Le groupe Cagibi, de Trois-Pistoles, se bat depuis deux ans pour l'environnement, les rivières principalement, à travers des paroles engagées et de la musique à tendance funk. Sur différentes scènes à Montréal et ailleurs au Québec, le groupe fait de l'éducation populaire en s'amusant et en offrant une prestation énergique dans un décor scénique oû se cotoient les bacs verts de recyclage et les affiches de commandite de la Blanche de Chambly...Portrait d'une groupe qui sait se battre.
Ayant découvert Cagibi il y a trois jours seulement, lors d'un spectacle donné au Café Campus, je me suis tout de suite intéressée à ces cinq gars pétillants d'énergie. Non pas pour la musique, quoique plutôt bonne et de qualité, parce que je ne suis vraiment pas une fan de ce style musical, mais plutôt à cause du message que ces cinq gars du Bas du Fleuve(a l'exception du batteur, qui est du Lac-Saint-Jean) livrait: recyclez, protégez nos rivières, nos forêts, notre planète, ayez de belles valeurs humaines...
Affilié à des groupes comme Eau Secours et à Greenpeace comme représentant de StopEsso au Québec (celui de la France, en passant, est le groupe Tryo...), Cagibi ne perd pas de vue sa mission première, la musique, mais estime que l'art est un moyen très puissant pour faire passer des messages.
Sous la lumière des projecteurs de la petite scène du Campus, donc, j'ai été intriguée par le groupe. J'ai rencontré le guitariste, Fred, afin d'en savoir plus sur Cagibi. Ce que j'ai appris sur le groupe méritait bien un papier...
Il y a quatre ans, à Trois-Pistoles, naît Cagibi, une fusion de plusieurs membres de groupes de l'endroit. Or, durant cette même période, le gouvernement québécois, péquiste à cette époque, autorisait la construction d'une mini-centrale de production hydro-électrique sur la rivière Trois-Pistoles, qui aurait de lourdes conséquences environnementales sur le milieu encore vierge convoité par la compagnie. Les citoyens, furieux forment des groupes de résistance un peu partout et militent ensemble pour abolir le projet. Deux jeunes, une dénommé Michaël et l'autre Sébastien n'y vont pas de main morte pour contester: ils fondent l'ARBRE (Action Radicale pour le Bien des Rivières et de l'Environnement). Sébastien est le chanteur du groupe, et l'auteur de la plupart des textes des chansons. Avec l'aide de Michel Gauthier, le gars qui a réalisé le film choc Rivières d'Argent (la version aquatique de l'Erreur Boréale de Richard Desjardins), le gars, aussi, qui fut le premier parrain Jeunes Volontaires pour Cagibi, donc avec lui, mais surtout avec la force de résistance des citoyens et des jeunes de la place, la rivière a été sauvée des pelles mécaniques et du béton destructeur d'écosysteme...Ce fut une belle victoire. C'est dans cet esprit que Cagibi est né. C'est avec cette fougue que les membres du groupe se sont mis à composer des chansons. Deux ans plus tard, le groupe déménage dans la métropole et commence à se faire un nom, petit a petit, dans le milieu environnemental.
"On ne se sert pas des groupes environnementaux pour se faire un nom et attirer le public. Les causes environnementales, ça nous touche. On a été touchés de très près chez nous. On est avant tout des gars qui adorent la musique et on veut diffuser une cause par l'art, c'est très humain et très simple", de dire Fred.
Le groupe entre en studio bientôt pour enregistrer son premier album, auto-produit, qui sera lancé en automne 2003. Sur les onze chansons qui figureront sur le disque, sept sont directement liées à la conscientisation des causes environnementales. "Reciblage", par exemple, est une pièce colorée qui a pour message essentiel que c'est un devoir de chaque être humain de recycler et de réutiliser. "On est présentement en négociation avec Recyc-Québec pour que la pochette de l'album soit entièrement faite de matière recyclée, même si ça coûte deux fois plus cher que du carton normal. On n'a pas une cenne, mais on a un solide programme de financement. Recyc-Québec est super intéressé, mais ils ne nous ont pas encore dit un oui officiel", explique Fred.
Depuis la venue des libéraux en majorité sur les confortables sièges de l'Assemblée nationale, les citoyens de Trois-Pistoles et Cagibi craignent que le projet de mini-centrales hydro-électriques ne refasse surface. "On est vraiment vigilants. Cagibi est prêt à se battre encore pour la rivière 3-P, puis pour pleins d'autres aussi ailleurs au Québec. On est prêts à donner notre produit à Eau Secours, si ça peut aider. Mais pour le moment, le mot d'ordre dans le Bas-Saint-Laurent, c'est vigilence...", exprime le guitariste.
En show, Cagibi a une manière assez originale de faire des pauses; ils animent la foule, sous le thème de l'humour et dans un esprit d'éducation populaire, à la suite d'un énergisant tam tam jam, en se lancant des statistiques au micro, toutes plus effroyables les unes que les autres, mais si bien présentées qu'elles te restent dans la tête. Ils ne sont pas alarmistes, mais réalistes. "On sait bien qu'on ne peut pas aller chercher tout le monde avec ces statistiques, mais tranquillement pas vite, les gens allument, et c'est ça qu'il faut", affirme Fred.
Cagibi jouera le 20 juin prochain au petit Café Campus. Ils ont également une mini-tournée de prévue cet été au Saguenay-Lac-Saint-Jean, dans le Bas du Fleuve et a Joliette avec le groupe Jeannois Spleen.
Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur ce groupe de musique quebecois, ou pour les groupes environnementaux qui seraient intéressés de voir le nom colle à ce groupe de musique, contactez-les à l'adresse suivante:
cagi...@yahoo.ca
G20 Especial
Ofrecemos varios informes independientes y testimonios ...
Ceci est un média alternatif de publication ouverte. Le collectif CMAQ, qui gère la validation des contributions sur le Indymedia-Québec, n'endosse aucunement les propos et ne juge pas de la véracité des informations. Ce sont les commentaires des Internautes, comme vous, qui servent à évaluer la qualité de l'information. Nous avons néanmoins une
Politique éditoriale
, qui essentiellement demande que les contributions portent sur une question d'émancipation et ne proviennent pas de médias commerciaux.
This is an alternative media using open publishing. The CMAQ collective, who validates the posts submitted on the Indymedia-Quebec, does not endorse in any way the opinions and statements and does not judge if the information is correct or true. The quality of the information is evaluated by the comments from Internet surfers, like yourself. We nonetheless have an
Editorial Policy
, which essentially requires that posts be related to questions of emancipation and does not come from a commercial media.