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La casse lors du mini-sommet de l’OMC

Richard Fecteau, Viernes, Agosto 1, 2003 - 13:34

Richard Fecteau

Lors des événements entourant le sommet de l’OMC, j’ai eu le malheur d'articuler une critique aux action posées en soulignant leurs limites. Mes critiques au déroulement des actions ont semé la colère chez Tony qui, c’est son droit, a répliqué par une attaque pas trop réglo à mon égard. Quand on veut tuer son chier, on dit qu’il est ufpiste

Je n’ai bien sûr aucun problème à assumer mes écrits, nous y reviendrons plus loin. Ce qui me fait bucker, aujourd’hui, c’est plutôt de voir que l’ami Tony, bien qu’il ait écrit un texte très argumenté, me présente une réponse dont le style personnalisé est de fort mauvais foût. Je me serais certes attendu à mieux de la part d’un militant qui, lui-même, a régulièrement dénoncé en ma présence ce que j’appellerais « l’étiquetage du militant ». Dans un manque flagrant d’originalité, la lettre de Tony met l’accent sur ma feuille de route personnelle, plus particulièrement le fait que j’aie commis le sacrilège de me présenter aux dernières élections provinciales sous la bannière de l’UFP, dans le comté de Beauce-Nord. Dans mon hésitation à occuper le terrain miné de la politique partisanne et électorale, je prenais en considérations le fait que je m’exposais à des insinuations sur ma valeur réel comme militant. Je me doutais que je perdrais ma personne propre et serais réduit au « gars de l’UFP » aussitôt que l’occasion se présenterait, ce qui est le cas aujourd’hui.

En inscrivant « candidat de l’UFP », Tony savait sans doute très bien qu’il s’agit d’une tactique rhétorique qui remonte avant Cicéron. Cette allusion est pourtant faite de la même farine qu’il m’accuse d’avoir utilisé dans mes commentaires. Rappelons que dans son texte, l’auteur me reprochait d’avoir fait usage « de la démagogie, de la calomnie et des préjugés ». Dans sa conclusion, il ne se prive toutefois pas d’insinuer que je souffrirais d’une sorte de schizophrénie du militant : je serais un radical-man en privé, mais j’aurais un discours tout autre sur le net. On repassera donc pour la cohérence : encore une fois, mes commentaires animent des vierges offensées qui utilisent la même artillerie qu’eux-mêmes déplorent.

Que vient faire un tel étiquetage dans ce débat ? Comment réagirait Tony si je lui adressais une lettre en l’accolant personnellement d’un titre du genre « black blockeux professionnel » ? Poser la question, c’est y répondre : je serais accusé d’utiliser des propos démagogues, calomnieux et remplis de préjugés. Passons toutefois là-dessus, puisque le fond mérite plus de réflexion. Avant d’aborder l’argumentaire de Tony, terminons toutefois en tirant une conclusion évidente : il est d’une grande sagesse sur le CMAQ de faire usage de pseudonymes afin d’éviter la personnalisation des attaques. Je préférerai toutefois continuer à assumer mes écrits.

OMC 10, militantEs 0 : mes commentaires dans leur contexte

Un peu de contexte, donc. Me trouvant à Québec, j’apprends que « des centaines » de personnes se font arrêter, la plupart d’entre elles dans la zone verte. J’active donc mes réseaux personnels pour que soient donnés des appuis politiques aux manifestantEs et que soit vertement dénoncée l’attitude policière (éléments de mon action que Tony passe sous silence et c’est pour reprendre ses termes, soit une grave ignorance, soit de l’hypocrisie). Bien impuissant, à distance, je m’informe comme je peux et fais mes commentaires sur le CMAQ.

Tony reprend certains passages de mes commentaires sans tenter de voir à quoi ils réagissaient. Le premier texte auquel j’ai réagi s’intitule « Casser de la vitre, le seul moyen de se faire entendre ». Presque tout le monde sera d’accord avec moi pour dénoncer une telle affirmation, au premier titre ceux qui mènent leurs actions sous la bannière de la DIVERSITÉ des tactiques. En partant d’un constat évident (la seule tactique qui a été visible pour la population, c’est celle de la destruction physique des symboles matériels du capitalisme), je ne crois pas être exagéré de réagir fortement à ce texte.

L’ami Tony reprend donc cinq commentaires que j’ai fait :
1) La casse est presque uniquement le fait de mâles bourrés de testostérone
2) Les casseurs retournent pour la plupart chez eux et ont des stratégies activistes
3) Pas besoin d’un sommet pour faire de la casse et les brasseurs n’assument généralement pas leurs gestes puisqu’ils se cachent dans des foules
4) La tactique de l’action directe confrontationnelle a de fortes limites pour le mouvement altermondialiste
Reprenons-les donc une à une.

La casse est presque uniquement le fait de mâles bourrés de testostérone

Je défendrais n’importe quand cette affirmation. Par casse, on s’entend, c’est de s’en prendre à de la propriété privée illégitime comme tactique d’action politique. Rien à voir donc avec de l’auto-défense dans une manifestation suite à une attaque policière. Quiconque a déjà participé à des manifs d’action directe – volontairement ou involontairement – sait très bien que les dames se lancent rarement dans le saccage. Quelques filles le font, bien sûr, ce qui n’enlève pas le caractère mâle de cette action légitime mais incommunicable, mais ce ne sont que les exceptions qui confirment la règle générale.

Suis-je essentialiste en faisant ce commentaire comme Tony l’affirme? Je ne crois pas. Bien au contraire, la destruction physique est une réaction culturellement ancrée chez les mâles. Ce que je vois partout dans notre société, c’est un message clair aux boys : t’es pas content ? Fesse dans le tas ! Dans de nombreuses manifestations, j’ai vu des filles prendre tout leur petit change pour passer des commentaires aux principaux intéressés sur le caractère contre-productif de leur casse. Résultat bien fréquent : elle se font envoyer chier et menacer physiquement ou, plus carrément, se font accuser de ne pas être des vraies. Je ne dis pas, bien sûr, que c’est un phénomène généralisable, mais force est de constater que la casse est souvent machiste et qu’elle amène une action sur un terrain où les mâles se sentent dans leur élément. À une action d’intimidation policière, on réplique par une autre forme d’intimidation ?

Les casseurs retournent pour la plupart chez eux et ont des stratégies plutôt activistes

Encore une fois, gare aux généralisations ! Notons toutefois que tous ceux et celles qui se sont brassé le camarade au Sommet des Amis Riches n’ont pas nécessairement brillé par leur présence lorsqu’est venu le temps de faire de l’éducation populaire sur le sujet de la ZLÉA. Très peu d’action populaire, donc, en vue d’élargir notre base d’appuis populaires et de faire comprendre le sens de notre action. Si tous ces gens avaient investi des groupes grand public au lieu de prendre le chemin des catacombes et des micro-organisations (c’est leur choix), on aurait un surplus de militantEs pour produire du matériel d’information, le diffuser, articuler la résistance et organiser d’autres types d’action que la simple action directe confrontationnelle dans laquelle peu de gens sont à l’aise.

C’est une vision par définition tronquée de la réalité que je présente là, bien sûr, et non pas de l’hypocrisie comme Tony le sous-entend dans son texte. J’ose croire que j’ai tort et qu’une part importante des groupes d’action directe ont d’autres stratégies à long terme. Une fois la sensation passée, j’ai toujours eu le malheur de constater que ce sont les groupes qualifiés de réformistes ou de collabos, que ce soit le mouvement étudiant institutionnalisé, les syndicalistes modérés, des ONG de coopération internationale et, de manière générale, les réseaux plus formels, qui poursuivent et donnent des suite à l’événement. Ce phénomène a été directement observable à plusieurs reprises, notamment au Sommet du Québec et de la Jeunesse, avec le Sommet de Québec ou dans les mobilisations contre l’invasion de l’Irak.

Règle générale, les groupes axés sur la confrontation sont malheureusement occupés à passer en cour judiciaire et à se remettre des émotions. « «L’autre gauche » est souvent accusée de récupérer la lutte à son profit alors qu’elle ne fait souvent qu’occuper un espace laissé vacant. En général, ce sont toutefois d’autres réseaux qui préparent le terrain avant un événement et qui font le suivi. Ceux qui aiment l’action identifient le prochain moment fort et réorientent leur lutte en fonction de leurs priorités. C’est cet activisme que je déplore malheureusement. L’ami Tony fait exception à la règle, mais la critique me semble néanmoins valable et ne peut être écartée du revers de la main, sinon comment expliquer les exemples que je mentionne plus haut ?

Pas besoin d’un sommet pour faire de la casse et les brasseurs n’assument généralement pas leurs gestes en se cachant dans des foules

Pourquoi ai-je fait une telle affirmation ? Puisque je ne donne pas un appui inconditionnel à la casse, Tony semble croire que je ne comprends pas le sens de la destruction de verre ou de tôle lors du mini-Sommet. Ce qui m’a fait réagir dans les textes que j’ai lu, c’est une absence complète d’auto-critique et de reconnaissance des limites que pose une telle action (ex : le texte La casse est la seule façon de se faire entendre). Surtout, c’est le je-m’en-foutisme exprimé clairement dans trois textes quant aux conséquences juridiques, médiatiques et politiques de tels gestes. Je n’ai pas non plus vu la reconnaissance du fait qu’il peut sembler contradictoire de profiter de ces événements pour casser du verre et de ne pas faire de destruction matérielle à l’année longue.

Tony répond un peu facilement que la journée de lundi était une journée d’action directe et que les arrestations étaient à prévoir. On ne peut pas partir de l’idée que tout le monde qui veut manifester contre l’OMC en faisant de l’action directe est prêt à risquer l’arrestation. Ce que j’ai appris de l’action de lundi, c’est que bien des manifestantEs sont partis de la snake march dissoute pour aller se « réfugier » dans la zone verte. Un tel geste me semble indéfendable, il relève davantage d’une stratégie policière de criminalisation que d’une action réfléchie.

Dans les trois textes que j’ai lu, je n’ai senti aucune volonté d’effectuer une auto-critique et un bilan sérieux des conséquences de la casse. J’ai eu beau ne pas condamner le geste et exprimer ma compréhension du discours classique légitimant cette action, j’ai été incapable de faire passer mon message puisque mon positionnement personnel n’est pas monolithique : mon opinion n’est pas une dénonciation, bien sûr, mais ce n’est pas un chèque en blanc non plus. Tous ceux qui cassent devraient savoir qu’une éthique et une cohérence minimales sont nécessaires dans tout ça.

La stratégie/tactique de l’action directe confrontationnelle comporte de fortes limites pour le mouvement altermondialiste

Voilà le point le plus sérieux du débat. Un commentaire préliminaire s’impose d’abord sur la différence entre une stratégie et une tactique. Pour simplifier, une stratégie est un plan d’ensemble, c’est le portrait global de la voie à emprunter pour arriver à un but précis. La tactique a un sens plus réduit et instrumental : c’est l’ensemble des moyens concrets qui nous mènent peu à peu à destination. Idéalement, une relation de cohérence doit être établie entre stratégie et tactique, les deux se construisant mutuellement et pouvant contribuer à remettre en question notre but final.

Au cours de cette semaine, l’appellation « diversité des tactiques » a encore une fois rallié un peu tout le monde. Quelle était toutefois la stratégie globale ? Réussir un shot down est une chose. Voir à long terme de quelle façon on va réussir à faire dérailler l’OMC suppose toutefois une réflexion stratégique un peu plus poussée. Ça suppose une compréhension des préjugés qu’a la population, ça suppose de construire la légitimité de notre cause, ça suppose un appui populaire massif (je ne dis pas majoritaire, contrairement à ce que Tony croit), ça suppose surtout peut-être des alternatives viables et claires au système que l’on dénonce.

De ce que j’en comprends, la stratégie dans laquelle cette « diversité de tactiques » s’inscrivait ressemblerait un peu à faire de l’action directe confrontationnelle avec les forces de l’ordre et les représentants globalisés du capitalisme. Pour que cette stratégie fonctionnelle, elle suppose des affrontements lors de tous les événements de l’OMC et ses avatars tels que la ZLÉA, finalement la réédition de Seattle. Je diverge de cette stratégie parce qu’elle présuppose un appui massif au sein de la population et, à mon sens, un tel appui reste encore à construire.

Les limites à cette stratégie sont nombreuses et devraient selon moi être reconnues comme point de départ de notre action, sinon on embarque dans une spirale un peu stérile. Ce que j’ai senti cette semaine, c’est un décrochage. À discuter avec M. et Mme tout le monde, à jaser avec des militantEs modéré, j’ai senti que cette fois-là, au contraire du Sommet des Amis Riches, le message ne passait pas mais vraiment pas du tout. Les appuis fondamentaux à notre lutte se sont amenuisés puisque, encore un fois, certains groupes se sont littéralement foutu de la couverture médiatique, ils ont fait comme si le quatrième pouvoir n’existait pas.

Ne pas centrer notre stratégie sur les médias capitaliste, c’est une chose. Les médias, c’est risqué, ça travestit notre message. Faire comme si les médias n’existaient pas, c’est une chose. Il est toutefois incohérent d’entre les mêmes gens affirmer à la fois « les médias, on s’en fout » et « c’est la casse qui nous fait passer notre message ». Justifier après coup la casse en disant que c’est grâce à elle que le message passe, c’est un peu fort je crois. Dénoncer les médias sous prétexte qu’ils sont sensationnalistes devient par la suite incohérent puisqu’on nourrit ce goût de la sensation.

Outre la marche de dimanche, les actions de cette semaine étaient, me semble-t-il, directement centrées sur la police plutôt que sur la population. La police bafoue nos droits, j’espère ne pas avoir à faire de preuve là-dessus, mais la prendre comme « média » dans nos actions est une grave erreur tactique. J’ai senti avec les snake-march une volonté d’en découdre avec eux, comme s’ils étaient des décideurs et non pas le bras armé du capital. Une meilleure tactique aurait été d’attendre que le premier coup vienne d’eux. La police n’a pas eu à porter l’odieu du blâme d’avoir attaqué la marche, puisque la casse leur a donné un prétexte bien utile.

Pour la suite des choses

Je renvoierais donc la balle à tous ceux et celles qui considèrent cette semaine comme réussie. Mon bilan rapide va dans le sens contraire puisque toutes les actions, depuis lundi, en passant par les réactions hystériques en cour, ont contribué à nous présenter comme l’OMC veut bien nous présenter : des crinquéEs sans grande réflexion qui cassent parce qu’ils ne veulent pas avoir à frotter leurs opinions à ceux de la majorité.

Les budgets de sécurité ont été justifiés, tout comme le dispositif répressif qui empêchait des manifestations près du Sheraton. La criminalisation de l’opposition s’accélère et certains y voient une simple clarification d’une tendance déjà à l’œuvre. L’OMC a réussi à se présenter, aux yeux du public, comme l’organisation qui veut développer l’Afrique et donner accès à des médicaments génériques contre le sida. Une grande partie des organisateurs et participantEs se retrouvent face à la justice et vont investir une part non négligeable de leurs énergies à tenter de politiser des procès politiques dont un seul icône ne ressortira.

J’appelle donc les gens à s’exprimer sur la question et à amorcer une réflexion calme et constructive sur la question de la diversité des tactiques et des stratégies, surtout de l’articulation entre stratégie et tactique. Comment assurer la diversité alors que seul l’image de la casse revient sans cesse pour discréditer le mouvement et le présenter comme peu articulé ? Veut-on continuer en groupe dans le sens d’un isolement accru des groupes d’action directe face à l’ensemble du mouvement altermondialiste et face à l’ensemble de la population ou, au contraire, est-on prêt à faire le pari de l’ouverture et du contact direct avec la population ?

La casse lors du mini-sommet de l’OMC
En réponse à quelques accusations bien personnalisées

Lors des événements entourant le sommet de l’OMC, j’ai eu pour la première fois l’occasion de me trouver loin de l’action pendant un grand événement international qui se déroulait près de chez nous. Après avoir participé à la manifestation « Personne n’est illégal » de dimanche, je me suis retrouvé au boulot, à Québec, pour le reste de la semaine. À distance, j’ai tenté de me faire une idée exacte sur ce qui se passait vraiment au centre-ville de Montréal à partir des informations transmises par le CMAQ, Rock the WTO ou encore les médias mainstream qui relayaient le discours officiel. Au cours de ces journées, j’ai affiché des commentaires très durs sur le CMAQ, en réaction à des textes qui présentaient les actions directes comme de francs succès, en l’absence totale d’auto-critique. Mes critiques au déroulement des actions ont semé la colère chez Tony qui, c’est son droit, a répliqué par une attaque pas trop réglo à mon égard.

Quand on veut tuer son chier, on dit qu’il est ufpiste

Je n’ai bien sûr aucun problème à assumer mes écrits, nous y reviendrons plus loin. Ce qui me fait bucker, aujourd’hui, c’est plutôt de voir que l’ami Tony, bien qu’il ait écrit un texte très argumenté, me présente une réponse dont le style personnalisé est de fort mauvais foût. Je me serais certes attendu à mieux de la part d’un militant qui, lui-même, a régulièrement dénoncé en ma présence ce que j’appellerais « l’étiquetage du militant ». Dans un manque flagrant d’originalité, la lettre de Tony met l’accent sur ma feuille de route personnelle, plus particulièrement le fait que j’aie commis le sacrilège de me présenter aux dernières élections provinciales sous la bannière de l’UFP, dans le comté de Beauce-Nord. Dans mon hésitation à occuper le terrain miné de la politique partisanne et électorale, je prenais en considérations le fait que je m’exposais à des insinuations sur ma valeur réel comme militant. Je me doutais que je perdrais ma personne propre et serais réduit au « gars de l’UFP » aussitôt que l’occasion se présenterait, ce qui est le cas aujourd’hui.

En inscrivant « candidat de l’UFP », Tony savait sans doute très bien qu’il s’agit d’une tactique rhétorique qui remonte avant Cicéron. Cette allusion est pourtant faite de la même farine qu’il m’accuse d’avoir utilisé dans mes commentaires. Rappelons que dans son texte, l’auteur me reprochait d’avoir fait usage « de la démagogie, de la calomnie et des préjugés ». Dans sa conclusion, il ne se prive toutefois pas d’insinuer que je souffrirais d’une sorte de schizophrénie du militant : je serais un radical-man en privé, mais j’aurais un discours tout autre sur le net. On repassera donc pour la cohérence : encore une fois, mes commentaires animent des vierges offensées qui utilisent la même artillerie qu’eux-mêmes déplorent.

Que vient faire un tel étiquetage dans ce débat ? Comment réagirait Tony si je lui adressais une lettre en l’accolant personnellement d’un titre du genre « black blockeux professionnel » ? Poser la question, c’est y répondre : je serais accusé d’utiliser des propos démagogues, calomnieux et remplis de préjugés. Passons toutefois là-dessus, puisque le fond mérite plus de réflexion. Avant d’aborder l’argumentaire de Tony, terminons toutefois en tirant une conclusion évidente : il est d’une grande sagesse sur le CMAQ de faire usage de pseudonymes afin d’éviter la personnalisation des attaques. Je préférerai toutefois continuer à assumer mes écrits.

OMC 10, militantEs 0 : mes commentaires dans leur contexte

Un peu de contexte, donc. Me trouvant à Québec, j’apprends que « des centaines » de personnes se font arrêter, la plupart d’entre elles dans la zone verte. J’active donc mes réseaux personnels pour que soient donnés des appuis politiques aux manifestantEs et que soit vertement dénoncée l’attitude policière (éléments de mon action que Tony passe sous silence et c’est pour reprendre ses termes, soit une grave ignorance, soit de l’hypocrisie). Bien impuissant, à distance, je m’informe comme je peux et fais mes commentaires sur le CMAQ.

Tony reprend certains passages de mes commentaires sans tenter de voir à quoi ils réagissaient. Le premier texte auquel j’ai réagi s’intitule « Casser de la vitre, le seul moyen de se faire entendre ». Presque tout le monde sera d’accord avec moi pour dénoncer une telle affirmation, au premier titre ceux qui mènent leurs actions sous la bannière de la DIVERSITÉ des tactiques. En partant d’un constat évident (la seule tactique qui a été visible pour la population, c’est celle de la destruction physique des symboles matériels du capitalisme), je ne crois pas être exagéré de réagir fortement à ce texte.

L’ami Tony reprend donc cinq commentaires que j’ai fait :
1) La casse est presque uniquement le fait de mâles bourrés de testostérone
2) Les casseurs retournent pour la plupart chez eux et ont des stratégies activistes
3) Pas besoin d’un sommet pour faire de la casse et les brasseurs n’assument généralement pas leurs gestes puisqu’ils se cachent dans des foules
4) La tactique de l’action directe confrontationnelle a de fortes limites pour le mouvement altermondialiste
Reprenons-les donc une à une.

La casse est presque uniquement le fait de mâles bourrés de testostérone

Je défendrais n’importe quand cette affirmation. Par casse, on s’entend, c’est de s’en prendre à de la propriété privée illégitime comme tactique d’action politique. Rien à voir donc avec de l’auto-défense dans une manifestation suite à une attaque policière. Quiconque a déjà participé à des manifs d’action directe – volontairement ou involontairement – sait très bien que les dames se lancent rarement dans le saccage. Quelques filles le font, bien sûr, ce qui n’enlève pas le caractère mâle de cette action légitime mais incommunicable, mais ce ne sont que les exceptions qui confirment la règle générale.

Suis-je essentialiste en faisant ce commentaire comme Tony l’affirme? Je ne crois pas. Bien au contraire, la destruction physique est une réaction culturellement ancrée chez les mâles. Ce que je vois partout dans notre société, c’est un message clair aux boys : t’es pas content ? Fesse dans le tas ! Dans de nombreuses manifestations, j’ai vu des filles prendre tout leur petit change pour passer des commentaires aux principaux intéressés sur le caractère contre-productif de leur casse. Résultat bien fréquent : elle se font envoyer chier et menacer physiquement ou, plus carrément, se font accuser de ne pas être des vraies. Je ne dis pas, bien sûr, que c’est un phénomène généralisable, mais force est de constater que la casse est souvent machiste et qu’elle amène une action sur un terrain où les mâles se sentent dans leur élément. À une action d’intimidation policière, on réplique par une autre forme d’intimidation ?

Les casseurs retournent pour la plupart chez eux et ont des stratégies plutôt activistes

Encore une fois, gare aux généralisations ! Notons toutefois que tous ceux et celles qui se sont brassé le camarade au Sommet des Amis Riches n’ont pas nécessairement brillé par leur présence lorsqu’est venu le temps de faire de l’éducation populaire sur le sujet de la ZLÉA. Très peu d’action populaire, donc, en vue d’élargir notre base d’appuis populaires et de faire comprendre le sens de notre action. Si tous ces gens avaient investi des groupes grand public au lieu de prendre le chemin des catacombes et des micro-organisations (c’est leur choix), on aurait un surplus de militantEs pour produire du matériel d’information, le diffuser, articuler la résistance et organiser d’autres types d’action que la simple action directe confrontationnelle dans laquelle peu de gens sont à l’aise.

C’est une vision par définition tronquée de la réalité que je présente là, bien sûr, et non pas de l’hypocrisie comme Tony le sous-entend dans son texte. J’ose croire que j’ai tort et qu’une part importante des groupes d’action directe ont d’autres stratégies à long terme. Une fois la sensation passée, j’ai toujours eu le malheur de constater que ce sont les groupes qualifiés de réformistes ou de collabos, que ce soit le mouvement étudiant institutionnalisé, les syndicalistes modérés, des ONG de coopération internationale et, de manière générale, les réseaux plus formels, qui poursuivent et donnent des suite à l’événement. Ce phénomène a été directement observable à plusieurs reprises, notamment au Sommet du Québec et de la Jeunesse, avec le Sommet de Québec ou dans les mobilisations contre l’invasion de l’Irak.

Règle générale, les groupes axés sur la confrontation sont malheureusement occupés à passer en cour judiciaire et à se remettre des émotions. « «L’autre gauche » est souvent accusée de récupérer la lutte à son profit alors qu’elle ne fait souvent qu’occuper un espace laissé vacant. En général, ce sont toutefois d’autres réseaux qui préparent le terrain avant un événement et qui font le suivi. Ceux qui aiment l’action identifient le prochain moment fort et réorientent leur lutte en fonction de leurs priorités. C’est cet activisme que je déplore malheureusement. L’ami Tony fait exception à la règle, mais la critique me semble néanmoins valable et ne peut être écartée du revers de la main, sinon comment expliquer les exemples que je mentionne plus haut ?

Pas besoin d’un sommet pour faire de la casse et les brasseurs n’assument généralement pas leurs gestes en se cachant dans des foules

Pourquoi ai-je fait une telle affirmation ? Puisque je ne donne pas un appui inconditionnel à la casse, Tony semble croire que je ne comprends pas le sens de la destruction de verre ou de tôle lors du mini-Sommet. Ce qui m’a fait réagir dans les textes que j’ai lu, c’est une absence complète d’auto-critique et de reconnaissance des limites que pose une telle action (ex : le texte La casse est la seule façon de se faire entendre). Surtout, c’est le je-m’en-foutisme exprimé clairement dans trois textes quant aux conséquences juridiques, médiatiques et politiques de tels gestes. Je n’ai pas non plus vu la reconnaissance du fait qu’il peut sembler contradictoire de profiter de ces événements pour casser du verre et de ne pas faire de destruction matérielle à l’année longue.

Tony répond un peu facilement que la journée de lundi était une journée d’action directe et que les arrestations étaient à prévoir. On ne peut pas partir de l’idée que tout le monde qui veut manifester contre l’OMC en faisant de l’action directe est prêt à risquer l’arrestation. Ce que j’ai appris de l’action de lundi, c’est que bien des manifestantEs sont partis de la snake march dissoute pour aller se « réfugier » dans la zone verte. Un tel geste me semble indéfendable, il relève davantage d’une stratégie policière de criminalisation que d’une action réfléchie.

Dans les trois textes que j’ai lu, je n’ai senti aucune volonté d’effectuer une auto-critique et un bilan sérieux des conséquences de la casse. J’ai eu beau ne pas condamner le geste et exprimer ma compréhension du discours classique légitimant cette action, j’ai été incapable de faire passer mon message puisque mon positionnement personnel n’est pas monolithique : mon opinion n’est pas une dénonciation, bien sûr, mais ce n’est pas un chèque en blanc non plus. Tous ceux qui cassent devraient savoir qu’une éthique et une cohérence minimales sont nécessaires dans tout ça.

La stratégie/tactique de l’action directe confrontationnelle comporte de fortes limites pour le mouvement altermondialiste

Voilà le point le plus sérieux du débat. Un commentaire préliminaire s’impose d’abord sur la différence entre une stratégie et une tactique. Pour simplifier, une stratégie est un plan d’ensemble, c’est le portrait global de la voie à emprunter pour arriver à un but précis. La tactique a un sens plus réduit et instrumental : c’est l’ensemble des moyens concrets qui nous mènent peu à peu à destination. Idéalement, une relation de cohérence doit être établie entre stratégie et tactique, les deux se construisant mutuellement et pouvant contribuer à remettre en question notre but final.

Au cours de cette semaine, l’appellation « diversité des tactiques » a encore une fois rallié un peu tout le monde. Quelle était toutefois la stratégie globale ? Réussir un shot down est une chose. Voir à long terme de quelle façon on va réussir à faire dérailler l’OMC suppose toutefois une réflexion stratégique un peu plus poussée. Ça suppose une compréhension des préjugés qu’a la population, ça suppose de construire la légitimité de notre cause, ça suppose un appui populaire massif (je ne dis pas majoritaire, contrairement à ce que Tony croit), ça suppose surtout peut-être des alternatives viables et claires au système que l’on dénonce.

De ce que j’en comprends, la stratégie dans laquelle cette « diversité de tactiques » s’inscrivait ressemblerait un peu à faire de l’action directe confrontationnelle avec les forces de l’ordre et les représentants globalisés du capitalisme. Pour que cette stratégie fonctionnelle, elle suppose des affrontements lors de tous les événements de l’OMC et ses avatars tels que la ZLÉA, finalement la réédition de Seattle. Je diverge de cette stratégie parce qu’elle présuppose un appui massif au sein de la population et, à mon sens, un tel appui reste encore à construire.

Les limites à cette stratégie sont nombreuses et devraient selon moi être reconnues comme point de départ de notre action, sinon on embarque dans une spirale un peu stérile. Ce que j’ai senti cette semaine, c’est un décrochage. À discuter avec M. et Mme tout le monde, à jaser avec des militantEs modéré, j’ai senti que cette fois-là, au contraire du Sommet des Amis Riches, le message ne passait pas mais vraiment pas du tout. Les appuis fondamentaux à notre lutte se sont amenuisés puisque, encore un fois, certains groupes se sont littéralement foutu de la couverture médiatique, ils ont fait comme si le quatrième pouvoir n’existait pas.

Ne pas centrer notre stratégie sur les médias capitaliste, c’est une chose. Les médias, c’est risqué, ça travestit notre message. Faire comme si les médias n’existaient pas, c’est une chose. Il est toutefois incohérent d’entre les mêmes gens affirmer à la fois « les médias, on s’en fout » et « c’est la casse qui nous fait passer notre message ». Justifier après coup la casse en disant que c’est grâce à elle que le message passe, c’est un peu fort je crois. Dénoncer les médias sous prétexte qu’ils sont sensationnalistes devient par la suite incohérent puisqu’on nourrit ce goût de la sensation.

Outre la marche de dimanche, les actions de cette semaine étaient, me semble-t-il, directement centrées sur la police plutôt que sur la population. La police bafoue nos droits, j’espère ne pas avoir à faire de preuve là-dessus, mais la prendre comme « média » dans nos actions est une grave erreur tactique. J’ai senti avec les snake-march une volonté d’en découdre avec eux, comme s’ils étaient des décideurs et non pas le bras armé du capital. Une meilleure tactique aurait été d’attendre que le premier coup vienne d’eux. La police n’a pas eu à porter l’odieu du blâme d’avoir attaqué la marche, puisque la casse leur a donné un prétexte bien utile.

Pour la suite des choses

Je renvoierais donc la balle à tous ceux et celles qui considèrent cette semaine comme réussie. Mon bilan rapide va dans le sens contraire puisque toutes les actions, depuis lundi, en passant par les réactions hystériques en cour, ont contribué à nous présenter comme l’OMC veut bien nous présenter : des crinquéEs sans grande réflexion qui cassent parce qu’ils ne veulent pas avoir à frotter leurs opinions à ceux de la majorité.

Les budgets de sécurité ont été justifiés, tout comme le dispositif répressif qui empêchait des manifestations près du Sheraton. La criminalisation de l’opposition s’accélère et certains y voient une simple clarification d’une tendance déjà à l’œuvre. L’OMC a réussi à se présenter, aux yeux du public, comme l’organisation qui veut développer l’Afrique et donner accès à des médicaments génériques contre le sida. Une grande partie des organisateurs et participantEs se retrouvent face à la justice et vont investir une part non négligeable de leurs énergies à tenter de politiser des procès politiques dont un seul icône ne ressortira.

J’appelle donc les gens à s’exprimer sur la question et à amorcer une réflexion calme et constructive sur la question de la diversité des tactiques et des stratégies, surtout de l’articulation entre stratégie et tactique. Comment assurer la diversité alors que seul l’image de la casse revient sans cesse pour discréditer le mouvement et le présenter comme peu articulé ? Veut-on continuer en groupe dans le sens d’un isolement accru des groupes d’action directe face à l’ensemble du mouvement altermondialiste et face à l’ensemble de la population ou, au contraire, est-on prêt à faire le pari de l’ouverture et du contact direct avec la population ?



Asunto: 
L'esprit simple en action
Autor: 
Caserio
Fecha: 
Vie, 2003-08-01 15:25

La couverture du Devoir - réactionnaire et nationaliste - ne diverge pas énormément du discours de Richard.

Je souhaitais simplement rajouter quelques commentaires :

1) Ton positionnement en faveur de la stratégie électorale, la tactique de la réforme socialiste d'État, nous donne l'essence de tes convictions. C'est l'idéologie de la récupération étatique. Je crois que c'est simplement pour cette raison que Tony en parle abondamment en tant qu'anarchiste. Les anars sont en désaccord complet face à ce rapport élection-réformes qui représentent la pierre angulaire de ton spectacle, de ton anti-anarchiste primaire. Nous dénontons que l'entière participation à ce réseau militant de la réforme, communautaire, broche à foin, n'est que bureaucratisme, élitisme et nationalisme. Tous ces termes reflètent ton opinion Richard, qu'il soit pour toi conscient ou non. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que tu défends la propriété privé et la propriété publique de manière mélangée. Les altermondialistes sont des nationalistes réformistes de gauche. Les anars veulent la collectivité, pas le public! En passant, il n'y a rien des foncièrement menaçant, répressif, dans une attaque ciblée sur la propriété. Tandis que la police nous menace physiquement avec leur arme. L'autodéfense n'est pas un concept qui vise à retourner vers l'ennemi les mêmes mesures, mais d'autres méthodes plus près de nos moyens : la casse par exemple.

2) La casse est l'image, figée, inerte, sperficielle, partielle, du révoltéE. Cette image ne sort pas de nul part, elle est manipulée par la culture de masse - la culture de masse est cette culture des chefs, le mensonge en plus. L'opinion publique n'existe pas. C'est un concept, comme celui de la marginalité, qui sert a bien cerné les bornes de la contestation à l'intérieur des limites permises. Le clichée de l'adolescent destructeur par nature envers lui-même et les autres est une construction de l'Industrie culturelle pour mieux manier les archétypes sociaux. Ton association avec la testostérone est, en partie, vrai, mais tu négliges de préciser que cette tendance est préfabriquée par la société de consommation qui dit aux adolescents des choses ostiles à cette même culture pour mieux le convaincre. Tu négliges aussi de dire que la civilisation patriarcale, dans tous les domaines, mises à part la reproduction (l'éducation des enfants), vise à éliminer la femme des sphères de la répression, de la politique. Or, il faut le dire bien fort : la femme doit absolument se réapproprier les formes de violence pour se libérer de l'exploitation. Donc, en cultivant toi-aussi le stériotype de mâle casseur, tu perpétues le patriarcat qui vise à la répression systématique des comportement violent en vue de les canaliser vers les institutions tel que la Police et l'Armée. Ton calme illustre ici la violence de la police. La violence de la police vise le calme des masses devant les politiques économiques d'exploitation. Le patriarcat, s'il est combattu, doit se combattre par la transformation des genres. Les femmes peuvent et doivent prendre les armes contre le système! Elles éduquent déjà suffisamment le monde. Quand elle se révolteront, tel la Commune de 1971, les choses se bouverseront. Pour cela, il faut les encourager, le faire nous-mêmes, les hommes. Quant aux femmes qui dénoncent les casseurs et casseusses, un peu comme les hommes qui les dénoncent, sont, à quelque nuance près, comme les femmes fascistes qui assument leur fonction de reproductrice de la Nation et qui ne sont pas conscientes de leurs intérêts de classes.

3) Tout le monde retourne chez eux après une manifestation. Tout le monde est en situation de survie. Regarde-toi! Tu es retourné travailler à Québec. J'imagine que tu es bureaucrate? Tu es parti sans nous aider! C'est un problème généralisé pas seulement chez les casseurs et casseusses en tout cas...

4) Les actes isolés sont traîtés comme tel par les médias. Casser une vitre à l'improviste, ya ben des casseurs et casseusses qui le font, mais t'en entends pas parler tu vois!

5) Le mouvement altermondialiste a des limites encore plus urgentes à régler... la question de l'État! Il n'est pas vrai que les citoyens perdent du pouvoir par la mondialisation des marchés. Il en résulte seulement une augmentation de pouvoir du Capital, pas une diminition de la démocratie. La démocratie, de toute façon Richard, n'existe pas! Alors les alter... ouin ouin. Les crisses de nationalistes... voilà tout!

6) Je sais pas pour toi, mais le contact direct avec le monde est déjà en cours de développement grâce à l'organisation à laquelle j'appartiens... ça s'appelle l'ASÉ. Pour les élections, on a dit " un pour tous, tous pourris! " et " Votez pour un parti, gagnez une lobotomie! " Vous autres, vous disiez des conneries, comme de l'habitude. À quand les constats de la gauche réformiste sur le socialisme d'État? Il existe tellement de littérature sur le sujet pourtant! À quand un discours cohérent?


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Asunto: 
Bravo
Autor: 
Dominic
Fecha: 
Vie, 2003-08-01 17:59

Sortons la femme de la famille elle y est mal c'est de l'esclavage. Lol. C'est bien mieux d'etre l'esclave d'un employeur qui se fout de toi? Qu'etre l'esclave d'un enfant(que si il est bien traité et beneficie de l'amour et de l'attention de ses parents) Va en etre reconnaissant a vie? Je vais te faire voir une chose. On incite la femme a acceder au marché du travail mais denigre l'homme qui veut prendre la place de la femme au foyer(Les decisions a propos des enfants sont encore prise par la majorité des femmes et c'est un grande cause de divorce et de violence conjugale. Incité les femmes a faire la guerre wow mechante bonne idée non? Tout le monde se bat et sans raison Youppi un monde meilleur mon oeil. Un monde pire que jamais ou le mot famille et enfant ne signifie plus rien. Plus d'enfant ca veut dire peuple en derive. Plus d'enfant veux dire plus personne pour s'occuper des personnes agées. Plus d'enfants plus de citoyens payeurs. Ca veut dire la fin d'un Etat. La femme ne doit pas se battre mais se reconcilier avant qu'il soit trop tard


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Asunto: 
Discours cohérent ?
Autor: 
Richard Fecteau
Fecha: 
Mar, 2003-08-05 08:32

Bonjour

Tu fais certains bonnes critiques à mes critiques initiales, pour le restes tu sombre un peu rapidement dans le dénigrement et les slogans aussi punchés que non argumentés. Ton discours est exactement celui que je déplore, celui que j'ai sans doute déjà tenu mais que j'ai délaissé au profit d'une action d'éducation populaire jugée par certains de réformiste. "Votez pour une parti, gagnez une lobotomie!" Mille excuses, mais à part crinquer des gens déjà convaincus, tu gaspilles de la salive avec ça, seuls ceux qui voulaient déjà s'abstenir vont applaudir... et après ?

Visiblement, tu n'as toutefois pas cerné complètement mon propos qui peut, je l'avoue, être dérangeant. La casse à 9h AM, avant même le début du Sommet, ça ne passe pas, ça ne peut pas passer PEU IMPORTE LES JUSTIFICATIONS NOBLES ET MOINS NOBLES QUE L'ON PEUT AVANCER. JE comprends très bien que c'est le signe d'une révolte, tout le monde le sait. À la différence du Devoir, je sais par contre que ces gestes ont été commis par des gens argumentés sur l'OMC. MAIS NON, ILS SERONT PRÉSENTÉS COMME UNE BANDE DE CAVES (S'CUSE L'EXPRESSION, MAIS ÉCOUTE LES LIGNES OUVERTES). Mon propos, c'est une question que tout le monde évite pour ne pas avoir à se remettre en question : comment passer un message qui soit compréhensible à partir des référents de la population ? Serait-ce qu'on oublie l'immense majorité de la population et qu'on ne veut en fait que mobiliser et aider à organiser les franges les plus opprimées/exploitées de la société ? Est-ce que tout ce qu'on veut c'est accroître la polarisation politique ?

Tu connais sans doute les zapatistes... les anars les apprécient en général. Ils disent souvent "DANS UNE LUTTE, IL FAUT AVANCER À LA VITESSE DU PLUS LENT." De la casse lundi matin à 9h, alors que le Sommet allait commencer, c'est comme si la fumée allait plus vite que le train. Bien sûr on pourrait se contenter de répéter ad nauséam que la répression c'est mal, que la police est au service des riches et des fascistes, toutes des idées auxquelles j'adhère, MAIS QUI TOURNENT À VIDE. Il y a un débat ailleurs, mais il est évacué au profit d'une orientation claire de la lutte sur l'appareil répressif.

Si les groupes qui font de l'action directe ne sont pas capables de reconnaître que, en l'absence d'une mobilisation large en faveur des droits civils et politiques, ils appuient sur l'accélérateur et fournissent le carburant nécessaire à l'anti-émeute, je commence à trouver le truc pas trop sérieux. Mille excuses, mon expérience au Brésil m'a marqué. Les guerillas de l'époque n'ont pas pris le soin de se poser la question bien simple : qu'est-ce que la population va comprendre de notre action ? Ils se sont lancé dans l'action de guerillas urbaines et ont centré leur action sur le bras répressif de l'État militaire. Les militaires ont bien récupéré le truc, ce qui n'était pas très difficile, et la dictature a duré plus de vingt ans... et a tombé grâce à une action citoyenniste d'une très grande efficacité. Questionnant ? On oublie cette leçon et je suis un réformiste, sans doute.

D'une manière générale, je dirais également que ton discours me semble un peu simplificateur sur le plan politique et témoigne d'une certaine méconnaissance d'autres gauches au Québec que les réseaux purement libertaires. Je trouve également que les catégories que tu utilises servent davantage à dépeindre le RIN que l'UFP. Sans doute connais-tu bien des membres de l'UFP et tu serais surpris de rencontrer le membership du verrais qu'il y règne une grande diversité et non un bloc monolithique que tu dépeins sans grandes nuances... À Québec, bien des anars militent dans l'UFP...

Du m'accuse donc d'anti-anarchisme primaire... N'exagérons rien, tout de même... Je vois mal comment tu pourrais faire une telle affirmation en ayant lu un texte et quelques commentaires. Je serais personnellement anarchiste si un jour quelqu'un me sortait des théories un peu moins héritées de Bakounine et si je voyais un groupe qui a une conception un peu plus dépoussiérée de la société. Surtout, j'aimerais que quelqu'un prenne le soin de faire la preuve de l'actualité de cette idéologie en regard de certains faits bien concrets que mes amis anars glissent facilement sous le tapis :

1) Comment concevoir une organisation anarchiste de la société tout en évitant la réédition de bons vieux coups de force de la part des fascistes ?
2)Peut-il exister une société anarchiste À PARTIR DE LA SOCIÉTÉ D'AUJOURD'HUI qui ne soit pas une société profondément militarisée ? 3)Comment se protège-t-on des Hells, des Américains, du monde interlope ?
4) Comment s'assurer de la dénucléarisation de la planète ?

Je ne suis pas anti-anarchiste. Je trouve tout simplement que l'utopie anarchiste n'est pas assez concrétisable, qu'il n'y a pas de ponts visibles entre le monde d'aujourd'hui et celui que les idéologies libertaires veulent créer. Outre bien sûr la fort peu probable révolution très romantique, le soulèvement massif de la population, etc. Tu avoueras qu'on est assez loin de ça ...

Anar, trotskiste ou quoi que ce soit, l'idéologie je m'en cire un peu quand vient le temps de dresser un bilan d'une action comme celle du mini-sommet de l'OMC. Ce qui m'horipile, c'est l'ampleur des réactions aux critiques que j'ai apporté au texte "la casse, le seul moyen de se faire entendre", un texte que les tenants de la diversité des tactiques auraient dû démolir à qui mieux-mieux. Avec cette pensée a-critique, un danger nous guette, celui du culte du martyr : si une personne est emprisonnée, elle a nécessairement, raison, c'est un héros, point, fini la discussion, pas de critique possible.

Dans ton courriel, tu parles également d'un "contact avec la population" par le biais de l'ASÉ. Laisse-moi rire... Il n'y a pas de contact sans ouverture, et cette caractéristique, que ce soit vrai ou non, n'est pas particulièrement associée à l'ASÉ. J'ai été abonné l'an dernier au mailing list, j'ai participé à des mobs de l'ASÉ. Vrai jokes, ça sentait plutôt l'hormone idéologique sur cette liste et à ce que je sache, la plupart des gens progressistes ont plutôt délaissé le truc, non ?

Bon, j'arrête là, j'imagine que mes réponses se mériteront quelques citations empoussiérées de Bakounine...

R.

P.S. Pour ce qui est du "personne ne nous a aidé", je vais laisser passer, mais sache que tu ne te feras pas d'amiEs si tu considères que c'est le cas. Comme bien des gens, j'ai personnelle oeuvré à ce que les groupes socio-politiques de Québec dénoncent vertement la répressoin, ce qui est arrivé.


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Asunto: 
ok
Autor: 
Dominic
Fecha: 
Vie, 2003-08-01 17:36

Vous avez encore egratigné les hommes au passages bravo mr Fecteau vous etes bon la dedans. Vous pouvez bien parlé de progres(progressif) lol.JE suis pour la plupart de vos points. La casse n'est pas correcte et les auteurs de cette casse devraient etre reprimandé. Mais les auteurs sont t'ils 100% responsables de cette casse? Assurement non. Les forces de polices en sont + que responsables. Il faut je te donne un exemple: La belle casse du 24. Quebec je me souviens lol. T'As oublié? Ca l'a arreté quand les forces de l'ordre on été plus permissive. Encore les hommes t'as oublié que culturellement maintenant on invite les gars a reflechir et pleurer et les femmes a se battre et pas se laisser faire. As-tu oublié qu'il y avait plein de femmes americaines en Irak? As-tu oublié qu'en Israel les femmes sont dans l'armée aussi. As-tu oublié que les femmes sont impliqués dans des attentats terroristes de toutes sortes. Ramené a la testorone c'Est trop facile et ca manque de consequence. Apres tu parles que les manifestants font preuve d'hysterie(surtout les hommes c'est les casseurs) Pourtant as-tu oublié qu'a l'origine c'est une maladie de femme? Comment on la soignait dans le temps? On masturbait la femme HEHEHE. L'ablation de l'uterus ca s'appelle comment? Une hysterectomie. Tu me fais rire mon Richard. TOUT ACTE CRIMINEL EST INJUSTIFIABLE ca je suis daccord. Tu sais pourquoi? Pas parce que la loi le dis car la loi est idiote et controlée(qui crée les lois? l'homme. T'as deja entendu ca toi l'erreur est humaine?) Donc c'est pas justifié a cause des lois mais a cause des apparences. Nous vivons dans un monde d'apparence(Tu peux faire le mal tant que personne c'est rendu compte que c'est mal) Donc on(OMC) se defend pas en disant que c'est correct ce que l'on fait on se defend en disant que c'est eux les pas corrects parce qu'ils detruisent. C'est comme les terroristes c'Est dans gens mort interieurement a cause de la destruction et l'occupation qu'ils subissent. Pourtant quand on parle d'un attentat terroriste, le terroriste : c'est le fou dangereux et ceux qui occupent : la victime. Meme chose pour les manifestants et l'OMC. T'As deja entendu parlé du black block. Surement t'en parles. Eux c'est des gens du parti adverse qui infiltre les manifestants dans le but de les pousser a l'extreme(Violence et casse)dans le but de justifier l'augmentation de la force policiere et de dicredité les manifestants.


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Asunto: 
Oh là!
Autor: 
Nicolas
Fecha: 
Mar, 2003-08-05 09:28

On peut ne pas être d'accord avec les stratégies des black blocs et à la limite soutenir qu'elles favorisent l'infiltration et jouent le jeu des agents provocateurs mais il y a quand même des limites! Affirmer que l'ensemble est une provocation extérieure et une infiltration c'est pousser trop loin.

Ceux et celles qui veulent en savoir plus pourrons lire avec intérêt le petit bouquin de Francis Dupuy Déri (Black Blocs) chez Lux (dispo dans toutes les bonnes librairies).


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Asunto: 
ti livre ecris par les membres du black block
Autor: 
Dominic
Fecha: 
Mar, 2003-08-05 11:36

reveil va sur davidicke.com Je sais deja ce que tu vas repondre il n'existe pas de conspiration.......Ok alors explqie moi si il y a pas de conspiration pourquoi le gouv anglais et americains sont eclaboussé de dizaines de mensonges ces derniers temps


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Asunto: 
Réponse de Tony
Autor: 
Tony
Fecha: 
Vie, 2003-08-01 19:01

Cher Richard,

si j'ai souligné le fait que tu as été candidat pour l'UFP, c'était pour démontrer que les tactiques que tu préconise sont indissociables de la stratégie de ton parti: s'emparer de l'État - institution détentrice du monopole de la violence légale et protectrice de la propriété privée- par la voie électorale à l'aide d'un programme social-démocrate ou socialiste modéré. En conséquence, il est clair que tu as intéret à orienter les pratiques de résistance du mouvement vers des formes de lutte plus légalistes, plus représentatives et plus "politiques" car elles profiteraient à ton propre parti qui lui, pourrait les intégrer dans son répertoire d'actions. Cela ouvrirait donc un tas d'opportunités politiques pour l'UFP et les autres groupes modérés. Peut-etre que pour toi cela représenterait une avancée importante, mais pour nous, qui méprisons l'État, la propriété capitaliste et qui ne voulons pas voir rejaillir la fleur empoisonnée qu'a été le socialisme d'État et la social-démocratie, cela représenterait la mort d'une tentative de combattre à mort le capitalisme et l'État, tentative qui oui, je l'admets, avance à tatons.

Le fait de mentionner ton implication électorale était aussi un moyen de démontrer, encore une fois, que quand on passe de l'autre bord, règle générale on se met à refuser et à dénigrer les tactiques plus controversées qui ne plaisent pas à la majorité qu'on tente de séduire. D'ailleurs existe-il des femmes ou des hommes politiques de la gauche modérée canadienne ou québécoise qui ont eu le courage d'avouer que certains actes de vandalisme, sabotage, etc. étaient justifiés et utiles. Meme les saboteurs de vidéotron n'ont pas eu droit à cet honneur. À ce que je me rappelle l'UFP déplorait le vandalisme dans le conflit. Putain, ces gens sont des héros!

Tes tactiques s'accordent avec une stratégie basée sur la prise de l'État et l'humanisation du capitalisme; nos tactiques s'accordent avec une stratégie pas encore assez claire mais qui s'oriente vers la destruction du capitalisme et de l'État. Nous ne voulons rien de moins que l'autogestion des communautés de meme qu'un socialisme autogéré. Je suis désolé que mes propos aient pu te faire croire que je voulais te chier dessus juste parce que tu es dans l'UFP ou dans des ONG. J'ai toujours eu beaucoup de respect pour ton implication militante et pour certaines personnes de l'UFP. Cependant, il faut se rendre à l'évidence: il y a deux mouvements. Ces mouveemnts peuvent etre solidaires, mais une stratégie unitaire est impossible. D'ailleurs je félicite l'UFP de ne pas avoir dénoncé les manifestants 'violents' et d'avoir fait une sortie contre la police de Montréal.
Tony


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Asunto: 
Électoralisme et anarchisme
Autor: 
Eric
Fecha: 
Sáb, 2003-08-02 12:39

D'abord, je pense que vous avez tous un peu raison. Mais je pense que l'electoralisme ou l'action direct pris seuls ne sont pas efficaces. Vous allez tous manquer la cible. Mais je pense que la diversitée des moyens est la solution. Et, pour ce qui est de la casse, je pense que ça pourrait être considéré comme de la légitime défense mais, il faut faire attention. Ça peut donner une mauvaise image au mouvement tout en étant peu utile, selon moi. Mais c'est vrais que les médias n'aurait pas parlé de la manifestation s'il n'y avait pas eu de casse. En fait, je suis plutôt en faveur de la non-violence mais, je n'exclus pas que la violence est parfois justifié.


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Asunto: 
Il est fondamental qu'il y est une opposition
Autor: 
assoupis
Fecha: 
Jue, 2003-08-07 20:10

Si par opposition, nous entendons le fait que des gens marchent dans la rue, il est clair que la couverture médiatique serait faible, voire nulle. Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'autre moyens que la casse, mais bien qu'il s'agisse du meilleur moyen que nous ayons trouvé. Si un jour nous fabriquons des ballounes noire de 3 mètres de large avec un signe d'anarchie dessus et que ca fonctionne, nous défenderons ce moyen d'action. (désolé, je ne ferai plus d'autres allusions de ce genre)

Évidemment, ce n'est pas à cause que les manifestants radicaux sont pas tous trop occupés à se remettre de leurs émotions, où à s'occuper de leurs procès. L'organisation en groupe d'afinité étant la plus répandue (sinon la seule) dans les black blocs, il est évident qu'un groupe de quelques individus ne voudra revendiquer l'entière casse d'une manifestation. Il leur arrive parfois de distribuer un manifeste (global ou par groupe), mais jamais au grand jamais il ne pourront utiliser tout l'espace médiatiques qu'ils créent en amenant au nez des journalistes l'odeur de l'émeute. C'est pourquoi plusieurs médias tentent de trouver des gens capables d'expliquer pourquoi c'est choses sont arrivées, et qu'ils tombent sur tout les mouvement de gauche institutionnels, qui ne peuvent que fournir qu'une demi-réponse, en nous expliquant pourquoi l'OMC est illégitime. Sur ce je ne peux blâmer aucun groupe d'être légal, et d'avoir quelques théoriciens.

Toutefois, l'espace médiatique utilisé pour la dénonciation de la violence est aussi une partie du gâteau des vaincqueurs. Voir un punk qui défonce la vitre d'un Burger King est le symbole d'une génération en révolte contre ce qui lui a été imposé. Montrer des individus dans un processus de rébellion est probablement l'image la plus subversive imaginable. Tout ceux qui ont compris que des instances supra-gouvernementales forcent le chemin de notre gouvernement vers l'extrème droite, et que l'épanouissement d'une société passe par l'égalité de ses individus ne peuvent qu'approuver. Tant qu'aux 80% qui écoutent TQS en pensant que l'on organise des manifestations pour faire du vandalisme, soit qu'ils n'ont tout simplement pas conscience de ce qu'est l'OMC et qu'ils croient que le gouvernement les mènent vers le bien absolu ou soit qu'ils sont de droite. Blâmer les gens qui font de l'action directe pour justifier que le mouvement antimondialisation rebute les gens est une abberation. Le manque d'éducation populaire en est la seule cause.

Les arrestations sont déplorables, mais depuis celle-ci un vent de questionnement sur la légitimité des policiers souffle dans les médias. Ce qui à le mérite de soulever un questionnement sur la légitimité des gouvernements, et qui permet de légitimer encore plus les actions ayant eu lieu.

Sur ce : bonne journée !


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Asunto: 
La casse, le meilleur moyen trouvé ? Un peu d'imagination...
Autor: 
Richard Fecteau
Fecha: 
Mar, 2003-08-12 10:28

Bonne critique de mon texte, mais encore une fois elle critique davantage ce que je n'ai pas dit que ce que j'ai dit et elle écarte du revers de la main certains points fondamentaux :

1) Si la casse de cinq fenêtres écarte les autres formes d'action en les mettant de côté, autant pour les médias que dans le bouche-à-oreille, comment s'assurer qu'une réelle diversité apparaisse ? Ma piste de réflexion est que l'action directe doit être intelligente et apparaître proportionnelle et consécutive à la répression plutôt que de la stimuler.

2) Comment éviter la banalisation de la répression politique ? L'action directe est malheureusement insuffisante pour faire ce travail d'éducation populaire - je note que tu remarques le manque à ce niveau - mais comment dépasser l'organisation en groupes d'affinités pour construire des fronts communs sur ces questions ?

3) En passant, pour les ballounes géantes, on l'a fait à Québec(pas avec A dessus) et l'impact est assez incroyable. On l'a fait pour la guerre en Irak et les résultats sont là : ça rend les gens curieux, ils viennent nous voir et sont ouverts, plutôt que de se sauver, comme avec la plupart des manifestations.

4) Quelqu'un va un jour faire un effort pour prouver l'efficacité d'une casse ? Sur quoi se base-t-on pour en évaluer les retombées ?

5) SURTOUT : la diversité des tactiques dans une perspective confrontationnelle signifie selon moi d'accepter d'avoir une seule stratégie unitaire : toutes les autres s'effacent en général une fois les poseurs de vitres arrivés. Comment passer de la diversité des tactiques à la diversité des stratégies ? Le débat avec Max a démontré que je suis en désaccord avec ses tactiques alors que je trouve sa stratégie cohérente en elle-même, même si j'en diverge personnellement. D'un autre côté, Max respecte mes tactiques même s'il en propose d'autres, mais il dénigre très fortement mes stratégies... Comment arrimer tout ça pour éviter des divisions improductives ?

Tu mentionnes les groupes "institutionnels" qui n'expliqueraient qu'à moitié la casse... difficile pour eux de faire plus, puisqu'on ne leur a guère expliqué la stratégie qu'il se trouve derrière de telles tactiques, et force est de constater que la plupart sont en désaccord puisque l'insurrection n'est pas trop adaptée à la réalité du Québec de 2003. Déjà beau que les groupes auxquels tu fais allusion ne se dissocient pas, mais ce fait n'a pas été remarqué.

On verra pour la suite des choses, mais le mode organisationnel des groupes "institutionnels" risque d'être plus "efficace" pour une lutte sur les droits politiques. L'idéal est de construire une vaste coalition souple sur la question et de lancer une année cohérente de sensibilisation et d'action face à la montée de la répression...

R.


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