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Projet Temps d'arrêt du SPVM, la suite.Marie-Neige, Viernes, Junio 20, 2003 - 15:02
Farah Abdill, Membre de la coalition des travailleuses et travailleurs du sexe
Juste à lire le titre, ça saute au yeux. Juste à lire le titre, ça saute au yeux. Ce projet du SPVM sonne d’une part comme le déclenchement des hostilités contre les travailleuses du sexe pour les mois à venir. D’autre part, il est clair que la démarche évoque la conduite d’un hypothétique ordre moral, lequel permet l’expression de tout sentiment d’intolérance, d’exclusion, de jugement et de condamnation.Ce qui fâche d’avantage les teneurs de cette option, c’est la vérité, la réalité historique qu’a traversé le travaille du sexe dans le temps. Honnêtement, je ne pense pas que la SPVM et ceux qui leur font pression soient convaincus, aujourd’hui plus qu’hier, à régler de façon définitive le travail du sexe. Je ne pense pas non plus que, dans son évolution, la société a acquis les outils nécessaires pour l'élimination totale du travail du sexe. Traduire l’agent de moralité à faire disparaître la prostitution revient à ordonner le physicien à arrêter le temps. Et c’est là qu’apparaît tout de suite l’énorme négligence dans ce projet. Et pourtant il y a de quoi se réjouire à constater qu’il y a maintenant,aussi préjudiciable qu’il soit, quelque chose sur la table, nous permettant l’accès, sans doute dérisoire mais réelle, quant à la réalisation d’une éventuelle reprise de dialogue dans la recherche commune de solutions humaines et durables. Le danger que je redoute le plus est le silence, l’indifférence, c’est pour moi l’ennemi à combattre.Plus les problèmes pourrissent dans l’indifférence, plus les conséquences nous empoisonnent toute l’existence, plus les frustrations s’accroissent et plus nous risquons de croire à des procédés simplistes et expéditifs. C`est pourquoi il est de notre responsabilité de s’investir sincèrement à la recherche, sans cesse continue d’une alternative, laquelle, par son existence, même en dialogue de sourd, nous emmènerait à espérer à un réel aboutissement. Ce que l’indifférence ne peut nous offrir. Je me refuse à rester éternellement à la marge de la société, je fais parti de la société, je suis moi aussi la société. De ce fait, je rejette totalement la place qui m’est octroyé dans ce projet et je demande la participation de tous les acteurs, dans le respect et la dignité de chacun, à l’élaboration d’un avenir meilleur pour toutes et tous, y compris moi Farah Abdill
Coalition pour les droits des travailleuses et travailleurs du sexe
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