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Budget Séguin : La pensée magique du néolibéralisme au pouvoir

Anonyme, Jueves, Junio 12, 2003 - 21:14

Carl Desjardins



Québec, jeudi 12 juin 2003- Depuis le changement de gouvernement à Québec, on assiste de plus en plus à un virage prononcé vers un discours néolibéral. Le budget du ministre des Finances Yves Séguin présenté hier annonce des compressions qui vont atteindre 1,5 milliards de dollars. Il y a une réduction des crédits d’impôt et des congés fiscaux destinés à la culture, à la recherche et au développement de l’ordre de 12,5 %. Bref l'État se désengage.

* Des mesures insuffisantes pour le logement


* Aucun moyen pour le plan de lutte à la pauvreté prévu par la loi 112


* Des baisses dans les subventions aux entreprises
mais le maintien du mouvement de baisses de taxes sur le capital.

Cliquez ici pour en savoir plus.

À lire aussi :
* Réactions des mouvements sociaux au budget Séguin

* Le Budget 2003-2004 commenté par Gaétan Breton de l’UFP :
Un budget trompeur qui, malgré ses prétentions de transparence, comporte un double discours

* Le Budget 2003-2004 commenté par le Collectif pour un Québec sans pauvreté:
Lutte à la pauvreté: Le gouvernement n'a pas de parole

Sur Cybersolidaires : Québec : Un budget désastreux sur les plans social et économique

Québec, jeudi 12 juin 2003- Depuis le changement de gouvernement à Québec, on assiste de plus en plus un virage prononcé vers un discours néolibéral. Le budget du ministre des Finances Yves Séguin présenté aujourd’hui annonce des compressions qui vont atteindre 1,5 milliards de dollars. Il y a une réduction des crédits d’impôt et des congés fiscaux destinés à la culture, à la recherche et au développement de l’ordre de 12,5 %.

En Éducation, on annonce une hausse de 397 millions de dollars du budget de fonctionnement du ministère. Mais il est possible de dire qu’il n’y a pas de réel réinvestissement en éducation car le gouvernement ne tient pas en compte du coût de la vie. Bref, cette hausse ne vise uniquement qu’à permettre de maintenir le fonctionnement actuel. Selon François Legault du parti québécois et Mario Dumont de l’Action démocratique du Québec, il y a en réalité une compression de l’ordre de 200 millions de dollars.

Dans le domaine de la Santé, on annonce une hausse de 7,2 % du budget, ce qui se résume à une hausse de 1 287 millions de dollars. Par contre, le ministre annonce par la même occasion que les budgets des autres ministères seront gelés.

Lutte à la pauvreté
Le gouvernement libéral ajoute un maigre 5 millions de dollars pour la lutte à la pauvreté sur budget total de 55 milliards de dollars. Pourtant, le parti libéral s’était engagé à respecter la loi 112 visant à lutter contre la pauvreté qui l’oblige à améliorer la situation des plus pauvres.

Le 5 millions servira à aider des jeunes à intégrer le marché du travail. Le présent gouvernement reprend l’idée classique libérale qui dit qu’il faut créer des programmes d’insertions pour inciter les gens vivant de l’aide social à intégrer le marché du travail. Ceux qui ne veulent pas entrer dans le rang iront quémander et vivront de la charité humaine.

Pour le logement, le gouvernement ajoute un très maigre 10,7 millions de dollars. Une partie ira au nouveau programme d’aide d’urgence à la crise du logement. Son budget est tout à fait ridicule compte-tenu de l’ampleur de la crise qui frappe le Québec dans son entier. On pourrait croire que les différents gouvernements se foutent de la gueule des gens et que la classe d’affaire et politique ne pense qu’à eux. Ils semblent beaucoup plus intéressés à leur argent qu’à l’aide au plus démunis.

Meilleure nouvelle pour les familles, le gouvernement annonce une hausse de budget de 20 millions de dollars pour la création, d’ici 2006, de 200 000 places en service de garde dans les Centres de la petite enfance (CPE). Il semblerait que la levée de boucliers de la dernière semaine ait porté fruit. Cependant les porte-parole du réseau des CPE considère qu’une épée de Damoclès pèse toujours sur leur tête. Le ministre a indiqué qu’il lançait une consultation où « tout sera remis sur la table ».

Les entreprises y goûtent un peu
Le gouvernement annonce des coupures de 800 millions de dollars dans les avantages fiscaux des entreprises. C’est une réduction de 27 % de l’aide fiscale aux entreprises. Le hic est que le gouvernement a coupé dans tout y compris dans celui du programme d’aide pour le démarrage d’entreprise. Par contre, le patronat a reçu un bonbon car le gouvernement a annoncé une réduction de la taxe sur le capital. À partir du 1er janvier 2004, les PME dont les profits sont inférieurs à 600 000 $ seront exemptés. Bref, c’est 70% des entreprises qui ne paieront pas de taxe sur le capital. Puis, finalement, le gouvernement libéral aide les PME en haussant le seuil en dessous seront exemptées des obligations de la loi sur la formation de la main-d’œuvre. Il faut également noter que le discours du trône du Premier ministre Jean Charest ouvrait grande la porte à des reculs dans les normes du travail, notamment en matière de sous-traitance.

Bref, ce que les entreprises perdront en subventions fiscales elles pourront chercher à le retrouver dans les poches des travailleuses et travailleurs. Déjà pourtant les entreprises profitent le plus de la croissance économique. En effet, les perspectives économiques du ministère des finances estiment que les bénéfices des sociétés on crut de 16,3% en 2002 et qu’en 2003 cette croissance sera de 11,6%. En comparaison les revenus personnels se sont améliorés de 3,6% en 2002 avec une hausse prévue de 4% pour 2003.

Revenus douteux du gouvernement
Pour boucler son budget, le gouvernement prévoit aller chercher 695 millions de dollars de revenu de plus auprès des sociétés d’État, notamment auprès d’Hydro-Québec, de Loto-Québec et de la Société des Alcools du Québec. Ces objectifs ont fait dire à François Saillant, porte-parole du FRAPRU que l’État demandait aux citoyens de boire plus et de jouer plus pour financer le gouvernement, un projet de société qu’il ne trouve pas très emballant.

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