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Guindonville : à un jour de l’éviction, la résistance perdurebatiste, Lunes, Junio 30, 2003 - 18:37
Batiste W. Foisy
VAL-DAVID, 30 JUIN 2003 – Toutes les Hautes Laurentides sont conquises par le parasitage touristique. Toutes? Non, car un petit hameau peuplé d’irréductibles Guindonvillois résiste encore et toujours à l’envahisseur. Le site de la résistance: http://guindonville.ca.tc/ Le Couac de mars 2003 est une référence pour comprendre le fond de l'Affaire Guindonville. * Ateliers à Guindonville Compte-rendu VAL-DAVID, 30 JUIN 2003 – Toutes les Hautes Laurentides sont conquises par le parasitage touristique. Toutes? Non, car un petit hameau peuplé d’irréductibles Guindonvillois résiste encore et toujours à l’envahisseur. « Ici, c’est une petite communauté. […] Ils vont construire un parking par-dessus et du même coup, ils vont écarter les gens qui fittent moins dans le décor. » Celle qui dit ça s’appelle Cynthia. Cela fait maintenant quatre jours qu’elle est à Guindonville, un petit terrain sur lequel reposent sept maisons à loyer modique. Il y a un an, Guindonville a été exproprié par la ville de Val-David qui projette d’y construire un grand stationnement à l’usage des villégiateurs. « Je m’en allais au B.-C., je suis arrêté pour voir ma sœur qui habite ici et j’ai décidé de rester. La cause m’a touché. », raconte Cynthia. Les locataires de Guindonville ont jusqu’à ce soir minuit pour quitter les lieux, après quoi la municipalité sera en droit de les évincer pour prendre possession du bien qu’elle s’est arbitrairement arrogé. En attendant, la vie continue à Guindonville. Des sympathisants d’un peu partout viennent apporter leur soutien à la petite communauté marginale. Ils ont érigé une scène où des artistes peuvent se produire pour les appuyer dans leur lutte. Au fond de celle-ci on trouve Christian et son lap-top. Ce technicien mutimédia qui habite là depuis un mois anime la place. DJ, il s’assure que le site soit constamment bercée de bons sons. C’est aussi lui qui assure la permanence du site internet officiel de Guindonville (http://www.guindonville.ca.tc). Il y a colligé de nombreux articles de journaux sur la question et ajoute sans cesse de nouveaux vidéos de la résistance. Il compte même diffuser en direct, prochainement. Christian estime que les médias qui ont couvert le dossier n’ont pas montré toute la vérité. Quelle vérité n’a pas été abordée? « La souffrance », lance-t-il, laconique. Où ira-t-il si on l’évacue? « J’ai un plan B, mais je veux pas en parler, maintenant », dit-il. Est-ce qu’il pense quitter Val-David? « Non, je vais rester ici. C’est une place vraiment artistique. Je veux pas aller ailleurs. » En effet, Val-David a un lourd passé de ville artistique et marginale. Peuplée d’ésotériques et d’écolos en tous genres, Val-David est la municipalité qui a inventé les boîtes à chanson. Depuis des dizaines d’années cette petite municipalité des Laurentides est célèbres pour ses artistes, ses contre-culturels et son rythme de vie déjanté. Mais désormais, dans l’impulsion de la « Mont-Tremblantisation » des Laurentides, la ville se réoriente vers le tourisme de luxe, une industrie incompatible avec des endroits tels que Guindonville. À l’occasion d’une assemblée municipale où la question de l’expropriation de Guindonville a été abordée, en octobre dernier, le maire de Val-David a été on ne peut plus clair à ce sujet. « Les pauvres et les artistes, ils peuvent s’en aller à Sainte-Lucie, ça coûte moins cher! », avait-il déclaré, sans se rendre compte qu’il venait d’assassiner l’âme même de sa population. Comme résume Bob qui habite Guindonville depuis un an et qui a justement choisit cet endroit pour son côté « simplicité volontaire » : « Si les artistes se poussent, y en a plus de Val-David. » Drôle de hasard, trois complexes hôteliers bordent, tels des camps retranchés romains autours du village gaulois, les limites de Guindonville. Parmi ceux-ci on retrouve l’auberge La Sapinière, fin du fin en matière d’hébergement haut de gamme entre Sainte-Adèle et Saint-Faustin. Une nuitée à La Sapinière en saison régulière coûte, au bas mot, 140 dollars! Aucun des responsables de ces établissements n’a voulu commenter la situation pour le CMAQ. Mais gageons quand même qu’un parking leur ferait plus plaisir qu’une gagne de granolas (!?!). À partir de maintenant, un grand spectacle en appui à Guindonville est organisé. Parmi les musiciens invités, mentionnons le grand jazzman Allan Berger ainsi que le mythique Coco, ancien propriétaire de l’illustre café-bistrot Chez Coco qui avait été, lui aussi, fermé dans cette vague abjecte de commercialisation de Val-David. DEMAIN, ON VOUS ATTEND TOUS POUR EMPÊCHER CET AFFRONT HONTEUX AUX DROITS D’EXISTER ET DE S’AUTO-DÉTERMINER.
Site officiel de la résistance
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