permettre la construction d'un total de 6500 logements. La part de logements sociaux à l'intérieur de ceux-ci a toutefois fondu comme neige au soleil ; alors qu'à l'origine, 5000 logements sociaux devaient être financés grâce à ce programme, il n'y en aura que 3900. Les subventions aux promoteurs privés ont augmenté d'autant, leur part passant de 1500 à 2600 logements. Rappelons que les subventions au privé, si elles sont moins coûteuses, permettent la construction de logements pouvant se louer jusqu'à 800 $ par mois, pour un 4 1/2 !

De plus, en ne prévoyant pas d'argent supplémentaire pour Logement abordable Québec, comme le faisait le budget péquiste de mars 2003, le gouvernement québécois laisse dormir environ 80 millions $ d'argents fédéraux qui permettraient non seulement de respecter l'objectif de 13 000 logements, mais d'aller au-delà.

Pour escamoter son désengagement, le budget Séguin mettait l'accent sur les sommes additionnelles de 10,7 millions $ affectées à l'habitation, mais celles-ci ne serviront qu'à financer les mesures d'urgence pour les sans-logis.

Des coupures dans l'entretien des HLM

Les coupures budgétaires du gouvernement Charest auront un autre effet majeur en 2003-2004. Il s'agit de la réduction de 25 % du budget consacré à l'entretien et aux réparations majeures dans les HLM et dans un certain nombre de logements coopératifs et sans but lucratif. Ces compressions ne sont pas sans conséquence dans un parc de logements vieillissant, plusieurs immeubles ayant plus de 30 ans. Si elles devaient durer, ces coupures compromettraient carrément la pérennité de ce parc et la qualité de vie des locataires.

Tous les programmes seront revus

À la demande du gouvernement libéral, la Société d'habitation du Québec doit maintenant procéder à la révision de l'ensemble de ses programmes. On peut et doit s'en inquiéter, cette révision s'inscrivant dans ce que le Parti libéral a qualifié de « réingénierie » de l'État, c'est-à--dire la réduction du poids de l'État dans certains domaines, notamment en vue de comprimer les dépenses budgétaires et de réduire l'impôt des particuliers d'un total de 15 milliards $ en cinq ans. Certains programmes risquent donc de passer à la moulinette ou d'être sérieusement révisés... et pas pour le mieux.

Une volonté de se battre... et pas seul

L'attitude à adopter face à ces politiques du Parti libéral a été au centre des délibérations du dernier congrès du FRAPRU. Deux résolutions à ce sujet ont été adoptées à l'unanimité.

La première indiquait la détermination du FRAPRU à se mobiliser « contre tout recul orchestré par le gouvernement Charest, non seulement dans le développement du logement social, mais aussi dans la protection du parc actuel de logements sociaux, dans l'aide aux locataires du marché privé ou dans les recours qui sont présentement à leurs dispositions ».

La seconde résolution indiquait l'intention d'inscrire une telle mobilisation « dans la construction d'une opposition d'ensemble aux reculs sociaux qui pourraient être entraînés par la volonté actuelle de « réingénierie » de l'État, de compressions budgétaires dans les programmes sociaux et de nouvelles réductions massives des impôts ».

Site web du bulletin "Le Frappru frappe encore" dont le texte est extrait.


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