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Récit d'attaque policière, éclaireurs 29Jlucho, Miércoles, Julio 30, 2003 - 13:14 (Reportage ind. / Ind. news report | Droits / Rights / Derecho | Repression | Resistance & Activism)
Lucho
Les agissements du SPVM démontrent qu’il adopte dorénavant une tactique de quasi-paramilitaires : intimidation, non respect des droits humains fondamentaux, actions dans l’anonymat et mise en œuvre d’une véritable machine de guerre qui a comme objectif principal de freiner l’organisation et la consolidation du mouvement pour la justice sociale. Voici le récit d'une attaque policière survenue lors de la deuxième manif du 29J contre l'OMC. Montréal - Le 29 juillet 2003 Il était environ 13h30 et je me trouvais à l’intersection de la rue Saint-Mathieu et de l’avenue Lincoln. Je revenais alors de l’est de la ville et je comptais me rendre près du métro Guy-Concordia afin de participer à la manifestation organisée contre la tenue du mini-sommet de l’OMC à Montréal. C’est alors que sont arrivés en trombe deux mini-bus, un aux couleurs du SPVM et l’autre d’une agence de location. Ils circulaient sur la rue Saint-Mathieu en direction sud, en provenance de la rue Sherbrooke. Mon attention fut attirée par le vacarme des deux mini-bus qui tournèrent sous mes yeux pour emprunter l’avenue Lincoln. Après quelques moments d’hésitation, j’enfourchai ma bicyclette et pris l’avenue Lincoln en direction est. C’est alors qu’à environ 15 mètres du premier véhicule, en est sorti un policier en tenue anti-émeute. Il se précipita dans ma direction. Quatre autres policiers, aussi en tenue anti-émeute, en firent autant. Lorsqu’ils m’appréhendèrent, ils étaient au nombre de 7, plus trois autres qui sortirent de leur véhicule et qui se tinrent à une dizaine de mètres. Sans aucun avertissement de la raison de mon immobilisation, le premier policier m’ordonna de descendre de ma bicyclette, chose que je fis. C’est alors qu’il la prit et la projeta violemment par terre. Les autres policiers arrivés à la suite m’encerclèrent aussitôt et m’immobilisèrent. Deux policiers m’ont alors demandé comment je m’appelais : XX leur ai-je répondu. «On va t’identifier mon petit tabarnak. Tu vas aller rejoindre ta gang de chum en dedans». Un autre policier me demanda alors mon âge. Je lui dis qu’il n’avait pas le droit de me poser cette question. Il me dit alors : « fais pas le cave sinon on t’embarque pour entrave ». Je lui ai alors dit que je ne commettais aucune entrave et que s’il voulait avoir mon âge, il n’avait qu’à le faire convenablement. Il m’a alors demandé ma date de naissance : XXX. Un policier m’a alors demandé où j’habitais : Montréal. Où à Montréal ? XXX rue XXX Ils essayèrent de procéder à mon identification, ce qui prit quelques minutes. Pendant ce temps, un policier récupéra ma bicyclette et dit : « C’est fini le temps où les manifestants runnent la ville. Astheure c’est nous autre qui mène, as-tu compris ça mon osti d’épais ? » En regardant ma bicyclette et en parlant à ses confrères, « heylle regarder ça les gars, son « brake » marche pas pis y a pus de réflecteurs sur sa roue en arrière. On va être obligé de lui coller des tickets. » « Ouin, pis en plus, il roulait sur le trottoir sur l’autre rue. » a dit un autre policier. « Un autre ticket » s’est exprimé le premier. Autre processus d’identification. Durant les minutes qui suivent, les policiers, un après l’autre essaient de m’intimider, ayant même des comportements typiquement homophobes : « Regarde, y chie dans ses culottes l’ostie de moumoune. T’as peur astheur que c’est nous autres qui mène. Tu sortiras pas d’icitte, on va te faire ta fête pis tu vas aller retrouver tes chums en dedans. » Etc etc. L’identification terminée, un policier supérieur cagoulé vient me voir et me menace en me poussant sur le mur derrière moi, maintenant que les autres policiers retournent tranquillement vers le mini-bus : « Là, tu crisses ton camp, et pis si jamais j’te repogne dans la manif, ou dans n’importe quelle manif, moé pis mes gars on sort juste pour toé pis on te garantit que tu vas passer un mauvais quart d’heure. On va t’apprendre les bonnes manières, à notre façon, est-ce que c’est clair, est-ce que je me suis fait comprendre ? Est-ce que je me suis fait comprendre ? Pis si tu comprends pas, on a ton adresse, ça fait qu’on est capable de te retrouver n’importe quand, tu sais ce que ça veut dire. ».
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