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Dans sa « course à reculons », l’OMC ignore les droits des travailleursjplarche, Martes, Septiembre 2, 2003 - 07:20 (Communiqués | Droits / Rights / Derecho | Economy | Globalisation | Politiques & classes sociales | Syndicats/Unions - Travail/Labor)
Confédération internationale des syndicats libres
Bruxelles, le 1 septembre 2003 (CISL En Ligne): Selon la CISL, la concurrence économique acharnée qui est encouragée par le biais de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui se réunit dans un peu plus d’une semaine à Cancun, prive souvent les travailleurs et travailleuses de leurs droits les plus fondamentaux. Bruxelles, le 1 septembre 2003 (CISL En Ligne): Selon la CISL, la concurrence économique acharnée qui est encouragée par le biais de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui se réunit dans un peu plus d’une semaine à Cancun, prive souvent les travailleurs et travailleuses de leurs droits les plus fondamentaux Des millions de travailleurs, en particulier dans les pays en développement, sont laissés sans aucune protection face à des gouvernements qui continueront à ne les traiter que comme un facteur de production corvéable et remplacable à merci tant que l’OMC n’assurera pas le respect des droits des travailleurs dans ses accords commerciaux. Une situation dont bien trop d’employeurs s’empressent de tirer profit. Les membres de l’OMC ont délibérément choisi de ne pas tenir compte des pires formes de travail des enfants, des droits à la liberté syndicale et à la négociation collective, et des principes d’égalité à l’égard des femmes et d’autres travailleurs souvent discriminés. Le refus de prendre en compte ces droits fondamentaux des travailleurs dans les accords commerciaux permet aux investisseurs de parcourir le monde à l’affût de gouvernements qui, dans le cadre d’une compétition permanente pour ne pas perdre d’investissements et de contrats, choisissent de ne pas assumer leurs obligations internationales et morales de protéger leur main-d’œuvre nationale. Selon les « groupes spéciaux » (panels) de l’OMC, un produit fabriqué illégalement par des enfants dans des conditions dangereuses, ou par un travailleur occupé dans un atelier clandestin travaillant en équipe 48 heures d’affiliée, est identique à un produit fabriqué dans des conditions de travail légales, sûres et humaines. La neutralité de l’OMC sur ce point est effectivement un encouragement à saper les normes internationales du travail, » a déclaré le secrétaire général de la CISL. Si la CISL soutient le système commercial multilatéral fondé sur des règles, il s’oppose vivement à un système conçu pour permettre aux entreprises de tirer parti des travailleurs qui n’ont guère, voire aucune protection contre l’exploitation. Les pays qui, globalement, essaient de garantir le respect des normes internationales du travail (comme le Brésil, l’Afrique du Sud ou encore la Jamaïque) perdent des investissements étrangers au profit de pays qui ne font pas cet effort. Selon Guy Ryder, « la mondialisation a le potentiel d’apporter d’importants bénéfices à des millions de personnes, mais bien que tous les membres de l’OMC se soient engagés à défendre les droits fondamentaux des travailleurs, il est lamentable de noter qu’ils ne tiennent pas leur promesse puisqu’ils permettent que le système commercial international piétine ces droits dans la course destructrice à reculons que l’OMC encourage.» Et cette course à reculons s’est accélérée avec l’expansion mondiale des zones franches d’exportation (ZFE) qui sont particulièrement conçues pour attirer l’investissement étranger. Bien qu’elles soient une précieuse source d’emplois, elles sont presque toujours la scène d’infractions systématiques aux droits des travailleurs. Au nom du développement économique, les travailleurs de toutes les régions du monde et en particulier les quelque 43 millions estimés de travailleurs des ZFE, principalement des jeunes femmes, sont enfermés dans des fabriques pour faire des heures supplémentaires qui leur sont imposées et qui sont souvent non rémunérées, risquant le licenciement si elles tombent enceintes et recevant des amphétamines des managers pour pouvoir tenir le coup pendant des heures de travail extrêmement longues. En outre, selon la CISL, il y a eu en 2002 dans les ZFE des exemples innombrables de répression de militants syndicaux. Ce processus est aggravé par l’accession à l’OMC de la Chine, laquelle, avec le démantèlement des systèmes de quota aux termes des accords de l’OMC, réussit à détourner les investisseurs de nombreux autres pays en développement et à les attirer vers son économie au rabais, notoirement réputée pour son interdiction catégorique de tout syndicat indépendant et pour la répression de toute tentative des travailleurs d’améliorer leur propre situation. Selon Guy Ryder, « En l’absence de règles internationales contraignantes couvrant les droits des travailleurs comme des investisseurs, les dés sont pipés pour ceux et celles qui se trouvent en bas de la chaîne d’approvisionnement et qui travaillent le plus grand nombre d’heures pour le salaire le plus bas. » La CISL lance une importante initiative pour concentrer l’attention sur les conditions de travail dans les ZFE dans la période préalable à Cancun. C’est ainsi qu’une mission de haut rang, dirigée par Guy Ryder, a été programmée dans des ZFE en République dominicaine et au Honduras. Cette mission sera suivie par le lancement le 8 septembre d’un rapport, de trois reportages vidéo et d’autres matériels, pour informer les délégués de l’OMC du coût humain de leur inaction en matière de droits des travailleurs. Ce lancement sera soutenu par des militants syndicaux de ZFE, qui rejoindront à Cancun plus d’une centaine de dirigeants syndicaux. La CISL engage par conséquent les délégués et déléguées à la Conférence ministérielle de l’OMC qui se tient à Cancun au Mexique du 10 au 14 septembre, à ne pas ignorer les effets débilitants de la course à reculons qui se fait au détriment des travailleurs dans les pays riches et pauvres. Un système de libéralisation commerciale sans respect des droits fondamentaux des travailleurs, comme actuellement encouragé par les membres de l’OMC, n’allège pas la pauvreté, il l’exacerbe. En réclamant le respect des droits des travailleurs à l’OMC, la CISL soutient la campagne du groupement Global Unions sur la mondialisation dont l’objectif est de sensibiliser la communauté internationale et de développer le soutien de l’opinion publique en faveur des intérêts des personnes en tant qu’êtres humains, des intérêts qui doivent être au centre de ce processus. Pour des informations de référence, dont des « Questions fréquemment posées », sur la position syndicale internationale à l’égard des développements à l’OMC. * Selon le rapport de l’Organisation internationale du Travail sur les ZFE (2002) La CISL représente 158 millions de travailleurs membres de 231 organisations affiliées, dans 150 pays et territoires. La CISL appartient également au groupe Global Unions: http://www.global-unions.org
Au Canada, la CSN et le CTC-FTQ sont affiliés à la CISL.
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