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L'Université de Montréal contre l'équité... au Tribunal de se prononcer!Nicolas, Lunes, Septiembre 8, 2003 - 10:29
SCFP
Le 12 juin, la Commission des droits de la personne et de la jeunesse recommandait à l’Université de Montréal (UdeM) de verser plus de 35 millions de dollars aux employées de soutien, victimes «de discrimination fondée sur le sexe dans le système d’évaluation et la structure salariale». Dans sa décision, elle demandait à l’UdeM de se verser les sommes au plus tard le vendredi 12 septembre à 15 heures. Nous apprenons aujourd’hui que la direction de l’UdeM refuse d’accorder l’équité salariale à ses employés de soutien malgré l’avis de la Commission des droits de la personne, qui a pourtant reconnu le bien-fondé de la plainte déposée par le syndicat en 1996. La semaine dernière, l’UdeM a officiellement signifié qu’elle n’entend pas donner suite aux recommandations de la Commission des droits de la personne et qu’elle poursuivait les procédures juridiques. La Commission devrait donc référer la cause au Tribunal des droits de la personne, qui a le pouvoir d’obliger l’Université à se soumettre à son jugement. Si la décision était appliquée, elle toucherait environ 1300 employées, travaillant surtout dans les bureaux, laboratoires, cafétérias et services. Les sommes seraient alors réparties comme suit : 15,6 millions pour la perte monétaire subie depuis 1993 en raison de la méthode de calcul discriminatoire utilisée par l’UdeM, 1,5 millions pour la perte monétaire encourue à cause de l’application d’un double système de rémunération malgré un travail équivalent, six millions aux secrétaires et, à titre de dommages moraux, 10,000$ à chaque employée touchée. Au syndicat des employés de soutien (SCFP 1244), on est outré par l’attitude de la direction. La vice-présidente et responsable du comité de l’équité salariale, Sylvie Goyer, n’en revient pas, «Nos membres ont fait une grève de plusieurs semaines le printemps passé, en bonne partie pour dénoncer l’absence d’équité salariale, la Commission des droits de la personne nous donne raison et l’Université de Montréal continue à nier la réalité. La direction pratique la politique de l’autruche et se croit la seule à détenir la vérité». En effet, sous prétexte que la question de la juridiction de la Commission des droits de la personne par rapport à l’arbitre de grief n’est toujours pas tranchée, l’Université refuse de bouger. «Ils cachent leur immobilisme et leur pingrerie derrière le paravent pratique d’un imbroglio juridique. Non seulement les femmes devront-elles attendre plus longtemps pour obtenir justice, mais la direction va dilapider les fonds publics dans des procédures inutiles», soutient Sylvie Goyer. La direction universitaire justifie sa décision en soulignant que son plan d’évaluation est le même que celui du secteur public. Le SCFP rappelle à l’Université de Montréal que le dossier de l’équité salariale n’est toujours pas réglé au Québec et qu’en Ontario, le règlement obtenu a accordé plus de 400 millions de dollars aux femmes employées par l’État. Profitant du lancement de timbre commémorant le 125e anniversaire de l’institution, plusieurs employés de soutien de l’Université de Montréal ont brandi des pancartes dénonçant la position de leur employeur dans le dossier de l’équité salariale. `«La situation est assez ironique, pour ne pas dire carrément loufoque. Pendant que Jacques Boucher, président des fêtes du 125e, vante partout l’Université pour son rôle important dans le progrès social et la réflexion sur les enjeux de société, la direction refuse d’accorder un traitement équitable aux femmes qu’elle emploie. Il n’y vraiment pas de quoi faire le paon et donner des leçons aux autres», conclut Sylvie Goyer. |
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