|
Journaliste indépendante battue?tartosuc, Viernes, Julio 11, 2003 - 23:40
Frédéric Dubois
Ziba Kazemi, une photo-reporter agée de 54 ans, se retrouve dans un hôpital militaire de Téhéran après avoir subi un interrogatoire musclé en prison. Elle aurait été arrêtée puis battue après avoir pris des photos d'une prison de Téhéran le 23 juin dernier. C'est du moins ce qu'affirme la famille de Madame Kazemi, basée à Montréal. La journaliste se trouvait en Iran depuis seulement quelques jours lorsque les événements bien nébuleux se sont produits. Les versions officielles ne sont pas plus claires. Le quotidien Globe & Mail rapportait dans son édition de mercredi que le Ministère des affaires étrangères et du commerce international (MAÉCI) affirmait avoir eu confirmation que des diplomates canadiens avaient visité l'hôpital. L'énigme sur les conditions d'hospitalisation reste toutefois entière. L'accès des diplomates à cette ressortissante canadienne n'a pu être obtenu des autorités en présence. Pour ce qui est des sources politiques iraniennes, elles ne divulguent pas plus de renseignements. Leur position fait état du repos de Madame Kazemi dans un hôpital militaire, où elle se remettrait d'hémoragies cérébrales. Ziba Kazemi, qui collabore régulièrement depuis quatre à cinq ans au magazine Recto Verso, notamment dans l'édition de mars 2003 où elle signait un article sur la guerre en Afghanistan, se trouvait en Irak peu avant sa supposée arrestation du 23 juin. Depuis le début du soulèvement étudiant en Iran, plus d'une quinzaine de journalistes sont présumés avoir été incarcérés par les autorités de Téhéran. En réponse à ce blackout informatif caractéristique d'un contrôle très sévère de l'information par les instances militaires, le magazine Recto Verso, l'Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ), Reporters sans frontières Canada et la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) ont émis un communiqué de presse hier en après-midi. Ces quatre organismes ont fait pression sur le consulat iranien de Montréal, l'ambassade d'Iran à Ottawa ainsi qu'auprès du bureau du Ministre des affaires étrangères Bill Graham, dans la journée de vendredi. « Ce que nous demandons, c'est rien de moins que l'examen de Ziba par un médecin étranger et son rapatriement immédiat au Canada » de dire Anne-Marie Brunelle, coordonnatrice générale du magazine Recto Verso. Après le rapatriement, rajoute la coordonnatrice du magazine « Nous voulons que le gouvernement canadien exige des autorités iraniennes qu'elles s'expliquent sur les circonstances de son arrextation et les causes de son état actuel ». Jean-Sébastien Marsan, président de l'AJIQ a quant à lui dénoncé la violation des droits des journalistes indépendants dans cette affaire: « Les journalistes pigistes sont trop souvent vulnérables, soumis à l'arbitraire. Les gouvernements iranien et canadien doivent faire la lumière sur les événements et le sort de Ziba Kazemi » affirme Monsieur Marsan. Ce constat fait écho aux nombreux harcèlements et conditions précaires constatés chez les journalistes indépendants présents dans les zones de conflit d'Irak et d'Afghanistan. Au moment de sa probable arrestation, Madame Kazemi attendait un visa pour le Turkménistan voisin, où elle s'apprêtait à poursuivre son travail de photographe indépendante. L'Iran est la plus grande prison pour journalistes au Moyen-Orient selon le rapport annuel 2002 sur la liberté de presse de Reporters sans frontières. Le chiffre de 18 journalistes incarcérés à l'époque, se doit d'être réajusté depuis que les forces conservatrices de ce pays ont mené la charge contre les médias et journalistes présents sur les lieux des manifestations étudiantes de juillet 2003. Les manifestations étudiantes représentent la mobilisation la plus importante depuis la révolution islamique de 1979. Il est possible de se tenir au courant des circonstances de l'hospitalisation de Madame Kazemi en communiquant avec le Cabinet du Ministre de affaires étrangères au numéro (613) 995-1851 ou en passant par le numéro général d'information du ministère au 1 800 267-8376.
<b>Reporters sans frontières</b> défend la liberté de presse dans le monde
|
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une
Politique éditoriale
, qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.
|