Après huit mois de négociations intensives, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a conclu un règlement négocié avec la Société canadienne des postes (SCP). Le projet de convention collective, qui sera soumis sous peu aux syndiqué-e-s, serait d'une durée de 4 ans. "Nous sommes très heureux de la signature de cet accord de principe avec le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes qui reflète les besoins de Postes Canada, du STTP et de ses membres ainsi que de nos clients", a déclaré André Ouellet, président-directeur général de Postes Canada. Du côté syndical, Lynn Bue, négociatrice en chef et 2e vice-présidente du syndicat, explique que "la convention collective comporte des changements auxquels le Syndicat s'était initialement opposé mais nous estimons que les nombreux avantages négociés l'emportent sur les aspects négatifs."

Un rapport de force qui rapporte

Même si les détails ne seront officiellement rendu public qu'après ratification par les syndiqués lors d'assemblées à venir, le STTP donne un avant goût de la convention collective sur son site web. "Pourquoi le droit de grève est-il si important?, écris Lynn Bue, [parce qu'un] mandat de grève est l'outil le plus puissant d'un syndicat pour préserver les droits de ses membres et assurer leur avenir." Suit une liste d'une vingtaine de reculs proposés par l'employeur et évité grâce au rapport de force syndical.

Au chapitre des gains, le STTP accorde une importance particulière à deux aspects: la pleine sécurité d'emploi à l'ensemble des employé-e-s permanent-e-s (et l'augmentation du nombre de postes) et l'obtention du statut d'employés pour les 6 000 factrices et facteurs ruraux et suburbains qui seront maintenant couvert par une convention collective. Cette convention est séparée et d'une durée de 8 ans mais le STTP estime qu'elle "aura des avantages directs pour tous les travailleurs et travailleuses des postes durant des décennies". Autre points majeurs, le STTP obtient une réduction de la limite de poids maximal pouvant être soulevé seul, un projet pilote sur la semaine de 4 jours pour le quart de nuit et le recul de la sous-traitance. Au niveau financier l'entente prévoit des augmentations décente et une indémnité de vie chère (en cas d'inflation sévère).

Les 48 000 travailleurs et travailleuses des postes s'étaient donné-e-s un mandat de grève à 92%. Il ne fait aucun doute que c'est la menace de grève et la réputation militante du syndicat qui aura permis d'en arriver à une entente sans grève générale. La dernière grève aux postes a eu lieu en 1997 et avait duré deux semaines avant d'être réprimée par une loi spéciale du gouvernement fédéral.