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LA FARCE DE LA TROISIÈME VOIE

pier trottier, Jueves, Julio 24, 2003 - 09:26

Un Sommet se tenait à Londres à la mi-juillet réunissant les gouvernements de divers pays, particulièrement d'Amérique du Sud, en vue d'une intégration à ce qu'on a appelé la '' troisième voie '', réaction au néolibéralisme montant. Mais qu'est-ce que cette troisième voie?

Traduit de l'espagnol par : Pierre

LA INSIGNIA

17-07-03

La Farce de la Troisième Voie

Par Miguel Angel Ferrari
Argentine, juillet 2003

Le dénommé Sommet des Gouvernements ‘’ Progressistes ‘’, convoqué par le Premier Ministre britannique Anthony Blair dans les faubourgs de Londres, s’est terminé. Cette rencontre s’est appelée aussi celle de la ‘’ troisième voie ‘’, pour être inspirée des idées du sociologue Anthony Giddens qui, supposément, propose un chemin intermédiaire entre le capitalisme et le socialisme.

Cette réunion, à laquelle assistèrent 14 présidents et chefs de gouvernement, ex-présidents (tel William Clinton), personnalités internationales et 500 politiciens et intellectuels de partout dans le monde, compta sur la présence de Nestor Kirchner, Luiz Inacio Lula da Silva, Ricardo Lagos, le Chancelier allemand Gerhard Schröder, le Premier Ministre du Canada Jean Chrétien, le Président de l’Afrique du sud Thabo Mbeki et le secrétaire de l’Union Européenne Javier Solana, entre autres.

La même convocation à ce sommet pourrait être caractérisée de lamentable.

Que le premier ministre Blair aie exprimé à cette réunion ‘’ son désir de protéger les peuples qui sont sujets à répression brutale de la part de son régime ou gouvernement ‘’, lorsqu’il est coresponsable des tueries réalisées – et qui se réalisent en ces moments-ci – en Irak, est un exemple infini de cynisme comparable seulement sous les régimes fascistes.

Qu’on prétende montrer cette maigre ‘’ idéologie ‘’ du XIXè siècle, celle qu’ils nommèrent troisième voie comme une conception supérieure, est en accord avec ces temps. Et que, de plus, que l’on dise que cette proposition est contraire au néolibéralisme lorsque – en toute rigueur – dans tous les pays du monde où elle fut appliquée elle ne fit autre chose que d’approfondir les injustices de ce modèle pervers, dévastant la sécurité sociale, favorisant le grand capital concentré, augmentant le nombre d’indigents et, comme si cela était peu, favorisant l’aventure militariste du gouvernement néofasciste des États-Unis, rendant possible les grands négoces de l’industrie de l’armement, lubrifiée du sang d’hommes et de femmes de Yougoslavie, d’Afghanistan et d’Irak, pendant les brutales agressions ‘’ humanitaires ‘’ réalisées depuis le début des années 90 jusqu’à nos jours…qu’on prétende montrer cette prétendue idéologie comme progressiste est franchement inadmissible et doit être objet de répudiation par tous les peuples de la terre.

Ce qui se produit c’est que monsieur Blair veut blanchir son image publique abîmée, à la suite de la répudiable agression contre l’Irak. De la même façon que le ‘’ socialiste ‘’ espagnol, Javier Solana, prétend nous faire oublier les crimes de l’OTAN contre le peuple Yougoslave et les mêmes kosovares qu’il disait défendre, réalisés en 1999, lorsqu’il les passait en revue comme secrétaire général de l’alliance atlantique. Cette dernière étiquette peut s’appliquer à l’ex-président Clinton, principal responsable de l’agression contre la Yougoslavie et des bombardements punitifs et indiscriminés au Soudan et en Afghanistan, à la suite des attentats aux ambassades étasuniennes en Afrique orientale.

Ce sommet fut une véritable farce, une tragique farce, avec laquelle on prétendit maquiller un ensemble de gouvernants néolibérals responsables d’une mondialisation qui exclue les deux tiers de la population de la planète, qui charge d’effrayants criminels de guerre sur ses épaules. Pour cela, on invita des gouvernants progressistes comme c’est le cas des présidents Lula, Kirchner, Thabo Mbeki (Afrique du sud) ou Goran Persson (Suisse), comme une façon d’améliorer la moyenne morale des participants.

Mais ces farceurs n’y purent rien avec leur génie. Lorsque le président brésilien signala à ce sommet ‘’ les États-Unis pensent premièrement à eux-mêmes, deuxièmement à eux-mêmes et en troisième lieu à eux-mêmes ‘’, le président polonais, Aleksander Kwasniewski, ne put éviter une réaction violente, quelque chose comme un réflexe conditionné de soumission automatique à Washington et s’adressa à Lula lui disant : ‘’ On ne peut dire les choses ainsi ‘’, invoquant le respect qu’on devait aux E.U. pour leur lutte contre le fasciste depuis 60 ans en Europe. Le geste servile du président polonais, à indiquer ce que l’on doit ou ne doit pas dire, au président Lila, n’est pas dû – précisément – à leur conduite anti-fasciste, attitude qui serait louangeable, au compromis de son gouvernement avec le commandement des forces anglo-nordaméricaines en Irak, qui fut assigné à la Pologne sur un tiers de ce pays envahi et colonisé.

La déclaration finale du Sommet signale dans un des ses paragraphes que le Conseil de Sécurité des Nations Unies est ‘’ l’unique corps qui peut autoriser une action internationale afin d’affronter les crises humanitaires ‘’. Mais il paraît qu’on n’a rien dit en rapport que ce même Conseil est – selon la Charte de l’ONU – l’unique qui peut autoriser des actions militaires contre un autre pays membre. Des normes qui ont été violées par le pays gouverné par le ‘’ progressiste ‘’ Anthony Blair et son tuteur George W. Bush.

Réellement, ce fut inopportun la participation de gouvernants progressistes sans guillemets, à un peu moins de trois mois de la violation du droit international de la part de l’amphitryon. Bien sûr, cela peut échapper à quelqu’un que les gouvernements de ces ‘’ obscurs recoins du monde ‘’ - aux dires de Bush II – souvent se voient obligés de résultats, de leurs propres faiblesses, à agir sous le chantage moral des puissances centrales. Que soit porté à sa décharge la mentionnée attitude de Lula vis-à-vis des E.U., ou les paroles de Kirchner lorsqu’il leurs rappelle que les organismes financiers internationaux promenèrent de par le monde l’ex-président Carlos Menem, comme exemple de ce qui devait se faire en matière de politique économique.

Je ne me sens pas mal de m’asseoir à une même table avec l’ennemi, pendant qu’on met bien au clair quels sont les principes éthiques et les intérêts du peuple, celui qu’on représente, et qu’on lui dit exactement – à cet ennemi – ce qu’on pense, quoique cela puisse gêner le génuflexant président polonais.

Traduit de l’espagnol par :

Pierre Trottier, juillet 2003
Trois-Rivières, Québec, Canada

Source : La Insignia …………..www.lainsignia.org

Sur d’autres sujets on pourra consulter :

http://cf.geocities.com/pitrottier



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