Le président d’Attac-Québec, Robert Jasmin, et deux membres d’Attac-Montréal, étaient les invités d’Attac France dans le cadre du G-Monde, l’un des principaux événements du contre-sommet G8 Illégitime. Ils ont porté une large bannière d’Attac-Québec tout au long du parcours de la manifestation de dimanche (13 km sous un soleil de plomb), suscitant l’enthousiasme de nombreux manifestants heureux de cette présence québécoise.

Le coup d’envoi des actions prévues pour dénoncer l’illégitimité du G8 à décider des affaires de la planète a ainsi été donné le mercredi 28 mai à Paris. Ce jour-là, une quarantaine de représentants des Attac des 4 continents - du Japon au Canada, de la Côte d’Ivoire au Chili, de la Finlande au Maroc, de la Pologne au Venezuela - se sont retrouvés en réunion à Paris avant, le lendemain, de partir pour la région d’Evian après un pique-nique au Bois de Vincennes avec les militants d’Attac de la région parisienne. Ils étaient ensuite accueillis par des militants d’Attac de Haute-Savoie qui les ont hébergés et leur ont offert une soirée festive avec la population d’Annecy.

Les délégués du Québec ont participé aux multiples conférences données à Annemasse et à Genève. Robert Jasmin s’est exprimé lors des deux conférences de presse qui ont eu lieu, la première à Paris, la seconde à Annemasse. L’objectif de ces conférences consistait à présenter les activités des Attac du monde et à présenter à la presse la Déclaration du G-Monde. Cette Déclaration, élaborée par tous les Attac à partir de leur réunion à Porto Alegre en janvier 2003, rappelle les aspirations des peuples du Nord comme du Sud, et expose les voies pour les faire aboutir. Elle montre que, face aux prétentions hégémoniques du G 8, un monde autre que celui de la finance, des multinationales et des guerres préventives est bel et bien possible ! Le texte sera disponible très bientôt sur le site d’Attac-France.

L’un des faits saillants de ce contre-sommet dont Attac était l’un des organisateurs au sein d’un imposant collectif regroupant plusieurs organismes, fut le Tribunal international du libéralisme avec les Attac du monde. Quelques délégués (Argentine, Brésil, Hongrie, Japon, etc.) y accusaient les grandes institutions financières internationales (FMI, BM, OMC, G8, Commission européenne), « incarnées » avec ironie par des personnalités d’Attac-France. Elles furent sentencées par le « procureur » et président d’honneur d’Attac-France, Bernard Cassen et condamnés à l’unanimité (sauf une abstention !). Le tout fut assez comique et jouissif, ce qui contrastait bien avec le contenu fort peu réjouissant des conférences (sur les OGM, la criminalité financière, l’eau, l’OMC, etc.).

Claude Vaillancourt, d’Attac-Montréal, a accusé Paul Martin, futur premier ministre du Canada, pour son utilisation des paradis fiscaux (soulignant le fait que Martin, pour échapper aux accusations de conflit d’intérêt et de manque d’éthique, a légué sa flotte de bateaux inscrite sous pavillon panaméen à ses enfants, ce qui a bien amusé la salle !). Il a aussi accusé le Québec pour le saccage de la forêt boréale au nom d’intérêts commerciaux. Il a accusé le gouvernement canadien de sous-financer stratégiquement le système de la santé en période de surplus budgétaires, dans le but d’ouvrir la voie aux privatisations qu’il encourage en étant, autre grave accusation, l’un des plus ardents promoteurs de l’Accord général sur le commerce des services (AGCS) à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Le président d’Attac-Québec, Robert Jasmin, a été interviewé entre autres par Daniel Mermet, qui anime une émission militante réputée sur France Inter tous les jours à 17h, et par Christian Rioux du Devoir. Ce G-Monde fut évidemment l’occasion pour Attac-Québec de consolider des liens déjà existants avec des Attac du monde et d’en tisser de nouveaux, notamment avec des militants d’Amérique latine dans le cadre de la lutte contre la ZLÉA ainsi qu’avec des gens qui sont en train de fonder Attac-Colombie-britannique.