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CHOC OU DIALOGUE?pier trottier, Lunes, Agosto 25, 2003 - 14:10 Le monde devient chaque fois plus petit. L’espèce ‘’ homo sapiens/demens ‘’ occupa et, en partie, commit des déprédations sur quelque 83% de la planète déjà. Les relations entre les personnes et les cultures deviennent immédiates. Comment limiter la lutte des égos et des intérêts particuliers qui se superposent à ceux collectifs? Comment élaborer un consensus basal qui nous permette d’être unis? Comment convivre avec un minimum de paix? Traduit de l'espagnol par Pierre Trottier AMÉRIQUE LATINE EN MOUVEMENT 9-05-2003 CHOC OU DIALOGUE? Leonardo Boff (*) Le monde devient chaque fois plus petit. L’espèce ‘’ homo sapiens/demens ‘’ occupa et, en partie, commit des déprédations sur quelque 83% de la planète déjà. Les relations entre les personnes et les cultures deviennent immédiates. Comment limiter la lutte des égos et des intérêts particuliers qui se superposent à ceux collectifs? Comment élaborer un consensus basal qui nous permette d’être unis? Comment convivre avec un minimum de paix? Deux positions ressortent, l’une de l’école ‘’ réaliste ‘’ et l’autre de l’école ‘’ éthico-idéaliste ‘’. L’école ‘’ réaliste ‘’ est représentée par Samuel Huntington, un renommé scientifique politique de Harvard et déjà cité par nous. Dans son fameux livre ‘’ Le choc des civilisations ‘’, avec une grande compilation de données et de réflexions, il soutient la thèse que, inexorablement, nous allons à la rencontre d’un choc global de civilisations. A la fin, ce sera l’Occident contre tous les autres. Il arrivera selon lui une fantastique dévastation de la biosphère et des richesses des nations. Le scénario dramatique qui se profile à la fin de son livre nous fait penser à la phrase d’Einstein : ‘’ Je ne sais pas comment sera la troisième guerre mondiale, je sais seulement que la suivante se fera avec des pierres et des bâtons ‘’. La position ‘’ éthico-idéale ‘’ est représentée par Hans Küng, théologien allemand catholique, compagnon de tribulations, puisque aussi il souffrit de grandes censures de la part du Vatican. Dans son déjà classique ‘’ Une éthique Globale pour la Politique et l’Économie Mondiale ‘’, il soutient la thèse inverse : ou nous établissons un dialogue entre toutes les religions et les cultures, cherchant des points communs, ou alors nous allons à la rencontre d’un désastre jamais vu auparavant. Sa thèse est : ‘’ Sans paix entre les religions, il n’y aura pas de paix entre les nations ‘’. Pourquoi commencer par les religions? Pour une simple constatation : aujourd’hui les principales aires de conflits ont, sous-jacent, une question religieuse. De plus, le même Huntington dans son livre reconnaît que ‘’ dans le monde moderne, la religion est une force centrale qui mobilise les personnes. Ce qui compte, en dernière analyse, ce n’est pas l’idéologie politique ni les intérêts économiques, mais les convictions de foi, la famille, le sang et la doctrine, c’est pour ces choses que les personnes combattent et sont disposées à donner leur vie ‘’. Ce n’est pas comme théologien que je fais cette constatation, mais comme un scientifique politique de l’envergure de Huntington. Le chemin de la paix mondiale passe, pour le moment, par le dialogue entre les religions. Dans ce dialogue surgissent les points communs signalés déjà en 1970 dans la Conférence Mondiale des Religions en faveur de la Paix, à Kyoto. Les religions pacifiées – et encore il y a beaucoup à faire – on crée la plate-forme pour la paix politique, fondée sur une éthique minimum de l’attention pour la terre et la biosphère, dans la coopération universelle, dans la co-responsabilité face à notre futur commun, et dans la révérence face au mystère de l’existence. Pourquoi la proposition de Huntington est infaisable? Parce que la machine de mort est de telle ordre qu’elle peut tout détruire et avorter le futur de l’espèce. Maintenant, nous ne pouvons faire plus de guerres comme anciennement. Aujourd’hui, seulement contre les pays faibles comme, honteusement, on fit à l’Irak. Mais on ne pourra faire de même contre la Russie et la Chine qui possèdent des armes de destruction massive. Ici serait la fin des civilisations. Il nous reste seulement à dialoguer et à apprendre les uns des autres afin d’éviter le choc total, et de donner une opportunité à la paix perpétuelle, si rêvée par le philosophe Emmanuel Kant. (*) Leonardo Boff est théologien et philosophe, professeur émérite de la UERJ et auteur de '' Ethos Mondiale, un consensus minimum entre les humains '', Sextante, Rio 2003 Traduit de l’espagnol par : Pierre Trottier, août 2003 Source : www.alainet.org |
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