Montréal et Saguenay, le 24 juin 2003. Au nom du Comité exécutif de l’Union des forces progressistes, les deux porte-paroles Molly Alexander et Pierre Dostie ont tenu à offrir «la joie, la paix, et la justice pour chaque membre de la nation québécoise». Pour que ces voeux appellent la réalité, nous souhaitons que les québécoises et les québécois puissent gagner un peu plus de pouvoir sur leur environnement, sur leur vie et ainsi participer non seulement à l’enrichissement collectif mais aussi aux décisions collectives qui affectent leur vie quotidienne et goûter aux fruits de la richesse collective par une redistribution équitable de celle-ci».

Une conception citoyenne inclusive, c’est-à-dire républicaine de la nation

Nous remercions les québécoises et les québécois venus d’ailleurs, parfois au péril de leur vie, pour leur courage d’affronter tant d’obstacles et pour la riche diversité qu’ils et elles apportent à notre culture, malgré certaines attitudes parfois marquées par l’ignorance et la peur de l’autre. Nous saluons les québécoises et les québécois dont la langue maternelle est autre que le français, cette langue de la «majorité francophone», minoritaire en cette terre d’Amérique, qui a tant besoin d’être valorisée et protégée et que nous avons la responsabilité de rendre accessible et attrayante afin qu’elle soit encore davantage commune. Nous reconnaissons chez l’immense majorité des québécoises et des québécois de souche cette ouverture à l’autre, à la différence, cette ouverture sur le monde que procure la confiance en soi et en sa valeur propre. Nous n’oublions pas («je me souviens») que notre jeune nation s’est fondée suite au contact intime avec d’autres nations, celles-là millénaires et habitant déjà cette terre bien avant nous et dont les sagesses, les techniques de survie et les médecines traditionnelles ont littéralement permis notre survivance, surtout par temps froid et enfin contribué à façonner notre identité nationale. Ne sommes-nous pas «frères et soeurs de sang» ? Malgré des siècles d’oppression dont ont été et sont encore victimes les Premières nations, avec notre complicité plus ou moins active, nous voulons aujourd’hui contribuer à la nécessaire réconciliation avec elles dans l’honneur, la reconnaissance et le respect mutuel.

Construire des solidarités

Ce sont des temps difficiles où règne une idéologie individualiste qui pousse à l'ombre du néolibéralisme conquérant. Les règles de droit sont bafouées pour imposer la loi toujours injuste du plus fort au service des empires industriels. En ces années fragiles où sont menacés les acquis sociaux et les instruments collectifs que notre nation s'est donnée, où l’universalité des programmes sociaux est menacée, la prévention et l’éducation sacrifiées sur l’Autel de l’État minimal, cet État qui devrait être voué au bien commun, à l’aménagement des conditions favorisant la participation des citoyenNEs aux décisions et à l’enrichissement collectif, à la redistribution de cette richesse, en ces années où notre sentiment d’impuissance est proportionnel à la capacité des empires de projeter une image de toute-puissance, la loi de la solidarité ne ment toujours pas. En effet, c’est encore par la lutte et la solidarité sans faille que nous pouvons encore marquer des gains. En témoignent les conflits de travail (ex : Louisiana Pacific à Chambord) qui peuvent durer parfois plus d’un an de grève ou de lock out où la solidarité fait la différence et peut rendre la victoire possible.

Ce même esprit solidaire s’est récemment manifesté de façon particulièrement massive au Québec lors des puissantes manifestations contre la guerre de l’Empire démontrant qu’à l’ère du néolibéralisme niveleur et réducteur, les petites communautés nationales, même situées aux marches de l’Empire, ont encore leur place au soleil.

Indépendance du Québec et projet de société

En ces années de division, de confusion et de tant de diversions, qui profitent aux promoteurs du néolibéralisme, construisons des solidarités dans tous les champs de lutte. L’Union des forces progressistes s’inscrit dans un processus de rassemblement et de développement de l’unité des diverses composantes de la gauche québécoise. Nous nous employons à construire un parti, un véhicule politique qui sera porteur d’un projet de société de justice et d’équité pour tous et toutes et dans lequel les classes populaires pourront enfin se reconnaître. Pour l’UFP, la lutte pour l’indépendance est un moyen de notre émancipation sociale. C'est en forgeant une conscience de cette identité collective plurielle qu’est la nôtre, à travers la lutte contre le néolibéralisme, que nous pourrons unifier cette nation.

Le 24 juin est une occasion de se rappeler le sens de notre quête nationale qui se vit en fait jour après jour.

Bonne fête nationale !

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Pierre Dostie V-P et porte-parole,
pier...@ufp.qc.ca

Molly Alexander, V-P et porte-parole,
moll...@ufp.qc.ca