Ce texte a d'abord été écrit dans le contexte de la conférence de
l'Action Mondiale des Peuples, fin août 2002 à Leiden où se retrouvèrent
pendant une semaine quelques centaines de militant-e-s anticapitalistes
venu-e-s de divers coins d'europe. Le patriarcat devait y être au départ
un thème transversal, et donc plus ou moins présent dans tous les débats.
Il s'est au final retrouvé largement absent de la plupart. Ce texte
s'adresse à la base à des hommes militants et/ou impliqués dans des
espaces et pratiques autogestionnaires.
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Date: Wed, 9 Jul 2003 00:45:50 +0200 (CEST)
From: ni co lu
Subject: (fr) Réflexions sur (dé)construction masculine et anticapitalisme
Réflexions sur la (dé)construction masculine et le militantisme
anticapitaliste
Ce texte a d'abord été écrit dans le contexte de la conférence de
l'Action Mondiale des Peuples, fin août 2002 à Leiden où se retrouvèrent
pendant une semaine quelques centaines de militant-e-s anticapitalistes
venu-e-s de divers coins d'europe. Le patriarcat devait y être au départ
un thème transversal, et donc plus ou moins présent dans tous les débats.
Il s'est au final retrouvé largement absent de la plupart. Ce texte
s'adresse à la base à des hommes militants et/ou impliqués dans des
espaces et pratiques autogestionnaires. J'espère qu'il pourra en
intéresser plus largement d'autres. Ce texte s'adresse à un "nous"dans
lequel je m'inclus, et s'il interpelle parfois vigoureusement, il cherche
tout d'abord à m'interpeller moi-même. Il s'appuie aussi sur diverses
discussions non-mixtes et mixtes au sein de sans-titre. J'espère qu'il ne
sera pas pris comme une diatribe moralisatrice mais au contraire comme
une invitation pleine d'espoir à nous poser des questions et à agir.
Préalable : à l'intention de ceux qui pensent que parler, aujourd'hui
encore, d'oppression patriarcale dans notre société est dépassé, et qu'il
est d'autres problématiques beaucoup plus pertinentes (il est possible
pour les autres de passer directement au paragraphe suivant).
Le capitalisme a bien voulu, au cours de ce siècle, faire dans les pays
riches quelques compromis historiques et permettre à ces anciennes
esclaves au foyer d'accéder de plus en plus égalitairement aux
"libertés"du travail salarié et de la consommation. On note aussi
heureusement quelques évolutions indéniables suite à des siècles de
résistances souterraines et de luttes collectives féministes pour plus de
liberté et d'autonomie : possibilité d'autonomie financière, contrôle des
naissances, reconnaissance d'un droit à une sexualité épanouissante,
accroissement de la participation à la vie sociale et politique, début
d'une participation des hommes au travail ménager... Ces quelques acquis
et changements théoriques de statut restent néanmoins bien insuffisants.
Les structures fondamentales sur lesquelles s'appuient la différenciation
des genres et la domination patriarcale restent en effet souvent
inchangées :
- - la division des tâches et la double journée travail + ménage pour les
femmes reste la réalité de la majorité des foyers ;
- - dans la sphère publique (que ce soit les collectifs gauchistes, les
entreprises ou les institutions politiques) les rôles organisationnels et
décisionnels, voire même les rôles tout court, restent majoritairement
l'apanage des hommes ;
- - les femmes sont toujours généralement vues et éduquées comme des êtres
faibles, à la vue courte, et dirigées par leurs sentiments et leurs
émotions tandis que l'on considère que les hommes comprennent,
réfléchissent et changent le monde avec leur esprit rationnel et leurs
outils ;
- - l'homme est toujours vu comme la norme et la femme en négatif comme la
différence, l'homme comme libre de déterminer son être et la femme comme
engluée dans des déterminations "naturelles";
- - depuis l'amour courtois et la construction de la culture occidentale,
l'homme est l'acteur qui doit prouver sa valeur par des exploits, tandis
que la femme a pour rôle passif de refléter cette valeur en se montrant
séduite par l'homme et en s'affichant à ses cotés comme une médaille ;
- - les femmes sont des objets de consommation sexuelle et des arguments de
vente avant d'être douées de raison et de parole ;
- - les femmes sont toujours les premières victimes des viols, violences
conjugales, harcèlements, intimidations, menaces, de la peur de sortir
seules et des divers traumatismes qui en découlent et étouffent leur vie
; - le droit à jouir de leur corps leur est encore souvent contesté ou
alors comme des dominées ravies par la sexualité masculine ;
- - elles doivent toujours, sous la pression sociale, obéir à des normes de
beauté aliénantes.
Bon j'arrête la liste... là n'est pas l'objet de ce texte. Tant mieux si
des exceptions à ces normes sont de plus en plus courantes dans certains
contextes, mais elles n'en restent pas moins actuellement vraies.
Pour quelques chiffres, infos, précises et analyses à ce sujet, une
petite bibliographie annexée à ce texte propose des lectures profitables.
Le patriarcat et le système capitaliste en nous
Commençons par deux définitions pour situer ce que ces mots recouvrent
dans ce texte. Elles sont personelles car je trouve en la matière le
dictionnaire assez patriarcal et capitaliste.
Patriarcat
Système social, politique, culturel, sexuel et juridique historiquement
basé sur l'autorité prépondérante des pères de la cellule familiale à la
sphère publique, et caractérisé par la domination des hommes sur les
femmes (voir illustrations ci-dessus).
Capitalisme
Système économique, politique et social fondé sur la propriété privée des
moyens de production et d'échanges. Dans le système capitaliste, la
dynamique primordiale est la recherche du profit et la concurrence entre
les entreprises. Selon la théorie marxiste, le capitalisme est régi par
la recherche de la plus-value grâce à l'exploitation des
travailleur-euse-s par ceux qui possèdent les moyens de production et
d'échange. Je rajouterai que les forces en présence ne se scindent pas
aussi facilement en deux classes distinctes et que le capitalisme
fonctionne plus généralement grâce à la domination des plus
puissant-e-s/possédant-e-s sur les moins
puissant-e-s/possédant-e-s à chaque niveau de l'échelle sociale.
Ce texte ne vise pas à fondre dans un seul problème patriarcat et
capitalisme, mais à lier sur certains aspects les deux problématiques. Je
pense que l'on peut en théorie imaginer qu'un grand nombre de femmes
s'approprient les valeurs et privilèges actuellement détenus par les
hommes et propres au capitalisme, et donc une hypothétique société
capitaliste où l'oppression genrée soit beaucoup moins présente. On peut
aussi imaginer que le capitalisme disparaisse et que l'oppression
patriarcale soit toujours aussi présente, tout comme elle a pu l'être, à
ma connaissance, dans des modes d'organisation sociale qui nous ont
précédés. Il me semble néanmoins, comme je vais l'exposer, que ces deux
systèmes d'oppression reposent pour l'instant souvent sur un ensemble de
valeurs communes et complémentaires. Une grosse différence, c'est que
dans le premier, patriarcal, les hommes sont pour la plupart
bénéficiaires et oppresseurs, tandis que dans le second, capitaliste, une
majorité des hommes et des femmes en sont victimes... Ce qui ne veux pas
dire que toutes les femmes sont victimes du patriarcat au même degré ni
que tous les hommes sont pareillement de méchants oppresseurs. Il y a
aussi, bien sûr, des hommes opprimés parce qu'ils ne peuvent/veulent pas
répondre aux valeurs masculines : "timides
Asunto:
Comment tourner en rond pendant une dissertation
Autor:
Anonyme
Fecha:
Jue, 2003-07-10 11:03
looooooongue et ennuyeuse d'un jeune gauchiste pseudo bien pensant qui a des arguments contraires et qui ne signifie pas grand chose.
[ ]
Asunto:
tu es d'une autre époque il me semble....
Autor:
Anonyme
Fecha:
Jue, 2003-07-10 20:53
"Les filles de mon âge ne savent ni coudre, ni cuisiner, ni tenir maison. Pourquoi? Parce que la génération de mères de 40-50 ans (enfin pas toutes, mais la plupart) sont pétries de féminisme et ont éduqué leurs filles en leur faisant croire qu'elles auraient toutes des métiers d'homme, des postes importants de dirigeantes. Que l'important était les études, la carrière, l'indépendance financière.
Elles ne leur ont pas montré à tenir une aiguille ni un balai. Après tout, d'ici à ce qu'elles soient grandes, on aurait inventé les robots domestiques, non? Par contre, ces mêmes mères ont élevés leurs fils dans un esprit "d'égalité" et de "partage des tâches": ils devaient savoir coudre, cuisiner, faire le ménage, pour aider leurs femmes... parties travailler à leur poste très important. Voilà pourquoi mon chum savait coudre, et pas moi. Il m'a appris depuis, mais quelle humiliation!
Malgré le progrès technologique, malgré le travail des femmes, il faut toujours faire la cuisine, le lavage et le ménage. Par votre faute, nous, jeunes femmes, ne sommes pas préparées à effectuer ces tâches. Peut-être qu'une scientifique fraîchement sortie de son programme universitaire subventionné par "Chapeau les filles" pourrait créer de toutes pièces un séduisant androïde ressemblant à Tom Cruise, qui viendrait faire le ménage et la cuisine chez les dames...
En attendant, il reste le sarcasme. Et la machine à laver à remplir."
En lisant certains textes de Sophie sur le site indiqué (très remonté contre les féministes, homophobe et j'en passe), j'ai compris que des femmes avaient intérêt à être masculinistes même si (d'après ma vision) ça n'a aucun sens.
Ces femmes, et Sophie en témoigne directement et aussi indirectement, veulent être au foyer("j'avais fondé un "Cercle des fermières", formé de femmes au foyer "), dans une tâche reconnue par leur "homme", une tâche qui leur évite de se confronter à la vie professionnelle dont elles ne veulent pas ("dont le but principal est d'être des mères de famille."). Elles veulent se réaliser dans une maternité confortable avec un homme qui "fait vivre" tout le monde (Sophie ne semble pas imaginer qu'elle peut divorcer), et n'ont pas une grande maturité politique ni sociale ("cette graine de communistes en poncho qui ne pensent qu’à brandir des pancartes").
Et si papa était ouvrier tu serais où on te pose ??
Le vrai danger pour le féminisme, ce ne sont pas les supposées extrêmistes, mais bien toujours les fans du ("C’est ce que je suis : une femme à la maison, qui suit des cours pour se désennuyer car elle n’a pas encore d’enfants."), lesquelles associées, particulièrement sur le web, aux pères qui en veulent à la terre entière donnent un mélange détonnant ultra réactionnaire.
Le choix de Sophie ne sera peut-être pas définitif...Elle n'a pas compris qu'un mariage est un contrat de divorce.
Courage, le plus dur est devant toi, tu changeras d'avis.
Lorsque j'écoute les commantaires des féministes je me demande constament si elles comprennent que le but de chaque humain est d'évoluer et d'atteindre par son développement une vision du monde qui lui confère un sentiment d'épanouissement. L'évolution n'a d'autre fonction que de se libérer de nos peurs et de s'ouvrir aux autres (selon moi disons et je résume...). Dans cette perspective, est-ce que les féministes peuvent comprendre que la domination qui apparait comme inhérente au système patriarcat ne rapporte pas plus de satisfaction aux hommes,mais qu'ils contribuent à la dynamique de peur qui prévaut dans un monde individualiste et désireux de réussite?
J'ai l'impression que l'opposition que vous manifestés n'a rien de constructive. Ok, vous vivez l'oppression.......................................... mais est-ce que celui qui oppresse est mieux??? Est-ce que son développement lui permet un épanoissement?
Voilà!il me semble que nous devrion centrer nos discours sur la nécessité pour l'humanité de s'ouvrir et d'évoluer conjointement....
Décrochez de votre opposition! Contruisez!
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