BAYONNE: VIOLENCES POLICIERES GRATUITES
SUR 2 MANIFESTANTS:
Jeudi 12 juin 2003, lors d'une journée de grève, un rassemblement devant
le siège du MEDEF (CCI de Bayonne) était organisé par l'ensemble des
confédérations syndicales. En fin de rassemblement, quelques tags "Medef
ustela!" ("pourri!" en basque) apparurent sur des murs, au vu des forces
de l'ordre présentes autour de la CCI. Acte hautement provocateur,
inqualifiable et inadmissible à l'encontre du saint corps patronal connu
pour sa dignité et son irréprochabilité (licenciements abusifs,
répression anti-syndicale, délocalisations, accidents du travail,
etc....).
Horrifiés par la monstruosité de tels tags les policiers ne pouvaient,
bien entendu, rester indifférents. Mais plutôt que d'interpeller l'infâme
délinquant sur le lieu même du délit, ils préféraient patienter et
cueillir le monstre à un autre moment, si possible loin de la foule. Ce
qui fut fait une demi-heure plus tard à plusieurs centaines de mètres du
Medef ( près de l'ancien cinéma "le Marine").
Vers midi, alors que le présumé coupable rejoignait le centre ville avec
d'autres manifestant-es, une voiture de police banalisée s'arrêta à son
niveau. En descendirent deux flics en civil qui essayèrent
d'interpeller le "suspect". L'un d'eux (M. Lefèvre) est connu comme
porte-parole du syndicat UNSA Police.
Vu l'attitude agressive de ces deux flics, l'interpellé, craignant des
dégâts sur son téléphone portable, détachait sa sacoche-banane qu'il
passait à un de ses voisins. Ce dernier fut immédiatement jeté à terre,
si violemment que sa tête heurta le trottoir. Inerte, du sang coulant de
sa tête, il semblait être mort ( il y a quelques années, pendant les
fêtes de Dax, un professeur, bousculé par un de ses élèves, était décédé
de la même manière).
D'autres policiers en tenue , venus en renfort, maîtrisèrent le
"suspect" en l'immobilisant au sol, une clé du bras dans le dos. Ils
n'avaient, à ce moment-là, aucune difficulté pour lui passer les
menottes. Volontairement l'un deux s'acharna sur son pouce (bilan :
entorse et dix jours d'arrêt de travail). Transporté au commissariat de
Bayonne, l'interpellé sera libéré une heure plus tard ( sans garde à vue
) après avoir décliné son identité mais en refusant toute déclaration
ainsi que de signer le procès verbal. Plus tard il fut injurié et menacé:
"...con de basque! (c'est un militant connu de la cause basque,
appartenant au syndicat LAB) ... au moins là-bas ils savent les faire
parler (en faisant allusion à la torture pratiquée en Espagne), ...si tu
portes plainte avec ton collègue, nous on te met rébellion et violences
sur agents ...tu sais bien qu'ici le procureur et les juges seront
toujours de notre coté ...".
Pendant ce temps, l'autre blessé (syndiqué CGT du Livre) se retrouve à
l'hôpital, choqué, souffrant de maux de tête (6 points de suture au cuir
chevelu, blessure à l'épaule, trente heures de mise en observation pour
perte de connaissance et... 8 jours d'arrêt de travail). Il a failli
perdre la vie! ... tout ça pour avoir été au coté d'un présumé auteur de
simples tags.
A l'hôpital, trois flics en civil sont venus l'interroger par deux fois.
Le soir même, lors de l'AG interpro , à la Bourse du Travail, plusieurs
personnes, témoins, ont fait part de leur indignation face à de telles
violences policières gratuites.
Les deux victimes ont porté plainte, contre la Police, pour coups et
blessures (plusieurs lettres de témoins à l'appui).
Affaire à suivre...
Bayonne, le 27 juin 2003
* LAB : syndicat des travailleur-ses du Pays Basque, implanté en Pays
Basque Nord depuis avril 2000; en PB Sud depuis 1975, mais légalisé en
1978.
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