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Le 1er juillet est passé... pas la crise du logementNicolas, Miércoles, Julio 2, 2003 - 14:53
FRAPRU
Le Front d'action populaire en réaménagement urbain est soulagé que le 1er juillet se soit passé sans que des familles ou des personnes ne soient totalement laissées sans aide dans la plupart des villes affectées par la pénurie de logements locatifs, dont Montréal, Québec, Gatineau, Longueuil, Laval et Lévis. Le FRAPRU n'y voit toutefois pas un objet de réjouissance. Il met plutôt les autorités politiques et les médias en garde contre le danger de prendre l'habitude de la crise, de la banaliser ou pire encore d'en nier l'existence. Le FRAPRU ne trouve rien de banal à ce que plusieurs milliers d'appels à l'aide aient été reçus dans les centres d'urgence mis en place par les villes, dont plus de 4000 à Montréal et 923 à Québec. Il ne considère pas normal qu'autour de 2000 ménages aient réclamé une aide financière au logement (supplément au loyer) dont un peu plus de 1000 qui y ont jusqu'ici été déclarés admissibles, ces chiffres étant respectivement de 1334 et de 654 à Montréal. Il s'inquiète de plus que plusieurs centaines de ménages, dont 438 reconnues officiellement à Montréal, soient toujours sans logement, obligés d'être hébergés en polyvalente ou résidence étudiante ou, pour la grande majorité, chez des parents, des amis, des connaissances. Selon le FRAPRU, même si le 1er juillet est passé, de grands défis attendent maintenant le gouvernement et les villes concernées. S'assurer de la continuité de l'aide Certains de ces défis se posent à très court terme. Le premier relève du gouvernement québécois qui doit s'assurer qu'il y ait toujours un nombre de suppléments au loyer suffisant pour venir en aide aux ménages sans logis non seulement au cours des prochaines semaines, mais aussi tout au long de l'année. Son programme d'aide d'urgence aux ménages sans logis connaissant une pénurie de logements prévoit en effet que les municipalités intéressées pourront offrir une telle aide financière à tout moment durant l'année. Or, si la tendance actuelle se maintient, il risque de rester bien peu de suppléments au loyer sur les 1500 financés par le gouvernement, une fois passée la période du 1er juillet. Selon le FRAPRU, plusieurs centaines de demandes supplémentaires risquent en effet d'être acceptées dans les tous prochains jours, comme ce fut le cas l'an dernier, s'ajoutant ainsi au millier de demandes déjà acceptées. Le FRAPRU tient par ailleurs à s'assurer que tous les ménages qui demeurent sans logis ou qui le deviendront dans les prochaines semaines et les prochains mois auront accès aux mêmes services qu'autour du 1er juillet, notamment en termes d'hébergement, d'entreposage des meubles et d'aide financière au logement. L'organisme demande donc à toutes les municipalités concernées, en premier lieu aux plus populeuses, de se prévaloir du volet 2 du programme d'aide d'urgence aux ménages sans logis qui permet de leur offrir des services à l'année longue. Elles doivent cependant pour ce faire adopter leur propre programme d'urgence et être prêt à en partager les coûts avec le gouvernement. Le FRAPRU espère notamment que le projet de centre de référence planifié par la Ville de Montréal pour les familles sans-logis deviendra réalité dans les meilleurs délais possibles, ce qui nécessitera une aide financière plus substantielle de la part du gouvernement du Québec. Ne pas être dans la même situation, les prochains 1er juillet Même si le FRAPRU admet que la gestion de la crise du logement s'est améliorée par rapport au 1er juillet 2002 et surtout du 1er juillet 2001, il ne souhaite pas continuer à aller ainsi de mesures d'urgence en mesures d'urgence. Il ne voit pour ce faire qu'une seule solution, soit la construction de logements locatifs en nombre suffisant, en insistant toutefois pour qu'ils soient réellement accessibles financièrement aux ménages à faible et modeste revenus qui sont les véritables victimes de la crise actuelle. Selon l'organisme, la seule formule permettant de garantir à la fois l'offre de nouveaux logements et leur accessibilité financière est celle du logement social. À court terme, l'organisme souhaite donc une importante accélération de la construction des logements sociaux déjà financés par le gouvernement. Alors que 1277 logements sociaux ont été réalisés à l'échelle du Québec entre les 1er juillet 2002 et 2003, le FRAPRU estime que 2200 logements sociaux supplémentaires pourraient, avec un minimum de volonté politique et de moyens bien concrets, être prêts d'ici le 31 décembre 2003 et un total de 4400 d'ici le 30 juin 2004. Or, il s'agit pour le FRAPRU d'un strict minimum, qui exige simplement de construire dans les meilleurs délais possibles des projets de logements sociaux déjà approuvés. À Montréal où à peine 295 logements ont été rendus disponibles depuis le 1er juillet dernier, le responsable de l'Habitation, Michel Prescott, s'est personnellement engagé, lors d'une rencontre avec des organismes communautaires tenue le 27 juin dernier, à ce qu'au moins 722 logements de plus voient le jour avant le 31 décembre et un total de 2103 entre les 1er juillet 2003 et 2004. À Québec, il serait possible de rendre disponibles un minimum de 725 logements sociaux d'ici le prochain 1er juillet, contre seulement 152 au cours de la dernière année. Le FRAPRU réclame par ailleurs du gouvernement Charest qu'il respecte intégralement son engagement de financer 13 000 logements sociaux et abordables d'ici 2007. Il rappelle qu'il manque pour ce faire au moins 58 millions $ qui étaient prévus dans le budget Marois de mars mais pas dans celui de juin du ministre libéral des Finances, Yves Séguin. Par ailleurs, il déplore vivement que le gouvernement favorise de plus en plus ouvertement des subventions à des promoteurs privés pour les encourager à construire des logements locatifs pouvant se louer jusqu'à 800 $ par mois pour un 4 1/2 et ce, au détriment de logements sociaux à loyers beaucoup plus accessibles. Alors que le budget péquiste de novembre 2001 prévoyait que 1500 des 13 000 logements annoncés allaient être réservés à cettte fin, ce nombre s'élève maintenant à 2600. Le nombre de logements sociaux a diminué d'autant, s'indigne le FRAPRU. |
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