Depuis le début de l'année, les 200 syndiqués de quatre magasins Provigo de la Côte-Nord sont en négociation pour le renouvellement de leur première convention collective depuis le rachat de la chaîne par le géant Loblaws. Et ça regarde mal...

Un vote de grève quasi unanime

Les syndiqués des quatre magasins ont tenus des assemblées générales en février dernier pour débattre des offres patronales. Le rejet fut massif et quasi-unanime (entre 97% et 100%). C'est que le patron veut faire reculer ses employés sur toute la ligne: perte d'emploi, précarisation accrue, baisse de salaire, perte de congés, apparation de nouvelles clauses orphelins, etc. Les intentions patronales sont limpides, il voudrait provoquer une grève qu'il ne s'y prendrait pas autrement. Outrés, les syndiqués votent justement la grève dans les mêmes proportions qu'ils rejètent les "offres" patronales. Les syndicats CSN écrivent à cette occasion: "jamais les travailleuses et les travailleurs syndiqués de la Côte-Nord n'accepteront les reculs proposés par l'employeur et ils sont prêts à prendre tous les moyens qui sont à leur disposition pour défendre leurs acquis".

Des négos qui sétirent

Les négociations se poursuivent jusqu'en juin. Le 12, les patrons annoncent le dépôt d'une nouvelle offre globale les 26 et 27 juin. Après 4 jours de discussion, du 26 au 29 juin, la partie patronale fait volte-face et annonce que les premières offres du mois de janvier, celles qui avaient été rejetées massivement, sont les seules qui tiennent. Devant l'impasse, le comité de négociation syndical part en tournée d'assemblées générales pour consulter les syndiqués. Cette tournée a confirmé et endossé l'orientation du comité syndical à l'effet de faire comprendre à l'employeur que sa position est complètement inacceptable et que cela le conduira de façon certaine à un conflit de travail majeur. À cette date, le regroupement syndical écris: "les syndiqué-es des quatre établissements ont donc confirmé leur adhésion au plan d'action syndical qui prévoit une augmentation des moyens de pression au cours des prochaines semaines ainsi qu'une date butoir de déclenchement du conflit qui a été fixé au 29 août prochain. Le message des syndiqué-es à leur employeur ne peut être plus clair et cela lui donne quelques semaines pour corriger son tir et refaire ses devoirs en tenant compte de la réalité de la région ainsi que du contenu actuel des quatre conventions collectives."

Vers la grève?

Lors d'une rencontre de conciliation qui s'est tenue le 29 juillet, Provigo/Loblaws a déposé une nouvelle "offre finale" (c'est le syndicat qui met les guillemets). Suite à cette "offre", que le comité syndical refuse de commenter "par respect pour l’ensemble de ses membres", il y aura une nouvelle tournée syndicale. "Au cours de ces assemblées générales, explique les syndicats, les membres des quatre établissements nord-côtiers, soit Forestville (4 août), Baie-Comeau (5 août), Port-Cartier (11 août) et Sept-Îles (12 août) pourront prendre connaissance de la dernière offre de leur employeur et se prononcer".

Il est dur de dire si les syndiqués de la Côte-Nord irons jusqu'à la grève. Mais il est assez clair que, depuis son rachat par Loblaws, Provigo endosse l'habit du "patron de combat" dans le but de casser ses syndicats. En effet, la Côte-Nord n'est pas le seul endroit où des syndiqués de Provigo sont acculés à la grève. Dans la région de Québec, les employés des entrepôts de la chaîne d'épicerie ont également un vote de grève très fort suite à des "offres" ridicules de leur patrons. Ces derniers voulaient, par exemple, leur imposer une convention collective d'une durée de douze (12!) ans assortie d'un gel des salaires de sept (7!!) ans...